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Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez)
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MessageSujet: Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) EmptyJeu 23 Juin - 16:21




Une soirée de garde calme, trop calme...
Eva, un petit café?



L a portière de la voiture de Kaili claqua et cette dernière appuya sur le bouton de sa clef pour la verrouiller. L’hôpital de Salem était plongé dans le noir et la température extérieure était lourde. Notre jeune ostéopathe avait hâte de commencer sa garde. Elle aimait bien travailler la nuit et ce qu’elle préférait par-dessus tout, c’était avoir des horaires un peu similaires à ceux de sa meilleure amie Eva. La jeune femme venait d’arriver mais elle savait qu’Eva était là depuis beaucoup plus longtemps. Elle entra donc dans l’établissement et prit l’ascenseur pour aller à son étage. Une fois arrivée à son étage, elle se dirigea vers son vestiaire et alla se changer. Sa tenue mise, elle se dirigea vers le bureau de l’accueil afin que les infirmières lui donnent les dossiers qu’elle devait traiter. En règle générale, elle ne travaillait pas de nuit mais ça payait bien et elle était contente de pouvoir arrondir ses fins de mois de cette manière. En revanche, elle se rendit compte qu’elle avait plus de paperasse qu’autre chose à faire.

Ses dossiers à la main, elle entra dans son bureau et les posa sur la table. Elle soupira et s’assit sur sa chaise. Le menton dans sa main, elle prit un stylo qu’elle s’amusait à faire tourner dans sa main. Elle n’avait vraiment pas envie de travailler. Elle sortit son portable de sa poche et le consulta rapidement. Eh non, elle n’avait pas d’amis. En même temps, c’était normal, toutes ses copines devaient dormir profondément à cette heure-là. Avec un peu de chance, l’une d’entre elle aurait une insomnie et elles pourraient parler un peu. Dans le cas contraire, Kaili serait vraiment obligée de se mettre à travailler. Ce qui n’était pas plus mal quand on y pensait, il fallait vraiment qu’elle rattraper cette saleté de paperasse qu’elle avait s’accumuler à force de reporter. Mais mine de rien, tout ceci lui semblait un peu trop facile. Elle était suffisamment intelligente pour savoir que quand une histoire Elle tenta donc de se motiver et se plongea dans le premier dossier qu’elle avait sous ses yeux. Elle se dit qu’il fallait juste qu’elle se mette en route et que d’une fois que ce serait fait, elle enchainerait tous ses dossiers sans voir le temps passer. Elle se mit alors au travail et rédigea tout ce qu’il fallait. Elle profita également pour remettre certaines informations à jour qui n’étaient pas bonne.

Au bonne d’une heure et demi, elle se dit qu’elle pourrait s’accorder une pause. Quand elle travaillait de nuit, elle avait besoin de carburant du nom de caféine. Heureusement pour elle, celui de l’hôpital n’était vraiment pas mauvais. Une pause pouvait donc s’imposer. Elle ressortit son portable de sa poche et constata que personne ne lui avait écrit. Elle ressortit de son bureau pour aller voir la secrétaire. Elle arriva vers elle avec un joli sourire. « Salut Margault, est-ce que tu pourrais biper le Docteur Cortez de ma part ? Demande-lui simplement de m’appeler mais précise bien que ce n’est pas urgent. Merci. » La secrétaire acquiesça et Kaili retourna dans son bureau. Elle espérait vraiment qu’Eva serait disponible. Les deux jeunes femmes ne s’étaient pas vues depuis un petit moment et Eva manquait à Kaili. Elle posa donc son biper devant elle et replongea dans sa paperasse. Elle espérait qu’Eva serait disponible et qu’elle pourrait parler ensemble. Kaili avait plein de choses à lui raconter et quelques conseils à lui demander par la même occasion.

Elle posa le stylo dans son pot à crayon, et commença à se masser le poignet. Elle avait tendance à se crisper un peu trop quand elle écrivait et ça lui donnait des crampes. Elle prit tous ses dossiers et alla les déposer au secrétariat. Elle était contente d’être à jour. Elle se dit vraiment qu’à l’avenir, ce serait bien qu’elle fasse les papiers au fur et à mesure afin d’éviter de se retrouver avec trop de paperasse. Mais la théorie et la pratique sont deux choses complètement différentes. Kaili et le genre de fille à se dire qu’elle le fera demain puis de reporter encore au jour d’après. Il était clair que la paperasse n’était vraiment pas pour elle. Elle prit son biper dans les mains et le regarda. Elle n’avait toujours pas de nouvelle d’Eva. Les urgences devaient être débordées. Elle savait qu’il y avait un match de foot et que les supporters faisaient très souvent des conneries diverses et variées.



