Riley & Harper

«Nouvelle protégée, nouvelle collègue»

Une nouvelle journée à l'horizon, la dhampire allait pouvoir retourner au travail après plus de cinq semaines d'absence. Elle ignorait si l'histoire de son addiction avait fait le tour du commissariat ou si le chef et son ancien partenaire avait réussi à étouffer l'affaire, de toute façon, elle allait très vite le savoir. Le bruit d'un bateau qui rentrait au port accompagna son lever du lit, posant directement les mains sur le bord de sa fenêtre, elle admira la vue. Le port était toujours animé, en même temps les pêcheurs partaient tôt le matin et ensuite la vie suivait son cours, la vente des poissons frais et les femmes qui venaient discuter panier au bras. Tout était si paisible, qui pouvait croire en assistant à ce genre de scène que le malheur existait ? Harper estimait qu'il n'y avait rien de mieux que la simplicité pour être heureux et elle aspirait à atteindre cet air paisible qu'émanait le visage des passantes. Un espoir qui lui serait sans doute difficile d'y parvenir, si elle se laissait hanter par les démons de passé.

Comme chaque matin, elle fut obligée d'uriner dans un récipient, Harper devait prouver qu'elle avait bien arrêté la drogue pour pouvoir reprendre son poste. Ce n'était pas très agréable d'être surveillé ainsi, mais elle n'en voulait pas à l'administration, c'est elle qui avait merdé en replongeant. Encore aujourd'hui, l'inspectrice s'en voulait de s'être montré si faible, mais cela avait été si tentant pour oublier totalement la douleur de son épaule et surtout redevenir très vite performante à la tâche. Le dhampire avait agi sans réfléchir aux conséquences, comme souvent, son imprévisibilité lui jouait souvent de vilain tour.

Une fois prête, elle attrapa les clefs de sa voiture et fila vers le centre historique de Marblehead. Harper adorait traverser le pont qui reliait la péninsule à l'île. Combien de fois l'avait-elle traversé main dans la main avec sa mère ? Trop pour pouvoir compter, la maison de son enfance se trouvait dans le quartier pauvre, non loin des marécages, elle n'était pas très luxueuse mais parfaite pour la petite famille. Harper n'était pas rentré à l'intérieur depuis le meurtre de sa mère et elle ne comptait jamais le faire, surtout pas à son moment, vu son état de fragilité. Devoir se reconstruire était beaucoup plus difficile que de se laisser sombrer et elle savait qu'un long chemin l'attendait avant une véritable guérison.

Garant sa voiture, en franchissant la porte de son lieu de travail, elle sentit les regards se poser sur elle. Une habitude qu'elle tenait depuis son enfance, mais cette fois-ci, cela n'avait rien à avoir avec son lien avec le maire, ils savaient la raison de son absence, elle en était persuadée. Ne se laissant pas démonter, elle les salua avant de se diriger vers son bureau. Aujourd'hui serait une journée éprouvante, tout en sachant qu'elle n'aurait plus le même partenaire. Clint allait véritablement lui manquer, c'est qu'elle avait appris à apprécier ses manières et voilà que la dhampire allait devoir à habituer à quelqu'un d'autres. D'ailleurs, elle repéra de suite, celle qui allait devenir sa collègue. Une jolie rousse, qui au premier abord ne lui faisait pas penser à la redoutable inspectrice que le chef lui avait décrite, s'approchant d'elle, elle lui tendit la main pour se présenter :

- Riley Jenkins, n'est-ce pas ? Je suis Harper Grayson, ta partenaire.

Il ne lui fallut que quelques secondes pour repérer qu'il s'agissait d'une moroï. Ça, c'était vraiment étonnant, jamais elle n'avait entendu que cette espèce de vampire s'était décidé à devenir des personnes d'action. Pour en avoir croisé beaucoup dans la ville et à l'académie, à la normale s'étaient plus des personnes à protégées que l'inverse. En tout cas, était-ce une bonne ou une mauvaise surprise ? Le temps lui donnerait la réponse. Lui lâchant la main, elle lui demanda :

- Le boss, t'as fait un topo sur la ville ?

