Forum RPG librement inspiré de la saga Vampire Academy
 

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La face cachée du mystérieux patient
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MessageSujet: Re: La face cachée du mystérieux patient La face cachée du mystérieux patient - Page 2 EmptyMer 23 Nov - 3:24


La face cachée du patient mystérieux

“Chacun de nous est une lune, avec une face cachée que personne ne voit.”- Mark Twain




Notre Lord venait de livrer sa vie, son passé et toutes les abjections dont il était l'auteur. Un récit lourd des sentiments exacerbés par cette âme nouvellement acquise. Mais à sa grande surprise, passé la narration, il se senti apaisé, plus léger comme si le fait d'avoir parlé sans restriction à cette humaine, l'avait déchargé d'une partie de ses maux. Bien-sûr, il continuait à souffrir de l'intérieur, mais de Prométhée qui se fait dévorer le foi chaque jour, il était passé à Sisyphe qui traine son rocher jusqu'en haut de la colline pour le voir ensuite redescendre, impuissant face à la chute. Vu ainsi le tableau dépeint pouvait paraître bien sombre, toutefois pour un être tel qu'Oscar Stoker le moindre progrès aussi minime soit-il était une victoire. Ce soir, il venait donc de remporter l'une de ses premières batailles. Il n'en restait pas moins sur ses gardes, conscient que de toute façon quoiqu'il fasse, son rocher finirait par glisser de la colline.


Passé les grandes révélations, le strigoi observa son interlocutrice pour s'enquérir de la situation et voir si oui ou non il était toujours en odeur de sainteté à son égard malgré son passé sanguinaire. La demoiselle consentit à répondre par l'affirmative lorsque le Britannique osa lui demandait si elle allait bien. Elle se laissa ensuite tombée dos contre le sable pour mieux savourer le spectacle que lui offrait le ciel parait de ses atours les plus scintillants. Oscar en fit de même, désireux de se laisser porter par les quelques réminiscences d'un passé où tout semblait encore possible, même le bonheur. « -Moi aussi je me plaisais à regarder le ciel étoilé lorsque…lorsque j'étais humain. L'on se sent tellement petit n'est-ce pas ? L'on pourrait s'y perdre que cela ne serait pas dérangeant. Je ne sais pas pour vous, mais moi j'avais l'impression de me sentir libre. » Libre comme jamais plus il ne l'a été accepté ce soir, allongé dans le sable au milieu de la plage où il avait perpétré l'une de ses dernières tueries. La demoiselle qui ne doutait plus de la véracité des dires d'Oscar leva le bras vers le ciel, puis étira sa main pour joindre entre elles les étoiles. Le vampire gagné par la curiosité l'observa faire se demandant ce qui résulterait de ce geste aussi étrange qu'attrayant. « -C'est poétique ! » lâcha-t-il après qu'elle eut terminé de relier les étoiles entre elles. Toujours enclin à la confession, l'ancien Lord reprit ses paroles tandis que la main d'Eva retrouvait le sable froid.


A son tour Eva fit preuve d'une grande…d'une très grande compréhension à l'égard de son interlocuteur malgré ce qu'il venait de dire. Il ne serait d'ailleurs pas offusqué de voir la jeune femme se levait et fuir en courant. Mais non, une fois encore Eva Cortez déjouait tous les pronostics. « - Oui c'est bien ça, le sort jetait par les sorcières m'a permis de retrouver mon âme me condamnant ainsi au souvenir de toutes mes victimes. Vous savez sur les soixante-dix années de captivité, j'en ai passé dix à revoir leurs visages, à entendre tous leurs cris. Ensuite, j'ai sombré, je ne me souviens plus de rien, j'ai dû perdre connaissance par chance. Pour ce qui est de votre maladresse vous êtes pardonné. J'étais bel et bien un être assoiffé de sang. Pas en permanence, mais assez souvent. Et pour ce qui est de la nourriture, je vous arrête tout de suite, les films qui traitent de vampirisme sont mauvais. J'ai pu en voir quelques uns grâce à ce qui se rapproche le plus d'un ami. J'ai ris à de très nombreuses reprises c'est dire. Planter ses canines dans le cou d'un humain c'est très cliché. En général ça dépend de la faim. Si le besoin est pressant, l'on cible des zones à hémorragie. Sinon les bras, les poignets suffisent. Le sang n'en reste pas moins vital. Pour ma part, étant incapable de m'en prendre à des humains, je vais chasser dans les bois. Les biches m'aident à tenir. Sinon, il m'arrive de chasser le moroi, ce sont des vampires mortels, en somme, un bon compromis. Et j'ai d'autres combines pour subsister. Nous pouvons aussi boire de l'alcool, beaucoup d'alcool. Les strigois ont un seuil très élevé de résistance. » Il lui sourit preuve qu'il était encore capable de faire preuve d'humour, malgré la dureté de son récit. Il se permit ensuite une caresse sur la joue d'Eva, une caresse maladroite par le biais de laquelle, il put lire les pensées de son interlocutrice qui s'offusqua aussitôt de le voir procéder de la sorte.

« - Excusez-moi ! C'est un réflexe. Je n'avais pas pour habitude de demander lorsqu'il me prenait l'envie de lire dans les pensées. Je conviens que c'est mal, mais croyez-moi, ce n'est que de la maladresse rien d'autre. Je veux juste apprendre à vous connaître, c'est tout ! A l'avenir, je ne chercherai plus à lire en vous, sauf si vous êtes consentante bien sûr. Donc, voudriez-vous me parler de vous ? » Cette fois, en homme de parole, il ne chercha pas à sonder ses pensées et laissa la demoiselle se livrer d'elle-même. Ainsi, il l'écouta avec la plus grande des attentions, essayant tant bien que mal de tout comprendre. « -Je suis sincèrement désolé pour vous Eva. Je ne peux qu'imaginer la souffrance éprouvée suite à la perte de vos parents en de telles circonstances. » Il vit une larme coulée lorsqu'elle laissa paraître au grand jour sa culpabilité. Oscar approcha à nouveau sa main du visage pâle de la jolie demoiselle pour chasser du revers du pouce, la larme qui venait de s'écouler. « -Eva, la culpabilité n'est pas la meilleure des solutions pour trouver la paix. Vous n'avez pas à vous sentir coupable de ne pas avoir été là. » Il se tourna à nouveau vers l'océan l'air songeur. « -La vengeance est une vile tentatrice à laquelle bon nombre d'entre nous ont cédé. Humain comme vampire, elle ne fait aucune distinction. Elle nous anime de cette petite flamme qui grandit peu à peu. Quand enfin on obtient satisfaction, la flamme se mue en incendie que l'on ne peut arrêter. La vengeance dévore tout sur son passage. Vous êtes une personne pourvue d'une belle aura. En cédant à la vengeance, vous auriez privé le monde de votre gentillesse et de cette aura magnifique. Quant au reste, c'est purement humain et normal. Je ne suis pas de ceux qui souscrivent au manichéisme et j'espère que la personne qui vous a pris vos parents paiera le prix fort. »


La brise marine ne l'atteignait pas, à l'inverse de la jeune demoiselle qui frissonnait à chaque caresse glaciale. « -Vous avez froid ! » Il retira aussitôt sa veste et la déposa sur ses épaules « -Ne vous en faites pas pour moi, je ne ressens rien…Enfin je veux dire, que la température n'a aucune incidence sur moi. » Il lui sourit à nouveau « - Je viens ici tous les soirs, c'est l'endroit où je me sens le mieux malgré le fait que j'ai...tué ces deux gamins. Je vais vous prendre à témoin et m'en tenir à une nouvelle résolution. En votre compagnie, je ne serais pas un strigoi dépressif. Toutefois, je vous mets en garde, je suis anglais, j'ai donc par définition, un sens de l'humour très douteux. Et en plus j'ai pas moins de soixante-dix ans de retard à combler. »

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MessageSujet: Re: La face cachée du mystérieux patient La face cachée du mystérieux patient - Page 2 EmptyVen 25 Nov - 20:01


La face cachée du mystérieux patient

“Chacun de nous est une lune, avec une face cachée que personne ne voit.”- Mark Twain




Oscar avait été sincère, malgré les vérités difficiles à dire – et à entendre – qu’il avait révélées. Etrangement, Eva n’était pas effrayée, bien que les révélations qu’elle venait d’entendre avaient de quoi faire froid dans le dos. Bien sûr, elle ne cautionnait pas tout ce qu’avait pu faire le strigoï par le passé, mais qui pouvait juger les désirs de vengeance d’une personne qui avait vécu ce qu’Oscar avait eu le malheur d’endurer : voir sa famille être décimée sous ses yeux ? La chirurgienne elle-même avait ressenti l’envie de tuer de ses mains la personne qui lui avait pris ses parents.