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MessageSujet: Re: Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) EmptyJeu 23 Juin - 23:13



Une soirée de garde calme, trop calme...
 

Etre chirurgien traumato n’était pas de tout repos. Eva était titulaire à l’hôpital de Salem depuis maintenant deux ans. Elle avait eu la chance, dès son arrivée en internat de chirurgie, de se lier d’amitié avec une jeune ostéopathe du nom de Kaili Sloan, qui devint rapidement sa meilleure amie. Il fallait dire qu’il était délicat de faire confiance à ses camarades de promo, étant donné que la concurrence était rude. Le Dr Cortez n’était pas du genre à mettre des bâtons dans les roues à ses concurrents, elle estimait que si elle devait l’emporter, ce serait avec son talent et ses capacités, et non en s’acharnant sur les autres. Et finalement, cette mentalité lui avait souri puisqu’elle avait eu tous ses examens haut la main et qu’elle avait pu se spécialiser dans la branche qu’elle voulait, à savoir la traumatologie.

Cela faisait une semaine qu’Eva était affectée aux gardes de nuits, de son propre chef puisque cela payait mieux et qu’elle avait pas mal de factures. Vivre seule n’était pas évident, et son ancien colocataire, Asaël, lui manquait beaucoup. Mais ce meilleur ami qui était comme un frère pour elle, avait quelque peu disparu de la circulation peu après qu’elle ait été titularisée, et donc peu après l’assassinat de ses parents. Il était resté juste assez de temps pour qu’elle se remette de cette perte tragique, et puis avait souhaité rentrer dans son Nevada natal pour exercer sa passion en professionnel, à savoir être magicien. La jeune chirurgienne avait toujours encouragé Asa à suivre ses rêves, comme lui l’avait encouragée dans sa voie, et même si ça lui déchirait de cœur de le voir partir aussi loin, elle était persuadée que leur amitié perdurerait. Elle l’appelait souvent, lui écrivait des SMS quasiment tous les jours et des mails toutes les semaines, mais généralement, c’était en sens unique.

La garde du Dr Cortez avait démarré officiellement à 18h, mais elle était arrivée à 16h30, au cas où, et elle avait bien fait : un accident de la circulation avait fait déborder les urgences. Il était à présent minuit : entre temps, les supporters d’un match de foot s’étaient mis sur la gueule, amplifiant les blessés à opérer, et la jeune femme n’avait donc pas été en manque de travail. Elle sortit du bloc, épuisée, retirant ses gants et sa charlotte, lorsque son bipper se mit à sonner. Voyant qu’il était affiché le nom de Kaili, Eva sourit et se défit de sa blouse de chirurgie avant de sortir du sas. Plus d’opération pour le moment, une aubaine ! Il était grand temps de prendre un petit café bien mérité en compagnie de sa meilleure amie. Elle alla donc au distributeur automatique prendre un cappuccino à la noisette pour elle et le café préféré de l’ostéopathe, avant de monter, les deux boissons en mains, en direction du bureau de son amie. Arrivée devant la porte, elle toqua brièvement du bout du coude et se servit de cette articulation pour abaisser la poignée, puis fit passer sa tête par l’entrebâillement de la porte, affichant un grand sourire.

-Toc toc, poulette ! Je te dérange pas ? J’ai fait aussi vite que possible en voyant ton bip. Enfin un peu de calme.

Elle entra et referma la porte derrière elle à l’aide de son pied, avant de venir s’installer au bureau de Kaili, déposant les gobelets devant elle.

-Ça fait un bail, dis donc… Au moins une semaine. Depuis mon marathon de nuit en fait. Qu’est-ce que tu deviens ? demanda-t-elle avant de prendre son gobelet de café et le porter à ses lèvres pour l’en délester d’une gorgée.

Ce qui était génial avec Kaili, c’est qu’elle était comme Eva : très sérieuse dans son travail, mais passés les murs de l’hôpital, c’était une vraie petite fêtarde. Et c’était bien pour ça que les deux jeunes femmes s’entendaient à merveille. Le Dr Cortez se répétait sans arrêt qu’elle avait une chance folle d’avoir Kaili comme amie, car avoir à supporter seule le départ d’Asa aurait été un véritable enfer. Bien sûr, elle avait toujours son « tonton Clint », le coéquipier de son père qui s’était fait muter à Marblehead pour être plus près d’elle, afin qu’ils s’épaulent mutuellement après avoir perdu les personnes qui leur étaient le plus chères. Mais ce n’était pas pareil, la famille, même de cœur, et les amis avaient des fonctions bien différentes dans la vie d’une personne.