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Harper & Riley

«Nouvelle protégée, nouvelle collègue»

Mon regard ne pouvait se détacher de mon reflet. Je tentais désespérément d'apprendre une phrase, enfin, plutôt 4 longues phrases. Je les répétais, encore et encore. Je ne voulais pas faire de bourde, surtout pas pour mon premier jour de travail. Alors, je les citais, une à une, jusqu'à ce que ça devienne naturel. Puis, quand j’eus fini de mémoriser ma leçon, j'ouvris en grand mon placard. Qu'est-ce que sa porte un inspecteur de police ? J'ouvris en grand mon armoire – qui était finalement vide – pour la refermer ensuite. Cela faisait que deux petits jours que je me trouvais dans cette ville, je n'avais pas encore trouvé le temps de vider ma valise. J’eus le souffle coupé en regardant l'heure, il me restait une heure pour me préparer, une toute petite heure pour trouver ce que j'allais me mettre. Une robe ? Non, si je devais courir après quelqu'un ? Donc pas de talons non plus ! Je devais mettre des couleurs neutres. C'est comme ça que je commençai mon défilé, envisageant mille tenu. Je désespérais, mais je n'avais plus le temps, je devais trouver quelques choses. J’optai donc pour des vêtements traditionnels et surtout pratiques. J'étais presque prête.

Je passais une dernière fois devant mon miroir. Je ne devais pas oublier qui j'étais et qui je ne devais plus être. Mon nom était Riley Jenkins, première de ma promotion, un soldat né. Je soupirais devant mon propre reflet, comment allais-je faire pour être cette fille sérieuse ? J'étais un monstre qui avait volé la vie d'une femme. Je ne berçais pas d'illusion en me disant que je n'avais pas le choix, je l'avais et j'ai décidé de voler ce que jamais je n'avais volé. Je devenais anxieuse et terrifier. Allais-je réussir à mentir à tous ses flics ? N'étais-ce pas hypocrite de ma part ? Je suis une hors-la-loi qui se permet de vivre dans le luxe et là, j'allais devenir un flic et pas n'importe lequel, un inspecteur. Je repris son dossier, pour le relire une dernière fois, comme-ci que j'avais raté une information importante. Mon contact de Bolivie m'avait tout transmis, tout ce qui me fallait pour devenir Riley Jenkins. Je culpabilisais un peu plus, j'avais encore une chance, il n'était pas trop tard pour partir. La véritable Inspectrice était orpheline, elle fut élevée par sa grand-mère, aujourd'hui décédée. Pas de mari, rien de tout ça. Des amis ? Quelques-uns. Cette fille vivait pour son travail, elle lui avait tout donné. Et ce qui me rendait le plus triste, c'est qu'elle était la fille d'un héros, mort pour sa patrie. Ma vie n'avait rien d'héroïque, toute personne qui m'approchait finissait par mal tourner ou par mourir.

Il me restait moins de 5 minutes pour prendre une décision et c'est une photo, caché dans ma valise qui me poussa à la prendre. C'était une photo de ma famille. J'étais moi aussi la fille de quelqu'un, l'enfant d'un héros, la sœur de trois hommes merveilleux. Je devais vivre pour eux, c'était bien pour ça que j'avais pris la décision de prendre son identité, pour échapper à mon passé. Je pris donc mes clés et avançai, la tête baissée vers le poste de police. Et une fois arrivé, je plantai devant l'enseigne de la police et je me laissai, un peu anxieuse, réciter une dernière fois les droits Miranda : « Vous avez le droit de garder le silence. Si vous renoncez à ce droit, tout ce que vous direz pourra être et sera utilisé contre vous devant une cour de justice. Vous avez le droit à un avocat et d’avoir un avocat présent lors de l’interrogatoire. Si vous n’en avez pas les moyens, un avocat vous sera fourni gratuitement. Durant chaque interrogatoire, vous pourrez décider à n’importe quel moment d’exercer ces droits, de ne répondre à aucune question ou de ne faire aucune déposition. ».