Alors que la jolie brune s’était allongée sur le sable pour contempler les constellations, le britannique en fit de même, déclarant qu’il le faisait souvent lorsqu’il était encore humain. Quelle drôle de phrase à entendre ! Mais il lui faudrait s’y habituer, à présent qu’elle était dans la confidence. En tout cas, il semblait que ce qu’Eva ressentait face aux étoiles si lointaines rejoigne ce que disait Oscar, ce qui la fit sourire.

-C’est exactement ça, un sentiment de liberté inégalable face cette immensité, une impression de faire le vide rien qu’en y plongeant le regard.

Elle avait relié les étoiles de la grande Ourse selon son champ de vision, se remémorant avec nostalgie quand son père les lui montrait les soirs d’été, alors qu’elle était enfant, et qu’ils restaient de longues minutes étendus dans l’herbe du jardin, le regard rivé vers le ciel.

Le Dr Cortez revint à la réalité, écoutant le charmant vampire lui expliquer ce que les sorcières lui avaient fait.

-Ne le prenez pas mal, mais ne pensez-vous pas que c’est un mal pour un bien ? Je veux dire, évidemment que vous avoir enfermé dans cette boite pendant aussi longtemps est inqualifiable, mais au moins vous avez récupéré votre âme, vous êtes de nouveau humain. Du moins en sentiments. Je pense que vous avez assez souffert pour en quelques sortes que vos péchés soient lavés, non ?

A présent, assise face au vaste océans, elle mit une main sur sa bouche, réalisant ce qu’elle venait de dire.

-Pardon. Qui suis-je pour me permettre de tels propos ? Ce n’est que mon humble avis, j’espère ne pas avoir été maladroite.


Son intention n’était certainement pas de se prendre pour Dieu en déclarant que le strigoï était pardonné, mais elle trouvait que sept décennies de souffrance morale et physique étaient sans doute une peine suffisante, un peu comme une incarcération à perpétuité. Soixante-dix ans ferme, quasiment la durée d’une vie humaine entière. N’était-ce pas assez pour prétendre à au moins une liberté conditionnelle ?

Oscar semblait réellement désireux de changer, et c’était à cela que s’intéressait Eva. Sans vraiment savoir pourquoi, elle voulait qu’il reste cet homme droit qu’il semblait avoir été dans sa vie d’humain, et qu’il voulait redevenir, et elle avait envie de l’y aider. Il lui expliqua, alors qu’elle éait curieuse de savoir comment il se nourrissait, que ce que l’on avait pu voir dans les films de vampires n’était que peu réaliste, ce qui lui tira un petit rire. Néanmoins, savoir que Lord Stoker devait s’en prendre à des biches sans défense attristait un peu la chirurgienne.

-De quelle quantité de sang avez-vous besoin pour une nuit ?

Elle se mit à cogiter, se demandant si elle ne pourrait pas lui rapporter des poches de transfusions sanguines. Pas les neuves, pour ne pas priver des patients qui en auraient besoin, mais celles qui avait été entamées et non terminées en cas de décès du patient ? Elles partaient de toute façon à la poubelle… Eva songea même qu’elle aurait pu lui donner son propre sang, si cela pouvait éviter à Oscar de s’en prendre à humains ou animaux. La petite brune respectait la vie quelle qu’elle soit. Elle aurait pu lui faire un cours sur les zones les plus proches des artères, mais étant donné qu’il fallait éviter de le tenter…

-Vous chassez le moroï ? Les vampires semi-humains, c’est bien ça ? Mais ils n’en restent pas moins des personnes, non ? Je suis désolée, je dois vous paraître bien ignorante avec toutes mes questions. C’est juste que… enfin c’est assez nouveau pour moi. Si je vous ennuie, n’hésitez pas à me le dire.

Puis, il déclara que l’alcool aidait aussi à tenir. Là, il parlait un langage qu’elle comprenait. Elle le regarda avec un grand sourire.

-Ah oui, un seuil de tolérance élevé, dites-vous ? Elevé à quel point ? Vous pourrez peut-être me montrer ça, si on allait boire un verre ?

La caresse sur sa joue la surprit un peu, bien qu’elle la trouvât agréable. Ce qui l’était moins, c’était qu’il lise à nouveau dans ses pensées, et elle ne s’était pas privée pour le réprimander gentiment. Il s’excusa, et le regard de la chirurgienne se radoucit. Quelque part, entendre qu’il voulait apprendre à la connaître la touchait.

-Si vous voulez savoir quelque chose, posez la question, mais ne vous permettez pas une intrusion dans mon petit cerveau, OK ?

Elle consentit donc à évoquer le douloureux souvenir de la mort de ses parents. Oscar semblait compatir et comprendre, essayant d’amoindrir ce sentiment de culpabilité qui la rongeait depuis trois ans et demi.

-Je sais, je sais bien que vous avez raison, mais voyez-vous, c’est très difficile à contrôler.

L’écouter avait quelque chose de rassurant et de réconfortant. Rares étaient les personnes qui pouvaient réellement comprendre ce qu’elle avait traversé, et le strigoï, lui, le pouvait puisqu’il l’avait vécu.

-Vous savez trouver les mots justes. Vous avez raté une vocation de psychologue, je crois.

Très galamment, le vampire lui passa la veste sur les épaules, ayant remarqué qu’elle avait froid à cause de la brise qui s’était levée. Il insista sur le fait que lui ne ressentait pas les basses températures, ou du moins qu’elles ne l’atteignaient pas.

-Oh merci, c’est très gentil…

Eva lui rendit son sourire. Voir celui d’Oscar lui donnait un sentiment de confiance.

-Très bien j’en prends note. De toute façon, j’imagine qu’une prescription de Prozac ne vous ferait rien ? Et quant à vos soixante-dix ans de retard, je peux peut-être aide ? Hummm voyons… vous êtes déjà allé au cinéma ? Au bowling ? Ou encore faire du patin à glace ?

La jeune femme resserra un peu les pans de la veste du strigoï, sentant que le vent se faisait insistant.

-On va le prendre, ce verre ? Comme ça, vous pourrez me faire une liste détaillée de tout ce qu’il vous reste à expérimenter pour rattraper votre retard, et je verrai ce que je peux faire pour vous aider.

Elle se releva, attrapant ses chaussures qu’elle avait au préalable posées près d’elle, et une fois debout, tendit sa main à Oscar pour l’inciter à se lever à son tour.

-Au fait, vous faites quoi la journée ? Vous dormez ? Genre, dans un cercueil et tout ?

Se rendant compte que l’idée formulée par sa question était aussi cliché que la morsure dans le cou, Eva se mit à rire.

-Je vous demande pardon, je suis une curieuse doublée d’une idiote, lança-t-elle avec un grand sourire, se doutant qu'il ne lui en voudrait pas.





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MessageSujet: Re: La face cachée du mystérieux patient La face cachée du mystérieux patient - Page 2 EmptyLun 5 Déc - 0:28


La face cachée du patient mystérieux

“Chacun de nous est une lune, avec une face cachée que personne ne voit.”- Mark Twain




Libre, il se sentait libre à présent. Bien sûr, ses crimes n'avaient pas vocation à s'effacer et continueraient de le hanter jusqu'à ce que le trépas l'emporte une dernière fois, le réduisant en poussière pour l'éternité. Mais il n'en demeurait pas moins délesté, à ce moment précis, d'un lourd fardeau. Il ne parlait plus de lui à présent et pour cause, toute son attention était accaparée par le récit poignant d'Eva, un récit qui semblait réanimer des vieilles émotions dans le cœur de celui qui avant de succomber aux ténèbres, était un homme enclin à l'empathie. D'ailleurs, le geste qu'il se permit d'accomplir pour chasser les larmes du docteur, ôtait les observateurs extérieurs du moindre doute. Cet être avait cessé d'être celui dont on osait prononcer le surnom, cet être qui tuait à tout-va, sans distinction et qui se complaisait à être le pire salaud que la terre ait jamais porté, tout en faisant souffrir avec passion et délice tous ceux et toutes celles qui osaient se mettre sur sa route. Le regard brillant et après avoir observé les quelques milliers d'étoiles à sa portée, il se mit à sourire en écoutant sa belle interlocutrice tentait de lui démontrer à sa façon, que cette âme (re)nouvellement acquise, était malgré les quelques « désagréments » une bonne chose. Il se permit un petit éclat de rire étouffer suite à cette intervention qui ne manquait pas de franchise.