-Ça me fait bizarre d’aller prendre un petit dej et non une tequila en sortant du boulot… Je crois que je vais vite repasser de jour… Ou faire une semaine sur deux, tiens. Qu’est-ce que tu en penses ?




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MessageSujet: Re: Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) EmptyVen 24 Juin - 11:42




Une soirée de garde calme, trop calme...
Eva, un petit café?



P lus le temps passait et plus la déception était en train de la gagner. Kaili était persuadée qu’elle ne verrait pas Eva et qu’elles se croiseraient encore. Heureusement que le portable existait. Sans ça, elles ne pourraient même pas se parler. Notre jeune ostéopathe avait eu un coup de foudre amicale pour Eva. Si cette dernière avait été sa sœur, elles se seraient entendues exactement de la même manière. Elles adoraient sortir et faire la fête. Un soir, elles s’étaient même amusées à faire un concours de drague. Le but du jeu était de se faire offrir le plus de verres possible. Le plus drôle, s’était qu’elles ressortaient presque toujours égalité. Ce qui était un peu frustrant quand on y pensait bien. Elles s’amusaient aussi à faire des concours de boisson. Ce qui n’était pas très pratique quand Eva enchaînait ses gardes directement derrière.

Les deux jeunes femmes étaient souvent sur la même longueur d’onde. En même temps, il était tout à fait logique qu’elles acceptent de travailler plus pour gagner plus. Kaili aussi vivait toute seul. Elle avait réussi à se trouver un joli petit appartement de trente-deux mètres. C’est vrai que ce dernier n’était pas très grand, mais il était quand même relativement bien agencé pour une personne qui vivait seul. Elle avait aussi la chance d’avoir une famille assez généreuse. Ses parents lui versaient tous les mois un petit montant sur un compte à part afin qu’elle est de quoi vivre au cas où un coup dur éventuel arriverait. Kaili mettait aussi des sous tous les mois dessus. Elle ne connaissait donc pas les fins de mois difficile. Kaili était dans une période où tout lui souriait. Elle était encore célibataire ce qui la contrariait un petit peu. Sa mère lui disait qu’elle avait le temps et qu’il fallait d’abord qu’elle est une situation stable avant de se lancer dans une relation amoureuse.

Niveau sentimental, Kaili n’avait pas eu des relations très sérieuses.  Sa plus longue relation avait duré trois mois. La pauvre s’était fait largué le jour de la Saint-Valentin tout simplement parce qu’elle n’avait pas voulu coucher avec lui. De un, elle n’était pas le genre de fille à coucher sur commande. Apparemment, les garçons n’étaient pas de cet avis. Kaili passa des heures au téléphone avec Eva afin que son amie lui remonte le morale. Et une chose était certaine, elle était vraiment douée pour ça.  Elle la traînait en boite et faisait croire qu’elles étaient en couple lorsque des garçons s’approchaient de trop près. Moralement, Kaili n’était pas prête de reprendre une relation. Elle avait un peu les garçons en horreur. Eva était plutôt le genre de fille qui aimait s’éclater au lit et qui n’avait pas forcément envie de s’engager. En même temps, en tant que chirurgienne, ça ne devait pas non plus être évident de s’engager dans une relation sérieuse. Peut-être que les deux amies termineraient toutes les deux en colocation dans un appartement avec des chats. Ce n’était pas la vision idéale de l’avenir mais Kaili se dit que l’amitié qu’elle avait avec Eva était plus forte que n’importe quoi d’autre. Rien ni personne ne pourrait la briser entre eux. On frappa  à la  porte ce qui sortit Kaili de sa rêverie. Un immense sourire se dessina sur son visage.

« Oh Eva !!! Toi me déranger ? Mais jamais de la vie ! Je suis trop contente de te voir ! Remarque, ça tient du miracle, je sais qu’il y a pas mal de travail aux urgences. Tu dois être morte ma pauvre.»

Elle était trop contente de voir Eva. Elle avait envie de lui sauter dans les bras. Mais ce n’était pas une excellente idée. Eva était fatiguée et en plus elle avait des gobelets de cafés dans les mains.