On m'indiqua mon bureau et me laissa attendre ma nouvelle collègue. Je respirais doucement, tentant de reprendre mon calme. Une femme s'approcha de moi et me tendit sa main avant de se présenter. C'était donc elle ma future partenaire, une Dhampir, c'était intéressant et plutôt inattendu. Je lui souris à pleine dent, oui, c'était moi, le boulet que tu allais te trimballer pendant pas mal de temps. Et avant de dire quoi que ce soit, elle retira sa main et me demanda :

- Le boss, t'a fait un topo sur la ville ?

Je lui souri une seconde fois, je ne savais même pas qui était le boss. Et en entendant la fin de sa phrase, je priais sincèrement pour que cette ville n'est pas de mafia ou quoi que ce soit de dangereux.

- Non, pas encore du moins. Tu peux m'en dire plus ? Tu as piqué ma curiosité.

Je ne savais même pas où était mon cassier, alors, comment pourrais-je connaître cette ville ? Je n'avais même pas mon arme de service. Je venais vraiment comme une touriste...

- Je vois que ton bureau est aussi vide que le mien.

Deux bureaux vides. Pour moi cela signifiait un nouveau départ et pour elle, qu'est-ce que cela voulait-il dire ?

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Riley & Harper

«Nouvelle protégée, nouvelle collègue»

Devoir recommencer n'avait rien de facile, Harper avait l'impression continuelle de chuter brutalement et là, elle se devait de grimper la montagne étape par étape. Ces cinq dernières semaines avaient été épuisantes, lutté contre ses démons pour pouvoir faire le métier qu'elle aimait était un choix primordial, son choix de vie. Elle n'allait pas laisser la drogue tout lui prendre de nouveau, non, elle s'était construit un avenir, ici, à Marblehead, elle avait une raison de se battre, et même si son chef avait surement beaucoup moins confiance en a la dhampire à présent, elle était décidée à lui prouver qu'il pouvait toujours compter sur elle. Au final, dans tout cela, elle avait perdu son ancien coéquipier, Harper ne savait si c'était lui qui avait été puni par cette séparation ou elle-même, mais il était clair qu'Adam ne voulait plus les voir travailler ensemble, surement avait-il peur que Clint lui cache une nouvelle rechute qu'elle pourrait faire. Sa nouvelle collègue, celle que le chef Barton avait choisie pour elle ne ferait surement pas cette erreur. D'après la description qu'on lui avait faite, c'était l'inspecteur parfait, celle qui vivait pour son travail et ne laissait rien passer. Elle serait surement les yeux d'Adam Barton, une personne avec un tel dossier n'irait la couvrir.

Après avoir appréhendé les regards de ses collègues en traversant le commissariat, elle aperçut sa nouvelle partenaire, une jolie rousse qui lui parut d'un simple regard pas aussi redoutable que cela, mais les apparences pouvaient être trompeuses. Allant se présenter, elle fut étonnée de découvrir qu'il s'agissait de Moroï. Une surprise qui sortait de l'ordinaire, normalement cette espèce avait besoin d'être protégé et ne faisait pas des travails dangereux, comme être flic, au moins cette fille était différente de toutes les autres Moroïs qui avaient croisé route. Finalement, après lui avoir serré la main, elle lui demanda si le chef lui avait fait le topo de la ville. Lui souriant, une lueur dans son regard lui poussa à croire qu'elle ignorait de quoi elle parlait.

- Non, pas encore du moins. Tu peux m'en dire plus ? Tu as piqué ma curiosité.