« - J'aime votre franchise ! » Elle venait pourtant de se mettre une main sur la bouche, un geste qui fit sourire le beau blond, qui avait l'impression d'être confronté à une enfant. « -N'arrêtez pas d'être franche et peu importe la maladresse. J'ai trop souvent été entouré de personnes hypocrites au cours de ma longue existence. Certaines l'étaient par intérêt et me disaient ce que je voulais entendre pour flatter mon ego. D'autres, trop effrayés pour oser me contredire. La franchise est une qualité qui m'a beaucoup manqué, je l'avoue. Vous n'imaginez pas à quel point, ça me fait plaisir de discuter avec une personne qui la pratique, certes maladroitement, mais qui a le mérite de le faire. Tout ça pour vous dire que j'aime les personnes franches. Il est bien plus facile d'avoir une conversation un tant soit peu intéressante avec ce genre de personnes. Ne vous mettez aucune barrière, dites ce que vous pensez ! J'encaisserais les coups ! Et de vous à moi, je n'ai jamais éprouvé la moindre sympathie pour tout ce qui attrait à la religion et ce même avant d'être transformé, donc je ne m'offusque pas de votre envie de m'absoudre de mes pêchés en brandissant le pardon. »

Les minutes s'écoulaient sans qu'Oscar ne s'offusque de la présence d'Eva et de sa multitude de questions. Malgré les révélations du vampire, la demoiselle continuait à faire preuve de curiosité sans pour autant le regarder comme l'on dévisage une bête de foire. Un constant qui fit plaisir à l'ancien Lord qui était, de ce fait, plus enclin à parler sans restrictions. « - De quelle quantité ai-je besoin ? Et bien, je l'ignore, de vous à moi, je n'ai jamais quantifié mes besoins. » Il voyait bien, sans avoir à lire dans ses pensées, que le fait de savoir qu'il s'en prenait à des animaux pour se nourrir, attristait la demoiselle. « -Vous savez, j'ai aussi un ami qui m'apporte de temps à autre des poches de sang. Peut-être devrais-je m'en faire une réserve, pour m'éviter de partir en chasse dans les bois. N'allez pas croire que j'ai lu dans vos pensées, je peux aussi être un fin observateur. De toute évidence, cela vous attriste que je m'en prenne à des animaux. Je mentirais en rétorquant, par fierté, ne rien ressentir. Je ne suis plus le chasseur que j'étais il y a soixante-dix ans, c'est évident. Je vais vous faire une promesse, celle de ne plus chasser les biches dans les bois à la nuit tombée. » Ses beaux yeux, plus clairs et plus brillants qu'à l'accoutumer, croisèrent ceux de la demoiselle toujours encline au questionnement.

« - Eva, arrêtez donc de vous sous-estimer ainsi. Vous n'êtes pas ignorante, car il n'y a pas de questions idiotes. Ce monde qui est le mien vous ait totalement inconnu, il est donc normal que fusent mille et une question dans votre tête. Pour ce qui est des moroïs effectivement, ils sont hybrides. Pour ma défense, je n'en ai chassé que deux dont celui qui vous a attaqué. Pour être franc, je dois faire très attention, sinon quoi ils pourraient alerter des chasseurs et me faire repérer et au vu de mon passif, je n'ose imaginer ce qu'ils pourraient me faire. Mais cessons d'arborer des sujets délicats » L'alcool fut donc le sujet le plus adéquat pour alléger la conversation et rendre leur sourire aux deux protagonistes. Mais c'était sans compter sur les maladresses d'Oscar qui par réflexe, se permit une fois encore, une petite excursion dans la tête d'Eva. « -Et si j'accepte votre invitation à prendre un verre, consentirez-vous à me pardonner une fois encore, ma maladresse ? Je continuerai à trouver les mots justes sans user de mes capacités, je vous le promets » Il lui offrit ensuite sa veste pour la préserver de la température certainement désagréable pour un humain. « - Ne me remerciez pas, c'est normal et je ne serais pas digne d'un gentleman si je laissais une jolie demoiselle frissonner de la sorte. Et ce Prozac, qui est-ce donc ? Un bon médecin ? » Il se tue un court instant et se rendit compte au vu de l'expression sur le visage d'Eva, qu'il venait de dire une bêtise. « -Je me fourvoie n'est-ce pas ?! Je crois qu'il vous faudra beaucoup de patience avec moi. Mais plus encore, je crois qu'il vous faudra m'expliquer en quoi consiste le bowling ! »

Ils échangèrent une fois encore un sourire complice, avant d'Oscar ne s'approche d'Eva pour refermer sa veste autour d'elle. « -Vous tremblez ! Ne restons pas là, allons donc boire ce verre ! » La demoiselle fut la première à se lever, puis elle tendit une main bienveillante à son bon samaritain, qui se releva à son tour et pointa du doigt une étoile filante « -Je crois qu'il faut faire un vœu ! » Puis il éclata de rire en entendant les dernières interrogations de la jeune médecin. « -Non je ne suis pas d'accord. Vous êtes curieuse certes, mais pas idiote et le cas échéant, je n'aurais pris aucune pincette pour vous le dire. » Il lui tendit son bras pour qu'elle prenne appui contre lui. «- Pour répondre à vos questions, oui la journée je dors. Je dois impérativement être dans une pièce sombre, qui ne laisse entrer aucun rayon de soleil. Il m'arrive aussi de lire. Et non, je ne dors pas dans un cercueil, enfin pas exactement. Je vis dans le cimetière de la ville, dans une crypte aménagée en lieu de vie si je puis dire. » Et mesure qu'ils parlaient, ils avançaient dans la nuit et finirent enfin par rejoindre, l'un des bars de prédilections d'Eva. Intrigué, avant d'entrer Oscar prit le temps d'observer les lieux. Jamais il n'était allé dans un tel endroit « - Les tavernes ont bien changé ! » lança-t-il avant de consentir à entrer à l'intérieur. Guidé par Eva, il prit place sur une petite table un peu à l'écart de la foule. « -Que l'on soit d'accord ! Ce soir, vous m'offrez un verre et la prochaine fois, c'est moi qui vous en offre un ! » Une serveuse, tout sourire, s'approcha aussitôt des nouveaux arrivants. Son regard se posa aussitôt sur Oscar, dont le charme n'était plus à prouver.

« -Tu prendras quoi beau gosse ! » lança-t-elle avec une familiarité qui froissa presque le Lord qui se contenta de sourire par politesse. « -Si vous avez un bon whisky, je suis preneur. » Elle posa ensuite un regard un peu moins enthousiasme sur Eva. Une fois la commande prise, elle s'éloigna aussitôt. « -Les gens sont-ils toujours aussi familiers avec de parfaits inconnus ? » Puis il posa son regard sur les quelques jeunes qui se déhanchaient sur la piste de danse. « -J'imagine que plus personne n'écoute de musique classique maintenant ?! C'est assourdissant non ? Mes pauvres oreilles ! » La serveuse revint avec les commandes, toujours le sourire aux lèvres « -Merci ! » lança brièvement le vampire.

« -C'est la première fois que je te vois ici toi ? »

« -Oui peut-être. »

« -Un visage comme le tien ça ne s'oublie pas beau gosse ! »

« -Si vous le dites. N'avez-vous pas d'autres clients à servir mademoiselle ?!»