« Une semaine ? Je te jure que j’ai l’impression que ça fait vraiment plus longtemps que l’on ne sait pas vue. Eh ben écoute ça va, rien de spécial. J’ai réussi à rattraper tout le retard dans ma paperasse ce qui est assez miraculeux. Et toi ? Quoi de neuf ? Je suis certaine que les tabourets de notre bar doivent s’ennuyer de nos jolis fessiers. »  Elle prit son gobelet et lui fit un clin d’œil.

Oui, Kaili était vraiment en manque d’écumer les bars et les boites de nuit avec sa meilleure amie. En plus, les soldes n’allaient pas tarder à arriver. Elles étaient aussi toutes les deux fans de vêtements mais surtout de chaussures et de maquillage. Elles allaient enfin pouvoir dévaliser les magasins comme elles le faisaient chaque année. Et dévaliser, s’était vraiment au sens propre du terme. Mais pour que ça puisse se faire, elles allaient devoir essayer de se trouver un jour de repos en commun. Chose qui n’allait pas être facile. Kaili ferait tout son possible pour essayer de poser un jour de repos qui tomberait en même temps que celui d’Eva. En espérant que ce dernier ne saute pas à cause d’une urgence importante comme ça arrivait la plupart du temps.


«  M’en parle pas, j’ai l’impression de ne même plus savoir quel  gout à la Tequila à force… » Elle but une gorgée de son café. Il était trop bon ! On sentait vraiment bien la noisette et la température était parfaite. « Ah mais c’est une excellente idée en fait. Sans compter que c’est bientôt les soldes si tu vois ce que je veux dire… » Elles aimaient bien aussi observer les hystériques qui en arrivaient aux mains pour obtenir ce qu’elles désiraient. Elles avaient l’impression de regarder un documentaire animalier. Ça ressemblait vraiment à deux lionnes qui se battaient pour un steak.



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MessageSujet: Re: Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) EmptyVen 24 Juin - 18:21



Une soirée de garde calme, trop calme...
 

Enfin un visage apaisant, un visage qu’elle avait envie de voir ! Eva était ravie de pouvoir retrouver sa meilleure amie, et puis en plus elle apportait des cafés, forcément, ce serait d’agréables retrouvailles, du moins si l’on pouvait appeler comme ça un retour après une semaine sans se voir. Toujours était-il qu’après un tel rush aux urgences, le Dr Cortez était ravie de s’octroyer une petite pause bien méritée avec sa meilleure amie. Et Kaili elle-même sembla comprendre la situation. Une fois assise en face de son amie, la belle mexicaine sourit et but une gorgée de cappuccino.

-Oui, je suis sur les rotules, et on n’est qu’à la moitié de la garde. Je ne serais pas contre quelques petites manip de ta part.

Eva rit en voyant que Kaili pensait que cela faisait plus longtemps encore qu’elles ne s’étaient vues. Il était vrai que le mois dernier encore, la plupart des fins de service s’achevaient dans un bar pour décompresser, et alors quand elles avaient congés le lendemain, autant dire que c’était la grosse fête. Tout y passait, l’alcool, les mecs… tout. Ce genre de soirées manquait à Eva qui accumulait un travail monstrueux depuis une grosse semaine. Les gardes de nuit étaient épuisantes. Pourtant, elle avait connu un rythme bien pire les deux premières années d’internat de chirurgie, mais il fallait croire qu’en prenant du galon et des responsabilités, on s’habitue aux « facilités » qui nous étaient offertes, comme le fait de ne faire que peu de gardes de nuits, sauf en cas de volontariat. Elle écouta son amie ostéopathe se féliciter d’être à jour dans sa paperasse, et lui sourit, hochant la tête.

-C’est la partie la moins plaisante du métier. Moi je vais en avoir un paquet, mais j’ai l’avantage d’avoir des internes à qui confier ça, j’aurai plus qu’à signer demain matin avant de partir.

Elle soupira en regardant son gobelet de cappuccino qui se vidait à vue d’œil.

-Avant de partir ouais… il ne fera pas jour mais les bars seront fermés. Tu crois qu’on trouve des mecs sexy à la boulangerie française ? Tu crois qu’ils ont au moins des vrais boulangers français ? Si j’en trouve un qui me fait des pains aux chocolats (prononcé avec un accent américain du diable) à la rigueur j’attendrai l’overdose avant de le virer, lança-t-elle pensivement. Tu penses que je peux encaisser combien de pains au chocolat avant d’avoir une crise de foie ? Oh… mais la tequila me manque, ajouta-t-elle avec un long soupir, avant de finir cul sec son cappuccino. J’ai vraiment un discours d’alcoolique hein ?