Harper vint à lui sourire, au moins elle avait bien l'instinct d'un inspecteur, toujours à se poser des questions, peut-être viendraient-elles à s'entendre au final. Voyant son regard se porter vers les deux bureaux vides, Riley ajouta :

- Je vois que ton bureau est aussi vide que le mien.

Observatrice de plus, elle était surement aussi douée que son dossier le disait. Comment lui dire qu'elle était une ancienne addict qui luttait encore contre ses démons ? Quel avait hérité d'elle, car son ancien coéquipier l'avait couvert ? Finalement, elle annonça :

- Je reviens d'un long arrêt. Tu aurais le temps de découvrir plus tard les raisons.

Cela suffirait pour le moment pour les détails personnels. Réellement, elle fallait qu'elle reprenne ses affaires de son ancien bureau pour les emmener sur celui-ci. Allaient-elles croiser Clint ? Elle espérait éviter toutes ses petites blagues, car vu le caractère présumé de Riley, cela ne passerait pas.

- Suis-moi, je vais aller chercher mes affaires sur mon ancien bureau, je t'expliquerais la particularité de la ville.

Avançant, l'une après de l'autre, elles se faufilaient entre les bureaux. Clint n'était pas là et ses affaires étaient déjà dans un carton, Harper ne savait si elle devait être touchée ou bien vexée qu'on emballe déjà ses affaires. En tout cas, elle attrapa son carton et quand elle remarqua que personne autour ne serait concentrer sur ses paroles, elle énonça à voix basse :

- Tu sais bien sûr que les personnes de nos espèces respectives ne sont pas sous la juridiction des familles royales ? Cette ville est indépendante depuis sa création.

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Harper & Riley

«Nouvelle protégée, nouvelle collègue»

Vous saviez que plus de six millions de personnes sont harcelés chaque année aux états unis ? Une femme sur six, un homme sur dix-neuf. J'ai appris à mes défauts que le harcèlement est la manifestation de l'attention obsessionnelle et inopportune d'une personne pour une autre. J'ai mis plusieurs années à comprendre que j'étais comme ses femmes, comme ses hommes. J'étais traqué. J'ai réalisé que n'importe qui pouvait être un harceleur, un ex-copain déçu, une ex-femme, un inconnu et n'importe qui pouvait être victime. Des personnes comme vous et moi. Quand j'ai changé d'identité, j'ai été forcé d'arrêter les réseaux sociaux. Facebook, Twitter, Instragram, Snapchat, Tinder, toutes ces applications tendances finissent par donner beaucoup trop d'accès les uns aux autres. Le harcèlement est la conséquence d'un sentiment de rejet, de jalousie ou d'un désir de vengeance. Je faisais partie de la dernière catégorie, la vengeance, c'était la motivation de mon harceleur. Il avait réussi à me retrouver, j'ai été forcé à affronter son regard, torturé. J'ai tenté de toutes mes forces de survivre, de le faire souffrir à son tour, mais tout ce que j'avais réussi à faire, c'était de l'énerver d'avantage. Finalement, une femme de son entourage me sortit de là. J'ai été naïve de croire que je pourrais éternellement lui échapper. Ce jour-là, je n'ai pas seulement abandonné mon identité, mais j'en ai volé une. Plus j'avançais dans la vie et plus je devenais un criminel endurci. J'étais prête à braver tous les dangers pour être loin de lui.