« -Oui ! »

« -Merci ! » Vexée, la demoiselle s'en alla sans demander son reste. « -Je suis désolé, j'ai été expéditif non ? Pas gentleman non plus ! Enfin bref, portons un toast ! À ...nous, à notre rencontre ! » Il leva son verre et le fit claquer dans celui d'Eva. « - A la vôtre ! » Il but son verre cul sec sans se faire prier et leva un sourcil « -Dommage, ça ne vaut pas un Whisky de la distillerie Bushmills. » Il reposa ensuite son verre et observa Eva, tout sourire. « -Alors, avez-vous d'autres questions à me poser docteur Cortez ? ! »

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Oscar Stoker
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MessageSujet: Re: La face cachée du mystérieux patient La face cachée du mystérieux patient - Page 2 EmptyMer 14 Déc - 5:03


La face cachée du mystérieux patient

“Chacun de nous est une lune, avec une face cachée que personne ne voit.”- Mark Twain




Eva se demandait si le privilège qu’elle avait d’enfin connaître la vérité sur le monde qui l’entourait, et accessoirement les confessions d’Oscar, était dû à sa ressemblance avec cette fameuse Lucy, ou si c’était parce qu’elle avait été l’une des premières personnes à le trouver suite à ses sept décennies d’errance sous-marine, et surtout à avoir voulu l’aider. Peut-être un peu tout à la fois ? Toujours était-il qu’elle lui parlait librement et se permettait même quelques avis, un peu risqués. Ce n’était pas de l’inconscience, elle savait parfaitement de quoi son interlocuteur était capable, elle avait vu les dégâts sur les deux gamins, et elle avait entendu le récit de sa vie passée. Mais quelque chose lui disait qu’elle pouvait avoir confiance, aussi se permit-elle de parler en toute franchise. Et si au début elle eut peur d’avoir été un peu trop brusque dans ses réflexions, il sembla que le strigoï ne s’en trouva point offusqué. Mieux, il parut apprécier son honnêteté. La chirurgienne sourit, ravie de voir qu’elle n’avait pas été blessante dans ses propos. Après tout, elle essayait de le rassurer tout en disant ce qu’elle pensait. Et ce qu’elle pensait, c’était qu’il avait changé, que ce que les sorcières lui avaient fait l’avait fait redevenir un « humain », d’une certaine manière, et qu’il avait souffert assez longtemps, physiquement et mentalement, et que d’ailleurs son âme retrouvée le faisait toujours culpabiliser, alors il était bien inutile qu’il continue à se flageller. Il savait ce qui était mal et ce qui ne l’était pas.

Continuant à essayer d’assouvir sa curiosité, la jeune femme posait des questions, se renseignant ainsi peu à peu sur un « univers » et un mode de vie qui lui étaient totalement inconnus jusqu’alors. C’est là qu’elle apprit qu’Oscar avait un ami qui le ravitaillait. Un ami ? Il avait donc eu le temps de rencontrer des personnes qui étaient déjà dans la confidence ? Elle allait lui poser la question, mais il était lancé dans son discours, et elle trouva tellement touchant qu’il déclare arrêter de chasser les biches dans les bois pour lui faire plaisir, qu’elle se contenta de sourire. Un sourire qui se figea quelque peu lorsque le britannique évoqua le fait que les Moroïs pourraient alerter des chasseurs qui alors en auraient après Lord Stoker. Strigoïs, Moroïs, chasseurs… y avait-il une sorte de guerre des clans ? Cela faisait beaucoup d’informations à retenir.

-Il ne faudrait pas qu’il vous arrive malheur, commenta-t-elle.

Par chance, Oscar accepta donc son invitation à boire un verre, un peu pour se faire pardonner d’avoir encore une fois lu dans ses pensées, ce qui, comme elle le lui avait montré, n’avait pas plu à la demoiselle. Elle éclata de rire quant à sa question sur le Prozac.

-Non, du tout, c’est le nom d’un médicament, c’est un antidépresseur. Ça aide les gens à aller mieux, résuma-t-elle.

Eva s’était levée, après que le vampire ait refermé sa veste autour d’elle, et lui avait tendu sa main pour qu’il la suive.

- Quant au bowling, oh mais il faudra absolument que je vous montre, c’est très sympa. C’est un sport, le but du jeu est de faire tomber des quilles à l’aide d’une boule que l’on fait rouler le long d’une piste.

Lorsqu’il se leva, le bel anglais montra le ciel, en effet, une étoile filante était en train de passer. Oscar lança joyeusement qu’il fallait faire un vœu. Il connaissait lui aussi cette tradition, et cette pensée fit sourire Eva qui ferma les yeux quelques secondes. Le vœu qu’elle formula alors fut pour lui, elle souhaita qu’il puisse trouver la paix dans ce monde qui était tout nouveau pour lui, qu’il ne s’y sente plus perdu pour enfin redevenir l’homme qu’il avait été par le passé.

-Vous aussi vous êtes franc ! dit-elle lorsqu’il déclara que si elle avait été idiote, il ne se serait pas gêné pour le lui dire.

Elle accepta volontiers son bras et ils purent enfin marcher dans le sens opposé à l’océan, afin de quitter la plage. Eva apprit alors que son nouvel ami habitait dans le cimetière de la ville.

-Waow c’est… glauque, non ? Mais si vous avez aménagé quelque chose, c’est bien. Il faut que vous vous sentiez chez vous quelque part, c’est important je pense.

Une fois le sable déserté, Eva enfila ses chaussures pour pouvoir marcher sur le bitume, et elle l’emmena dans l’un des pub qu’elle aimait bien fréquenter avec sa meilleure amie Kaili. Oscar hésita un instant avant d’entrer. La chirurgienne se tourna vers lui et lui sourit.

-Si vous voulez, oui. Mais… comment faites-vous pour gagner de l’argent ? Vous avez un travail ?

Ils venaient de s’installer quand une serveuse, un peu trop bien gaulée au gout d’Eva, vint prendre leur commande.

-Une vodka-pomme pour moi. Merci.

La jolie rouquine partie, Oscar s’étonna du ton familier de la jeune inconnue. La brunette sourit, un peu gênée.

-Je crois que c’est parce que vous lui plaisez.

Apparemment, ce lieu n’avait pas fini d’étonner le vampire qui constata, visiblement avec nostalgie, que la musique avait aussi beaucoup changé.

-Ah oui, c’est certain que ce n’est pas dans ce genre de lieu que l’on entend du Schubert. Si ça vous manque, je vous apporterai des CD… Avec le lecteur qui va avec, ajouta-t-elle, réalisant qu’il ne saurait sans doute pas ce que c’était.

Avant qu’elle puisse entamer des explications supplémentaires, la serveuse revint avec les consommations. Et évidemment, elle continua à draguer Oscar sous le regard un peu renfrogné d’Eva. Par chance, le vampire sembla décidé à se débarrasser de l’encombrante rouquine en lui rappelant qu’elle avait du boulot. Un immense sourire se dessina sur les lèvres de la chirurgienne alors que l’enquiquineuse s’éloignait, sans doute un peu vexée.

-Oh non, vous avez été parfait, n’en doutez pas.

Elle se retint de rire, et prit son verre en main alors qu’il proposait un toast.

-A notre rencontre ! répéta-t-elle en trinquant avec lui.

A son tour, elle trempa ses lèvres sans son cocktail, qu’elle trouva, pour sa part, parfaitement à son gout. Le vampire lui demanda si elle avait d’autres questions. Elle ne répondit pas tout de suite, subjuguée par ce beau sourire qu’il lui tendait. Elle se reprit malgré tout, reposant son verre, souriant de plus belle.

-Oui ! Oh oui, tout un tas ! lança-t-elle avec un petit rire. Alors euh… tout à l’heure vous évoquiez un ami à vous. Vous le connaissiez… d’avant ? Je veux dire, c’est un… très très vieil ami ? Du genre… au sens propre comme au figuré ?

Eva s’imaginait déjà le vieux croulant de plus de quatre-vingts ans qui aurait connu Oscar avant que les sorcières ne l’enferment, ou alors un autre vampire.

-Et les poches de sang, comment les obtient-il ? Il travaille en milieu hospitalier et les subtilise ?

Elle se demanda d’ailleurs si elle pouvait faire une telle chose. Après tout, les poches de transfusions sanguines étaient destinées à des patients pour des interventions lourdes, cela sauvait des vies. Et les voler revenait à faire prendre le risque à l’établissement hospitalier de ne pas en avoir assez en cas de besoin important.