Aujourd'hui, je me retrouvais à être un inspecteur fraîchement nommé, une pression supplémentaire. Ma nouvelle vie était si différente des anciennes que j'en étais effrayé. Je pouvais voir les regards se poser sur moi. Le dossier de la véritable Riley était parfait, une petite coincée qui aimait l'ordre et la justice. Possiblement, un bœuf carotte dans le jargon. Cette fois, s'était terminée, j'arrêtais de regarder la télévision. Beaucoup d’entre eux étaient des dhampirs, ce qui provoqua d'autant plus d'étonnement, autant pour moi que pour eux. Il était rare de voir un moroï se défendre seul, alors étant flic... Rien en moi ne faisait penser que j'étais une flic, je portais du vernis, des converses, un slim, veste en cuire... Un inspecteur des temps moderne ? Je paniquais d'un rien et ce fut d'autant plus intense quand j’aperçus ma nouvelle partenaire. Cette Harper me souriait, ce qui me rassurait quelque peu. Elle venait d'un long arrêt, avait-elle été blessé pendant une arrestation ? Mais sa dernière phrase n'envisageait rien de bon. J'arquais un sourcil, je voulais savoir, mais j'allais respecter son intimité, même si je voulais vraiment savoir. Puis, elle lui proposa de la suivre. La vision qui m'était donnée de voir était si triste, un simple carton sur un bureau vide. Je pouvais sentir les traits de mon visage se fendre et laisser apercevoir de la tristesse. Ensuite, elle chuchota :

- Tu sais bien sûr que les personnes de nos espèces respectives ne sont pas sous la juridiction des familles royales ? Cette ville est indépendante depuis sa création.

Je pouvais voir tous les regards, de ceux qui observe Harper et ceux qui m'observait moi. Je ne comprenais pas et cela m’agaçait. J'attendis qu'elle récupère son carton pour m'approcher et murmurer à mon tour :

- C'est un sujet tabou, personne n'était autoriser à en parler, mais tout le monde le savait. C'est un immense honneur de venir travailler dans cette ville. Finis-je par avouer.

Je finis par en avoir marre de ses regards en coin. Je me sentais comme une bête curieuse, un animal en cage qui était l'attraction principale. Apparemment, ils étaient véritablement inquiets. La véritable Riley devait être un monstre. Finalement, on retourna nos bureaux et moi, essayant de me décontracter, je m'installai sur mon bureau, oubliant presque le véritable caractère de Riley.

- Je ne vais pas pouvoir passer outre, pourquoi tout le monde me regarde de cette façon ? Et surtout, pourquoi il te regarde de cette façon ? Tu as forcément dû faire quelques-choses pour que tu sois éloigné de ton partenaire ?

Laissant quelques secondes de plan, j'eus une idée qui n'était sûrement pas la véritable raison. Je devais réellement arrêter de regarder des séries policières.

- Tu as eu une histoire avec ton partenaire et ça s'est mal terminé ?

Je ressemblais à une vrai illuminé.

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Riley & Harper

«Nouvelle protégée, nouvelle collègue»

C'était comme revivre son premier jour au commissariat, ils l'avaient tous dévisagé, n'ignorant pas son lien avec le maire de la ville. Harper avait dû prouver, encore plus, qu'elle était un bon inspecteur et que son père ne lui avait pas donné cette place. Le seul lien qui existait entre les deux, c'était un code génétique en commun, autrement, il ne s'était jamais préoccuper d'elle, elle ne l'estimait même pas comme son père, mais simplement pour l'homme qu'elle serait ravie de voir descendre de son trône de Marblehead. Enfin, voilà, ses collègues avaient su faire l'impasse sur son lien familial, mais une nouvelle histoire lui collait à la peau : son addiction. Beaucoup n'ignoraient pas que quand la première fois, elle était arrivée en ville, elle était sous l'influence de drogue, mais personne n'aurait imaginé qu'elle replonge. Sauf qu'il appartenait à tout le monde d'avoir un moment de faiblesse. Harper était décidé à remonter la pente et pour les coups, ses collègues étaient le dernier de ses soucis.

Guidant son nouvelle partenaire jusqu'à son dernier bureau, elle récupéra son carton qui contenait toutes ses affaires et quand elle fut certaine que personne ne pouvait l'entendre, Harper lui parla de la particularité de Marblehaed. Elles n'étaient pas les seuls êtres surnaturels du commissariat, il y en avait plus qu'autres choses d'ailleurs, mais il fallait camoufler la véridique histoire aux humains qui fréquentaient cet endroit et ce n'était pas toujours simple, Harper aurait pu en témoigner vu que son ancien partenaire était un humain, combien de fois avait-elle dû lui cacher des indices ? Elle serait bien incapable de compter. Au moins, là, elle pourrait être totalement honnête avec Riley, vu sa nature de Moroï.

- C'est un sujet tabou, personne n'était autoriser à en parler, mais tout le monde le savait. C'est un immense honneur de venir travailler dans cette ville.

Il restait étonnant qu'une inspectrice, comme décrite dans son dossier, apprécie ce genre de ville, car au final, ils étaient tous des rebelles contre la royauté. Quelqu'un d'aussi droit ne devrait-il pas trouver ridicule ce genre de concept ? C'était bizarre, mais il semblait qu'Harper se soit trompé dans l'analyse de sa future collègue, elle ne ressemblait vraiment pas à l'idée qu'elle s'était faite grâce à son dossier. Posant ses affaires, sur son nouveau bureau, elle commença à installer ses affaires tandis que Riley lui demandait :

- Je ne vais pas pouvoir passer outre, pourquoi tout le monde me regarde de cette façon ? Et surtout, pourquoi il te regarde de cette façon ? Tu as forcément dû faire quelques-choses pour que tu sois éloigné de ton partenaire ?

Portant son regard autour d'elle, ils la dévisageaient tous, c'était une réalité. Elle était tellement habituée à cela que cela pouvait lui passer au-dessus, mais elle pouvait comprendre que cela choque Riley. En tout cas, la Riley face à elle et non celle du dossier. Concentrée dans l'observation des alentours, beaucoup de regards se baissèrent en remarquant qu'Harper les regardait aussi à présent. Finalement, Riley lui posa une autre question.

- Tu as eu une histoire avec ton partenaire et ça s'est mal terminé ?

Les yeux d'Harper s'arrondir par la surprise. Clint et elle, elle et Clint, imaginant l'idée dans tous les sens, cela ne lui paraissait pas possible. Puis pourquoi toujours en revenir à une histoire d'amourette ? C'est vrai que dans les crimes s'était le grand facteur, mais là pour le coup, ce n'était pas la raison.

- Mes relations avec mon ancien coéquipier vont très bien, on nous a d'ailleurs séparé, car on se couvrait trop.

Il l'avait couvert quand elle avait replongé, gardant son secret précieusemment. Harper lui serait toujours redevable, sachant qu'elle pourrait toujours compter sur lui. Voyant bien dans le regard de Riley qui la réponse ne semblait pas lui suffire, qu'il lui faudrait plus d'informations pour mieux comprendre la situation. Elle finit par dire d'un ton las.

- Je sors de dexintox, voilà pourquoi on me regarde ainsi.

S'installant elle-même à son bureau, elle regarda une photo de sa mère et elle, près du port. À cette époque, Harper était tellement heureuse. Ne regardant pas sa collègue, elle se disait bien que celle-ci ne voudrait pas se trainer une personne instable dans ses enquêtes, elle annonça :

- Si tu veux changer de partenaire, car tu ne veux pas d'une ancienne droguée auprès de toi, le bureau du directeur est par là.

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Harper & Riley

«Nouvelle protégée, nouvelle collègue»