-Et qu’est-ce que ça fait si vous mangez quelque chose de solide ? Vous risquez de vous étouffer ? Comment fonctionne votre système digestif ?

Eva réalisa que cette dernière question serait peut-être un peu difficile pour Oscar, il n’était pas médecin et en plus il avait soixante-dix ans de retard minimum, la médecine n’était pas ce qu’elle était aujourd’hui, lui-même ne comprenait sans doute même pas le fonctionnement de son métabolisme de vampire.

-Je vais trop vite, c’est ça ?

Elle lui sourit et reprit une gorgée de cocktail, histoire de lui laisser le loisir de répondre aux questions. Elle espérait qu’il ne regrettait pas déjà de lui avoir demandé si elle en avait d’autres, parce que clairement, la jolie brune était de nature curieuse, et s’il l’autorisait à demander, elle ne tarirait pas d’interrogations. Mais elle ne voulait pas lui faire peur, ni qu'il change d'avis sur elle. Il était déjà gentil d'accepter de l'instruire sur le monde des vampires, alors autant préserver sa seule source d'informations.





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MessageSujet: Re: La face cachée du mystérieux patient La face cachée du mystérieux patient - Page 2 EmptyDim 29 Jan - 2:02


La face cachée du patient mystérieux

“Chacun de nous est une lune, avec une face cachée que personne ne voit.”- Mark Twain




Sans trop savoir pourquoi, il consentit à la suivre et de ce fait, il se laissa guider aveuglément sans émettre une once de méfiance à son égard. À vrai dire, il était plutôt curieux de découvrir le prisme de la modernité par le regard de la jeune Eva, dont il appréciait de plus en plus la compagnie à mesure que les minutes défilaient. Certes, la ressemblance physique avec Lucy y était pour beaucoup, il ne pouvait se résoudre à le nier et ça l'embêtait de le penser encore. Mais l'autre aspect de cette affection à venir, résidait aussi dans le caractère du jeune médecin. Un caractère totalement différent de celui de la femme qu'Oscar avait tant aimée jusqu'à ce que la Mort les sépare. Forte et faible à la fois, Miss Cortez jouait sur l'ambiguïté laissant paraître deux visages non pas à la face du monde, mais à celle de l'ancien Lord. D'une part, elle demeurait cette femme forte, rassurante, dédiée aux autres. Puis d'autre part, lorsque l'on sait lire entre les lignes, ou dans les pensées comme certain, en pourfendant l'armure, l'on découvre une femme blessée, une enfant perdue dans le noir qui souscrit à des pulsions de vengeance à l'encontre des personnes responsables de la perte de deux êtres chers, ses parents. Oscar ne comprenait que trop bien ce désir proscrit par un grand nombre d'être, humains de préférence. La vengeance appelle la vengeance, c'est une espèce de malédiction sans fin qui vous conduit à prendre un nombre incalculable de mauvaises décisions, mais qui remplit un vide, un trou béant. C'est une envie, un but, un besoin, une cause, une évidence à laquelle l'on souscrit encore plus facilement lorsque notre cœur et notre âme sont brisés. Bref, c'est une mauvaise alternative.

Intrigué par les lieux, Oscar laissa son regard valdingué de gauche à droite. Il était à la fois intrigué et curieux par tout ce qu'il observait. Les néons plaçaient un peu partout, l'imposant bar sur lequel de nombreux clients s'accoudaient pour mieux converser. Puis il laissa son ouïe prendre le relais et écouta avec attention les sons émanant des enceintes. Ici, l'on avait l'habitude de passer de la bonne musique, des tubes récents, bref une musique hors de portée pour le pauvre Oscar. « -C'est pour ça que j'aime ma crypte ! C'est bien plus calme et mes oreilles ne souffrent pas d'une telle infamie auditive » Il lui sourit, lui faisant ainsi comprendre qu'il tentait (à sa façon) une approche humoristique pour mettre à mal les dernières tensions. La serveuse y avait contribué en usant d'autant de familiarité à l'égard de l'ancien Lord, une chose qui ne se faisait pas à son époque et qui l'étonna donc. « - Que je lui plais ? Alors c'est ainsi que les femmes agissent lorsqu'un homme leur plaît ? C'est…moderne ! » Les acronymes, eux aussi sont modernes, trop pour Oscar qui ne parvenait à comprendre ce qu'Eva lui racontait à présent. « -Des CD ? Qu'est-ce ? » Et avant que l'interrogation ne soit éludée, la belle rouquine, plateau en main, refit son apparition, le sourire aux lèvres et le regard braqué sur Oscar qui n'en demandait pas tant. Avide de « tranquillité » et manquant d'un peu de tact, il fit savoir à la jolie demoiselle en chaleur qu'elle avait d'autre impératif, ce qui la vexa aussitôt l'obligeant de ce fait à s'éloigner pour ne rien laissait transparaître.

« -Pour tout vous dire ce n'est pas mon genre de femme ! » il sourit et fit claquer son verre dans le sien pour achever de porter son toast. Sans attendre et parce qu'il s'impatientait de porter le verre à ses lèvres, il en avala d'une traître le contenu. Mais quelle ne fut pas sa déception en découvrant le goût presque insipide de ce Whisky qui n'avait d'Irlandais, que le nom. Il porta ensuite son attention sur Eva et reposa son verre déjà vide. La demoiselle mit quelques secondes avant de se lancer, des secondes durant lesquelles le vampire prit le temps d'observer une fois encore les lieux. Plusieurs pulsations virent chatouiller ses oreilles. Il sentait battre à l'unisson une dizaine, peut-être même une centaine de cœurs, ce qui le perturba légèrement. « -Hum… ? » lança-t-il vaguement à Eva qui venait de reprendre la parole après avoir bu quelques gorgées de son cocktail. « - Oui, les questions, bien sûr que vous devez en avoir un tas. J'imagine que vous ne côtoyez pas des êtres comme moi tous les jours. » La musique changea instaurant une atmosphère un peu plus chaude et intime sur la piste de danse. Plusieurs couples de danseurs se formèrent alors sous le regard du Britannique qui continuait néanmoins à écouter son interlocutrice avec attention.

« -Non ! » se contenta-t-il dans un premier temps, puis voyant qu'il n'était pas assez précis, il réitéra sa prise de parole, avec cette fois, un peu plus de détails. « -Non ce n'est pas un vieil ami. C'est un homme que je connais depuis peu, mais j'ai assez confiance en lui pour pouvoir en parler comme d'un ami. Pour ne rien, vous cachez, je n'ai pas cherché à retrouver de « vieux » amis. S'ils vivent encore, je doute que nous partagions la même conception des choses. Pour ce qui est des poches de sang, c'est arrivé une ou deux fois et j'ignore comment il procède. Chacun ses talents, j'imagine ! » Il posa à nouveau son regard sur les danseurs, la musique était agréable, plus que la précédente qui n'avait de vertu que celle de vous casser les oreilles. Eva, qui avait carte blanche pour mener à bien son interrogatoire, posa de nouvelles questions qui ébranlèrent, par leur contenu, le vampire. « -Non vous n'allez pas trop vite ! Vous employez juste des termes qui me dépassent un peu. Pour ce qui est de la nourriture, je ne peux me cantonner qu'au liquide, je ne supporte que très mal les aliments solides effectivement. Je peux boire, je supporte très bien l'alcool même. Toutefois, comme vous, je ne peux échapper à l'ivresse, il me faut juste un peu plus de temps pour l'atteindre. Et si nous nous livrions à quelque chose de plus sympathique que d'éluder quelques interrogations. Apprenez-moi à danser ! » Il se leva se plaça devant elle et lui tendit la main. « -Promis je ne nous marcherez pas sur les pieds ! J'étais un très bon danseur jadis ! » Il lui sourit attendant patiemment sa réponse.