Ce qui est bien avec l'art, c'est qu'il permet de découvrir une part du monde ou une histoire qui se sera jamais la nôtre. Les yeux ne sont pas seulement les fenêtres de l'âme, c'est aussi une photographie de ce qui nous ait impossible de découvrir. À travers les yeux d'un autre, on peut parcourir les beautés d'un moment sauvegardé en mémoire. J'ai souvent pensé que de voler des tableaux, c'était comme violer les souvenirs de l'artiste. Peindre, c'est mettre une partie de soi sur la toile et je m'accaparais leurs œuvres. Ce n'était pas pour ça que je dévalisais des tableaux, ce n'était pas pour voler une part de leurs êtres, mais simplement prendre ce qu'ils ont vu. C'était sans doute pour cette raison que je volais principalement des diamants, l'histoire de leurs conceptions n'est pas la même et je me sentais moins coupable, parce que malgré tout, je n'arrivais pas à me détacher de cette pensée. Je violais des artistes. La vie est trop courte et le monde trop vaste et débordant d'art pour ne pas être exploré. C'était ma justification, celle qui me permettait de dépasser mes préjugés. Le vol n'est pas bon pour les âmes sensibles ! Toutes les œuvres étaient bien dissimulées, j'étais doué pour cacher des marchandises volées et un peu moins pour les revendre. Je n'ai jamais voulu être une receleuse de tableau, mais il faut bien gagner sa vie et les diamants sont trop précieux pour être vendu à la baisse. En temps normal, mon appartement avait une ou deux œuvres originales accrochées au mur, tous mes visiteurs pensaient avoir affaire à des copies, mais dans cette nouvelle vie, je ne pouvais pas risquer d'être mise à nu. Alors j'avais opté pour un endroit neutre, sans décoration particulière. Lorsque je franchissais le pas de la porte, j'avais l'impression d'être dans un magasin de décoration ou de meuble. On pouvait prendre une page d'un magasin et retrouver exactement les mêmes articles.

Pour un flic normal, la décoration de son bureau n'était pas un casse-tête, mais pour moi, c'était une torture. Je devais coller à l'image de la vrai Riley, mais jusqu'ici, je n'avais réussi qu'à être la bipolaire de service. Je ne ressemblais pas à la Riley du dossier exemplaire et je n'arrivais pas à jouer son rôle. Mettre une photographie était hors de question. Une petite figurine ? Je soufflais intérieurement. Je savais que cela allait-être difficile, mais pas à ce point-là ! Au moins, je connaissais les particularités de cette ville. À l'académie, personne ne devait en parler. Harper posa ses effets sur son bureau, peut-être que ça décoration à elle m'allait m'inspirer, petit à petit elle posa des affaires, sans réellement bien les positionner. L'inspectrice regarda autour d'elle, ma question l'avait-elle gêner ? Si celle-là la choquait, alors la deuxième allait-être d'autant plus gênante. Son visage mima la surprise. Non, elle n'était pas en couple avec son ex-collègue.

- Mes relations avec mon ancien coéquipier vont très bien, on nous a d'ailleurs séparés, car on se couvrait trop.

Je ne comprenais pas, se couvrir entre partenaires ne se faisait pas . Décidément, la réalité était bien différente des séries. Quand le fantasme dépasse la réalité... Finalement, j'aurais préféré cette histoire banale et commune, une relation amoureuse qui avait mal terminé. Toutefois, ce qu'ajouta Harper n'était pas du tout à quoi je m'attendais. La femme qui se présentait devant moi était un ancien drogué ? Alcoolique ? Enfin une ancienne quelques-choses. Je ne pouvais pas m'empêcher de montrer ma surprise. Je pinçais mes lèvres et acquiesçais de la tête. Harper finit par s’asseoir, elle aussi, sur son bureau et fixèrent quelques minutes une photographie. Toujours les yeux rivés sur le cadre, elle me demanda si je voulais changer de partenaire.

- C'était donc la drogue... Je sais pas pourquoi, mais j'aurais parié que tu étais plutôt le genre de femme à boire, comme quoi

Je n'étais pas le genre de femme à mâcher mes mots, ni à me retenir, pourtant, j'aurais bien voulu lui dire cela : toi aussi tu traînes des casseroles alors, je ne suis pas la seule. Toutefois, si je disais cela, elle allait donner trop d'information sur sa personne et ça pourrait-être dangereux.

- Tu comptes replonger d'ici une heure ? Lui dis-je en regardant ma montre. Je n'ai pas besoin d'un autre partenaire, sauf si toi, tu veux te débarrasser de moi ?