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MessageSujet: Re: La face cachée du mystérieux patient La face cachée du mystérieux patient - Page 2 EmptyMer 1 Fév - 11:16


La face cachée du mystérieux patient

“Chacun de nous est une lune, avec une face cachée que personne ne voit.”- Mark Twain




Eva ne mesurait pas encore combien cela pouvait être bizarre pour Oscar de se retrouver dans un bar version post an 2000, lui qui avait déserté l’asphalte depuis la seconde guerre mondiale. Ainsi, l’ambiance qui régnait en ces lieux était pour elle des plus normales, tandis que le vampire sentait souffrir ses oreilles sensibles à cause de la musique à laquelle il n’était pas habitué et qui, d’après ses dires, ressemblait d’avantage à du bruit. La jeune femme se mit à rire en cachant sa bouche derrière ses mains.

-Oh, toutes mes excuses, je n’avais pas pensé à ce détail. C’est vrai que vous avez sept décennies de retard concernant la musique, et je dois dire que de nos jours, rares sont les morceaux acceptables. Je suis désolée pour l’agression que subissent vos oreilles. Si vous voulez nous pouvons partir ?

La serveuse qui s’était montré familière au possible avec ce pauvre Oscar était enfin repartie vers d’autres clients, et le bel anglais s’étonna de ce que les femmes se comportaient de la sorte lorsqu’un homme leur plaisait. Eva ouvrit de grands yeux en secouant la tête de gauche à droite.

-Oh non, pas toutes ! Loin de là ! Seulement certaines… Enfin, je ne veux pas juger mais bon…

Sentant qu’elle s’embourbait dans ses explications inutiles, la petite brune attrapa son verre et après avoir trinqué, but une première gorgée. Un délicieux cocktail, voilà de quoi bien commencer une soirée, surtout lorsqu’il était pris en compagnie d’un homme aussi séduisant. Eva cessa de le dévorer du regard alors que lui observait les lieux, lorsqu’il lui demanda ce qu’étaient les CD. Elle chercha un moyen de lui expliquer avec des mots qu’il comprendrait.

-Eh bien, on va dire que c’est l’évolution du quarante-cinq tours ? C’est un peu la même chose mais en beaucoup plus petit, moins fragile et contenant plus de morceaux. Qu’est-ce que vous aimez écouter ? Je vous trouverai ça très facilement.

La chirurgienne fut ravie d’apprendre que la serveuse rousse n’était pas du tout son genre de femme. D’un autre côté, Eva savait à présent qu’elle ressemblait comme deux gouttes d’eau au grand amour décédé d’Oscar, la fameuse Lucy. Autant dire qu’elle savait qu’elle avait des chances de lui plaire. D’ailleurs, lui, il lui plaisait beaucoup. Mais elle ne voulait pas avoir l’impression d’être une face B. Dans son esprit, il y avait une sorte de bataille. Elle en oubliait presque la nature surréaliste à laquelle appartenait le britannique.
Elle dut le sortir de ses contemplations quant au lieu en lui posant la multitude de questions qui se bousculaient dans sa tête, certaines plus scientifiques que d’autres. Après tout, c’était lui qui le lui avait autorisé. Alors, il se livra aux réponses, avec, semblait-il, toute la sincérité possible. Ce n’était visiblement pas facile pour lui, et Eva se sentait un peu coupable d’être aussi intrusive. Mais alors, oscar proposa quelque chose. La musique avait changé, la demoiselle ne le réalisa qu’au moment où il proposa d’aller danser. Non, de lui « apprendre » à danser, nuance. Eva aimait beaucoup la danse, mais de là à l’enseigner à quelqu’un, il y avait tout un monde. Elle le regarda, totalement éberluée, yeux ronds et bouche bée, tandis que de son sourire enjôleur, il l’invita à le suivre.

-Bon, très bien… mais vous avez sûrement des bases, non ? On apprenait aux gentlemen à danser à votre époque, pas vrai ?

Oscar confirma en annonçant tout sourire qu'il avait été un très bon danseur. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, ils se retrouvèrent sur la piste au milieu d’autres couples qui dansaient sous la lumière tamisée, les yeux dans les yeux.

-Ok, alors euh… Vous posez vos mains là -tout en parlant, elle prit les mains d’Oscar et les posa sur sa taille- et moi, je mets les miennes là, si vous permettez.

A son tour, elle posa délicatement ses mains sur ses épaules. La musique était bien plus agréable, en effet, que celle qui était diffusée au moment de leur arrivée et au moment de passer la commande.

-Et c’est vous qui guidez. Vous dites que vous étiez un très bon danseur, je suis sure que rien n’a changé, montrez-moi, demanda-t-elle avec un joli sourire.

Eva n’avait qu’une hâte, voir ce dont Oscar était capable sur une piste de danse. En plus, cela lui ferait le plus grand bien dans son adaptation à sa nouvelle époque. Après quelques pas, force était de constater qu’il n’avait pas menti, Oscar ne lui avait toujours pas marché sur les pieds, ni elle d’ailleurs, et il s’en sortait extra-ordinairement bien. Plus encore, la jeune femme avait du mal à détacher son regard de celui de son cavalier. Elle le dévorait littéralement des yeux, et ses mains, peu à peu, glissèrent pour passer derrière son cou. Eva s’en redit compte seulement une longue minute après, et se reprit.

-Oh pardon, je suis trop familière ?

Elle ne voulait surtout pas être comparée à cette serveuse qui avait presque été vulgaire en sautant quasiment sur lui.




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MessageSujet: Re: La face cachée du mystérieux patient La face cachée du mystérieux patient - Page 2 EmptyDim 12 Fév - 23:20


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Les lieux n'étaient pas propices à la quiétude et de toute évidence, ça n'était pas le but. Ici, les gens se livraient à des mouvements bien étranges, absorbaient des boissons tout aussi étranges, se mélangeaient, se rencontraient et vivaient une expérience qui échappait à Oscar. Le fossé n'avait de cesse de se creuser entre lui et la modernité qu'il subissait quotidiennement sans parvenir à l'appréhender malgré les efforts. Mais ce soir, passé les questions techniques et disons-le, impersonnelles, il se laissa aller désireux de faire comme tout le monde, ou du moins d'essayer. Pourvu d'audace et appréciant le nouveau rythme que venait de prendre la piste de danse, il tendit la main à Eva et lui proposa de l'accompagner pour lui apprendre à maîtriser quelques pas. Une proposition qui semblait surprendre l'intéressée qui le regardait comme s'il était un extra-terrestre. Toujours dans la bienveillance à son égard, l'ancien Lord ne se formalisa pas de cette surprise et lui répondit non sans humour. « -Nous apprendre à danser ? Ah ça non, on nous l'imposait ! Certains aimaient cela, moi à l'inverse, je le prenais comme une corvée. Mais rassurez-vous, je ne vous marcherai pas sur les pieds, j'en fais la promesse. »

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, l'humaine et le strigoi se retrouvèrent au milieu de la piste entourés par d'autre couple enclin aux rapprochements. Malgré le volume des enceintes, le vampire parvenait néanmoins à percevoir chaque battement de cœur autour de lui, une sensation bien étrange pour le tueur qu'il n'était plus. Eva qui ne percevait rien de semblable, prit les mains du Britannique et les posa sur sa taille, lui prodiguant ainsi les premières recommandations. Puis ayant obtenu l'accord de son partenaire (de danse) elle posa ses mains sur ses épaules l'invitant à se laisser porter par le rythme. « -C'est très agréable ! » dit-il en esquissant une première valse. Une fois totalement acclimaté, le vampire prit donc le contrôle de la danse avec aisance et guida Eva sans la quitter son regard « - Il faut croire que le temps n'altère pas nos facultés ! » Leur regard, leur sourire, une synchronicité parfaite les unissait à présent, parvenant même à faire oublier tous les autres couples autour d'eux. Les mains chaudes de la jeune femme glissèrent derrière le cou du vampire qui malgré la familiarité du geste ne s'en plaignait pas, bien au contraire. « -Non, ne vous excusez pas ! Et nous nous connaissons assez pour ce genre de familiarité non ? » Il lui sourit de plus belle, lui prit les deux mains et les reposa derrière son cou « -Tout le monde semble le faire, alors pourquoi m'en offusquerais-je ? »

Ils reprirent la danse, Oscar se voulait rassurant malgré la proximité de plus en plus flagrante entre eux. Les lumières bleues conféraient une atmosphère presque romantique à cette piste de danse sur laquelle, quelques minutes auparavant, plusieurs jeunes se livraient à quelques déhanchés aussi improbables qu'inexplicables, ce qui pouvait prêter à sourire. Un effet de fumée vint accentuer le caractère presque romantico-intemporel de cette danse qui ravissait les cœurs épris. D'ailleurs certains avaient déjà commencé à se couvrir de baisers continuant malgré tout à danser. Sans trop savoir pourquoi le lord approcha son visage de celui de la jeune femme. Un rapprochement de plus en plus flagrant à mesure que la chanson gagnait en intensité. Au bout de quelques secondes, ce qui devait arriver, arriva. Les lèvres du beau vampire frôlèrent celle de la belle brune avant de les épouser totalement alors que le dernier refrain était entamé. Les mains d'Oscar glissèrent sur les hanches d'Eva à mesure que le baiser s'intensifiait. Quelque chose était en train de se passer, un quelque chose d'indescriptible, mais d'incroyable. Un vent de chaleur, une sensation douce et amère à la fois. Puis tel un organe fantôme, le vampire sentit un battement émettre de sa poitrine. Il se détacha aussitôt des lèvres pulpeuses d'Eva, se rendant compte que la piste commençait à se vider peu à peu. « -Pardon ! Veuillez m'excuser cette fois, c'est moi qui ai fait preuve de trop de familiarité à votre égard ! Pardonnez-moi ! »

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MessageSujet: Re: La face cachée du mystérieux patient La face cachée du mystérieux patient - Page 2 EmptyVen 17 Fév - 13:20


La face cachée du patient mystérieux

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L’invitation à danser d’Oscar eut le don de surprendre mais surtout de ravir Eva qui n’avait de cesse de le dévorer du regard. Cet homme était si séduisant, elle avait peine à croire qu’il était âgé de plus d’un siècle. A présent, il partageait un grand secret avec elle, ce qui l’éclairait totalement sur le drôle de comportement qu’elle avait pu constater chez lui lors de leur première rencontre, et elle se sentait finalement flattée de la confiance qu’il lui avait portée pour oser lui avouer toutes ces choses sur son terrible passé. Plus encore, la jeune chirurgienne admirait le Britannique et son souhait de changer. Il démarrait une nouvelle vie, une sorte de renaissance après avoir été repêché au fond de l’eau, et finalement, même s’il avait souffert pendant soixante-dix ans, les sorcières avaient bien fait de lui rendre son âme, puisque maintenant, il était un homme neuf.

La jolie brune eut un petit rire en l’entendant rectifier : la danse était donc imposée, à son époque. Elle fut étonnée qu’il l’y invite alors qu’il disait ne pas aimer cela, mais sans doute voulait-il constater par lui-même s’il avait de bons restes. La demoiselle, quant à elle, adorait danser, alors elle ne se fit pas prier pour accepter l’invitation, lui montrant comment l’on se positionnait à leur époque. Le docteur Cortez remarqua avec joie que la promesse du strigoï de ne pas lui marcher sur les pieds était tenue, il dansait merveilleusement bien, et elle ne se priva pas de le lui faire remarquer, tout sourire. Un sourire qui s’estompa bien vite lorsqu’elle remarqua que ses mains, initialement posées sur ses épaules, avaient machinalement glissé derrière son cou. Ayant peur de le brusquer ou de paraitre inconvenante, Eva se ravisa en présentant ses excuses, mais fut ravie de constater que le bel Anglais ne s’en était pas offusqué, au contraire, ce qui ramena le sourire sur les lèvres de la jeune femme.

-OK, très bien, répondit-elle un peu maladroitement.

Ils dansaient toujours, Eva guidée par Oscar qui s’en sortait divinement bien, à croire qu’en effet, les habitudes étaient tenaces, et c’était tant mieux. L’ambiance était douce et feutrée, chaleureuse, et la demoiselle avait toutes les peines du monde à détacher son regard de l’azur des yeux de son partenaire. Elle ne vit même pas venir ce rapprochement, jusqu’au moment où leurs lèvres s’effleurèrent. Elle crut d’abord à une sorte de rêve éveillé, mais lorsque ce baiser fut véritablement échangé, elle comprit qu’elle était face à la réalité, une réalité si douce qu’elle aurait aimé la voir durer encore d’avantage. Les yeux clos, elle savourait cet instant plein de douceur et volupté, lorsque soudain, Oscar se détacha d’elle. A son tour, elle constata que le morceau était terminé et qu’une autre danse un peu moins romantique était en cours autour d’eux. Pour elle, le temps s’était arrêté et elle n’avait pas remarqué la fin de la musique. Le vampire s’excusa d’avoir été si familier, et l’espace d’une seconde, Eva se demanda s’il l’avait embrassée uniquement parce que la plupart des couples l’avait fait, poussé par une sorte d’instinct grégaire qui poussait à faire comme les autres, ou bien si véritablement elle lui plaisait autant que lui pouvait lui plaire.

Evidemment que tu lui plais, idiote, tu ressembles à son ex !
Mais alors… peut-être que je ne lui plais que pour ça ? Parce que je ressemble à Lucy ?


Les pensées se bousculaient dans son esprit tandis qu’elle secouait la tête frénétiquement pour lui faire comprendre qu’il n’avait pas à s’excuser.

-Oh non, je vous en prie, ne vous excusez pas… c’était… très agréable, vraiment !

Elle lui prit les mains pour l’éloigner de la piste de danse, afin de ne plus être face à ce nouveau tumulte de danseurs.

-Oscar, vous me permettez d’être franche avec vous ? Voilà… je mentirais si je disais que vous ne me plaisez pas. Je… je ne sais pas ce que signifiait ce baiser pour vous, si réellement je vous plais aussi, ou si c’était juste… l’ambiance, l’atmosphère du lieu …

Elle se sentait tellement maladroite à présent. Que lui arrivait-il ? Elle avait l’impression d’être à nouveau une adolescente face à son premier flirt. Eva n’avait jamais été du genre timide avec les hommes, d’autant qu’après Roderick, elle avait décidé de ne plus ouvrir son cœur à des relations qui se finiraient avec une crise de larmes devant un film à l’eau de rose et un énorme pot de glace. Pourquoi se sentait-elle aussi étrange face à lui ?

-Est-ce que vous… voulez sortir d’ici ?


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MessageSujet: Re: La face cachée du mystérieux patient La face cachée du mystérieux patient - Page 2 EmptyJeu 6 Avr - 16:20


La face cachée du patient mystérieux

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Les lumières et la musique suffisaient à plonger les danseurs d'un soir, dans une atmosphère douce, à l'abri du temps et de ses aléas. Oscar se demandait comment un tel prodige était possible ? Comment, quelle technologie ? Il n'y avait pourtant aucune magie dans cela, si ce n'est celle de l'instant. Une pensée naïve qui fit sourire le charmeur d'un soir. Ses mains, toujours sur la taille d'Eva ne se risquaient, pour le moment, à aucune audace. Les couples continuaient à suivre le rythme, à s'enlacer un peu plus à mesure que les notes défilaient. Oscar était intrigué par cela, mais ça n'était pas désagréable, bien au contraire. Malgré les veines apparentes, les pulsations cardiaques exaltées par la danse, par l'excitation, malgré l'appel du sang, le vampire semblait à l'aise et continuait à sourire à sa cavalière. De temps en temps, le rayon d'un des projecteurs venait se braquer sur eux, mettant en valeur le bleu océan des yeux de l'ancien lord. Un bleu à la fois profond et limpide, brillant en intensité lorsqu'il entrait en contact avec le regard sucré et chocolaté de la belle brune qui lui faisait face. Certains regards ne trompent pas de toute évidence.