Je lui souris, un doux sourire plein d'espoir. Je n'étais pas le genre de femme à me débarrasser des personnes comme elle. Non, j'étais plutôt celle qui s'enfonce dans les problèmes des autres, quitte à me noyer dans les leurs. Cependant, quand je m'occupais des autres, j'oubliais les miens et cela me faisait un bien fou.

- Maintenant que je sais pourquoi ils te regardent tous de façon, tu peux me dire pourquoi ils me regardent comme ça ?

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Riley & Harper

«Nouvelle protégée, nouvelle collègue»

Riley était devenue sa nouvelle partenaire, il fallait donc qu'elles apprennent à se connaître et surtout à se faire confiance, car sur le terrain, elles auraient besoin de cela. Essayant de faire l'impasse sur le fait que la rousse se retrouve très différente de la personne qu'elle s'était imaginée grâce au dossier, elle fut obligée de venir à lui raconter la vérité sur les regards insistants de leur collègue. Allait-elle accepter d'avoir pour partenaire une personne qui sort de desintox ? En vue de son dossier, elle aurait dit non, mais pour le coup, elle doutait, Riley était tellement différente. Par contre, elle lui proposa tout de même d'aller voir le directeur si celle-ci ne voulait pas d'elle, pas la peine d'installer un climat de confiance entre elles, si sa nouvelle collègue ne voulait pas avoir affaire à une junkie.

- C'était donc la drogue... Je sais pas pourquoi, mais j'aurais parié que tu étais plutôt le genre de femme à boire, comme quoi

Fronçant les sourcils, Harper ne savait pas si elle devait en rire ou bien s'en offusquer. Au final, les deux jeunes femmes s'étaient trompées dans leur analyse, un point au commun entre elles. Il lui était tout de même de penser que quelqu'un l'aurait pensée alcoolique, non qu'elle eût le droit de boire en vu de son addiction à la drogue, mais cela lui était tout de même étrange.

- Tu comptes replonger d'ici une heure ? Je n'ai pas besoin d'un autre partenaire, sauf si toi, tu veux te débarrasser de moi ?

Son sourire la fit sourire à son tour. Harper était rassuré. Déjà, elles partaient sur de bonnes bases toutes les deux, il était certain qu'elle allait avoir moins des secrets envers Riley que Clint, vu qu'elles venaient du même monde.

- Non, bien sûr que non.

Se concentrant de nouveau sur la photo d'elle et sa mère, ladhampire expira un grand coup, en réalisant toutes les épreuves qu'elle avait traversées pour en arriver là. Ce fut la douce voix de Riley qui l'a sorti de ces pensées.

- Maintenant que je sais pourquoi ils te regardent tous de façon, tu peux me dire pourquoi ils me regardent comme ça ?

Levant de nouveau le nez pour observer les collègues, elle remarqua des partenaires dhampires murmurer entre eux et su de suite ce qui les gênait. Elles allaient former un sacré duo, certainement pas le préféré du commissariat mais surement le plus observer par les autres collègues. 

- La plupart sont étonnés de voir une personne comme...toi, être flic.

Harper avait prononcé cela, tout en gardant son regard pointé sur ses collègues. Il était vrai qu'elle était la première moroï à venir travailler auprès d'eux, en tout cas, depuis que la dhampiretravaillait ici. En même temps, il était plus courant que les Moroïssoient les personnes protégées et non ceux qui protégeaient les autres. Plaçant une de ces mèches derrière son oreille, elle tourna la tête vers Riley.

- J'avoue que moi-même après avoir lu ton dossier et à présent en t'ayant en face de moi, j'ai l'impression de ne pas faire face à la même personne, mais après tout, j'avais dû faire une mauvaise analyse.

Harper était encore loin d'imaginer le subterfuge qui s'offrait à elle, ses yeux se plongèrent dans ceux de la rousse, cherchant des réponses à ses questions et finalement, elle demanda :

- Pourquoi as-tu rejoint les forces de l'ordre ?

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