De plus en plus proches, ils se dévoraient silencieusement du regard, oubliant une fois encore le reste du monde. Oscar, malgré ses convenances, ne s'offusqua pas de l'initiative d'Eva et l'approuva bien au contraire. Outre la ressemblance physique plus qu'évidente avec son premier amour, quelque chose l'intriguait. Un, quelque chose de différent, de plus profond, caché par un si doux sourire, mais tapis dans les méandres de son être. Un, quelque chose que l'ancien lord ne connaissait que trop bien pour l'avoir lui-même expérimenté, la bien-nommée Souffrance. Mais il se garda d'en parler au risque de ternir ce moment empreint de perfection. Une perfection qui atteint son paroxysme lorqu'Oscar trouva le courage de déposer ses lèvres froides, avides de chaleur contre celle d'Eva. Le battement que venait d'émettre son cœur, le ramena à la réalité, ainsi que la fin de la chanson, les obligeant dès lors à rompre cette délicieuse proximité. Oscar l'air gêné s'excusa à son tour de faire preuve d'autant de familiarité à son égard, mais ne regrettait pas son geste et espérait que cela soit réciproque. Quoique, au vu des pensées d'Eva, il se demandait finalement, si en de telles circonstances, il n'aurait pas dû s'abstenir pour lui éviter autant de questions sans réponses. Lui ayant promis de ne plus lire ses pensées, le vampire se retint alors d'émettre la moindre réflexion et se contenta d'un sourire pour balayer le trouble qui venait de les envahir tout deux. Bien sûr qu'elle lui plaisait et cela allait au-delà de la ressemblance physique avec Lucy, c'était certain et tout aussi inexplicable.

La demoiselle qui refusa ses excuses et avoua à mi- mot avoir trouvé ce baiser « très agréable » prit ensuite les deux mains de son charmant gentleman pour l'entraîner hors de la piste et surtout loin du tumulte des corps enivrés par le nouveau rythme qui venait d'assaillir les lieux. « -Ok, je vous suis dans ce cas-là ! Je dois avouer que cette musique est moins agréable que la précédente. » Ils retrouvèrent dès lors leur place sur les confortables banquettes, face à face prêts à entamer une nouvelle conversation qu'Eva lança sans attendre. « -Bien-sûr vous pouvez être franche ! Je crois que c'est préférable non ? » Il se tue alors pour lui laisser la libre parole à la charmante demoiselle. « -Je vous arrête tout de suite Eva. Je ne regrette absolument pas ce baiser. J'en avais très envie tout simplement. Et si j'ai présenté mes excuses, c'est parce que j'appréhendais que cela ait pu vous gêner. Et puisqu'on en parle, je vous dois une honnêteté à laquelle je n'ai point souscrit depuis des décennies, voir des siècles. Dès le départ, la ressemblance avec Lucy m'a totalement ébranlé, je ne vous le cache pas. Mais ça s'arrête là. La ressemblance n'est que physique, pour le reste cela diffère totalement et ce qui m'ébranle davantage, c'est que cela me plaît tout autant. Vous m'intéressez beaucoup mademoiselle Cortez ! Vraiment. Et je sais que je vous fais de l'effet, preuve que la réciprocité est de mise. De ce fait, j'accepte votre invitation à sortir d'ici ! Allons chez vous si vous voulez ! Mais avant, il faut me garantir, si jamais je venais à rester un peu plus longtemps, que le soleil ne vienne m'importuner ! »

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MessageSujet: Re: La face cachée du mystérieux patient La face cachée du mystérieux patient - Page 2 EmptySam 8 Avr - 20:18


La face cachée du patient mystérieux

“Chacun de nous est une lune, avec une face cachée que personne ne voit.”- Mark Twain



Ils l’avaient fait, ils s’étaient embrassés ! Eva en avait eu envie dès le début de soirée. Elle ne savait pas pourquoi, mais cet homme l’attirait plus qu’aucun autre auparavant, plus que son béguin de lycée avec qui elle n’avait jamais pu sortir, plus que cet imbécile de Roderick dont elle avait été assez bête pour tomber amoureuse. Aucun homme ne lui avait autant plu, elle avait du mal à se l’expliquer. Mais celui-ci, outre sa différence évidente avec les autres êtres humains qu’il lui avait révélée un peu plus tôt dans la soirée, avait quelque chose de dérangeant. Ce quelque chose était plutôt un quelqu’un, une personne décédée il y avait de cela bien longtemps. Une certaine Lucy. Le Dr Cortez ne pouvait s’empêcher de se demander si de son côté, Oscar ne n’avait pas embrassée pour se remémorer le bon souvenir de son ex décédée. Elle en avait conscience, cette idée était sordide et elle préféra la balayer rapidement, au risque qu’il le sache, puisque le vampire savait lire dans les pensées. Ça aussi, c’était dérangeant. Mais il y avait tout le reste. Ses yeux d’un bleu océan dans lequel elle avait pris tant de plaisir à plonger et se noyer durant leur danse, cet étrange parlé qu’il avait et qui le rendait si original, ce charisme qui émanait de lui… Eva ne pouvait nier que son être tout entier l’attirait.

Mais la musique inhérente à une petite danse romantique s’était achevée, tout comme leur éphémère baiser pourtant très agréable, ce qui poussa la jolie brune à prendre les mains de son cavalier pour l’éloigner de la piste de danse afin de pouvoir reprendre leur conversation. Poussée par les dizaines de pensées et question qui se bousculaient dans sa tête, et qu’elle espérait qu’Oscar n’ait pas l’indélicatesse de venir écouter, elle se décida à lui parler ouvertement. Il lui plaisait, voilà, elle l’avait dit. Et à présent, le strigoï prit à son tour la parole, la rassurant sur le fait qu’il avait eu très envie de l’embrasser –au moins c’était réciproque-, que ses excuses n’étaient que pure politesse, ce qui la fit sourire, et puis finalement, il répondit de lui-même à une question qu’elle se posait. Et elle fut flattée de ce qu’elle entendait. Il ne la prenait donc pas pour une vulgaire copie de celle qu’il avait aimée. Il voulait voir plus loin et sa personnalité lui plaisait. Le sourire d’Eva ne désemplissait pas.

-Eh bien, je dois dire que ce que vous dites fait plaisir à entendre.

Elle lui proposa alors de sortir et ne s’attendait pas à ce qu’il lui demande d’entrée de jeu d’aller chez elle. Un peu déstabilisée, elle laissa échapper un petit rire pour masquer sa gêne, espérant intérieurement que tout était rangé. Bon, ce n’était pas comme s’il n’était jamais venu, puisque quelques soirs auparavant, il l’avait sauvée d’un autre vampire qui avait voulu en faire son repas. L’atèle qu’elle avait à la cheville droite pour maintenir son entorse en attestait, d’ailleurs.

-Oui, évidemment, le soleil… j’ai des volets, des stores et des rideaux. Tout sera fermé. Et sinon, il y a toujours le placard à balai, lança-t-elle avec un sourire taquin.

Elle attrapa son sac, en sortit un billet de vingt dollars qu’elle laissa sur la table (oui, ça faisait un gros pourboire avec ce qu’il restait après le paiement des consommations), et se leva, prenant la main d’Oscar.

-Venez alors. Vous avez déjà fait un tour en voiture, depuis votre « retour » ?

Sans attendre, la chirurgienne l’emmena vers une borne de taxis. Elle n’avait pas encore de voiture, en général, quand elle sortait avec Kaïli, c’était son amie qui conduisait, elle avait un énorme pick-up digne de la ferme de Clark Kent, mais extrêmement confortable. Et surtout pratique pour les déménagements.

-Vous avez déjà pris un taxi ?

Alors qu’une voiture jaune approchait, elle leva le bras pour l’appeler, et le véhicule s’arrêta devant eux. Elle lui ouvrit la portière arrière.

-Après vous, monsieur Stoker, lança-t-elle avec un grand sourire.

Elle monta à sa suite et donna son adresse au chauffeur. A l’arrière, elle mit sa ceinture et se tourna vers Oscar.

-En fait maintenant c’est obligatoire.

Eva se pencha vers lui pour l’aider à boucler la sienne. Elle avait trop vu d’accidentés de la route qu’elle avait dû rafistoler au bloc pour se soustraire à ce détail. Une fois de nouveau droite, elle lui sourit et laissa sa main se glisser dans la sienne, entrelaçant ses doigts aux siens. La musique du taxi était bien plus agréable que la dernière qui passait dans le bar-discothèque qu’ils venaient d’abandonner. En moins d’un petit quart d’heure, ils furent rendus au pied de l’immeuble d’Eva. LA demoiselle paya la course, et une fois qu’ils furent dehors, délestés de la présence de la voiture jaune, la chirurgienne se tourna vers Oscar.

-Vous ne vous enfuirez pas cette fois ?




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Eva Cortez
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