Son regard se remit à pétiller. La jeune ostéopathe venait de mettre sur le tapis un sujet tout aussi plaisant que les soirées et les mecs : les soldes ! Un immense sourire se dessina sur les lèvres d’Eva.

-Oh bordel c’est vrai qu’on est déjà en juin ! Il faut que je consulte l’état de mon compte !

Elle sortit son smartphone de la poche de sa blouse et chercha la page consacrée à son compte bancaire, tout en continuant de parler à Kaili.

-J’ai l’impression que j’ai fait un siècle que j’ai pas fait les boutiques. Je crois que je sais même plus comment on s’habille normalement, y a que ces foutues blouses dans ma vie ces derniers temps. Va falloir que tu me relookes ma chérie. Bon, c’est pas folichon mais la paye va tomber d’ici quelques jours, et ce week-end je ne travaille pas. Et toi ?

Un regard noisette suppliant se posa sur l’ostéopathe.

-Je sais qu’on va avoir la foule et tout, mais sinon j’aurais plus jamais de fringues, je serai obligée de sortir à poil, tu voudrais pas m’infliger ça, pas vrai ? Tu es ma meilleure amie, c’est ton devoir, très chère. Et puis tu es tellement drôle quand tu fais la morale aux foldingues qui se tapent dessus pour un débardeur à moins soixante-dix pourcent.

Bien entendu, la connaissant, elle savait qu’elle ne refuserait pas, mais c’était amusant de supplier comme une gamine. C’était une manière comme une autre de décompresser. C’était aussi un délire qu’elle avait avec Asa, qui était toujours si sérieux. Qu’est-ce qu’il pouvait lui manquer parfois. Heureusement que Kaili était là. Sans elle, Eva ne savait vraiment pas comment elle aurait vécu le départ de l’asiatique et la suite de sa vie après la perte de ses parents. Sans compter la pression de son boulot qui, même si elle l’exerçait avec passion et dévouement, était malgré tout très stressant.



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MessageSujet: Re: Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) EmptyVen 24 Juin - 19:15




Une soirée de garde calme, trop calme...
Eva, un petit café?



Kaili voyait sans difficulté qu’Eva était vraiment fatiguée. Elle avait des cernes sous les yeux et ça lui arrivait vraiment rarement. Elle tenait debout grâce au café et à l’adrénaline, mais ces deux mélanges n’étaient pas spécialement très bon pour la santé. Le corps montre des signes de faiblesses qu’il vaut mieux prendre en considération. Sans quoi, on peut finir par se blesser. La jeune ostéopathe était souvent confrontée à ce genre de patientèles. Ils bossaient trop et ne prenaient pas le temps de faire des pauses. Les conséquences pouvaient être graves. Claquage, déchirement musculaire, blocage dorsal.  C’était loin d’être drôle. Kaili sourit à ce que venait de lui dire son amie de toujours.

« Je compatis vraiment. Je trouve impressionnant tout ce que tu arrives à encaisser. Ah tiens, ça tombe bien, j’allais justement te le proposer. Termines ton café et je m’occupe de toi. »

Si Kaili avait la chance d’avoir un pouvoir surnaturel, celui de figer le temps la brancherait bien. Elle pourrait ainsi le stopper le temps qu’Eva et elle puisse profiter de leurs retrouvailles. Car à chaque fois, c’était sur une courte durée. Quand on travaille dans un hôpital, on a tendance à perdre un peu la notion du temps. Et encore, Kaili avait de la chance. Elle n’avait pas des horaires de fou comme Eva et il était rare qu’elle travaille de nuit. Contrairement à Eva, ses nuits étaient calme. Elle n’avait pas à courir partout et elle n’était pas spécialement débordée. Tout en écoutant son amie parler, elle se leva et alla déplier sa table. Oui, elle préférait prendre sa table personnelle. Elle n’aimait pas utiliser le matériel de l’hôpital. Et puis, elle en était fière de sa table. C’était la plus moderne dans sa profession et ça avait été un cadeau de sa famille pour la féliciter de son diplôme.

« Tu n’as pas honte d’utiliser ses pauvres internes juste pour faire ce que tu n’aimes pas ? Non, je sais, tu n’as pas honte. Et puis tu as du vivre pareil quand tu étais interne. Je n’ai jamais réussi à comprendre pourquoi les internes ce font autant malmené. C’est pour tester leur résistance ? »

Une fois sa table mise en place, Kaili alla terminer son café et jeta le gobelet dans la poubelle.

« Ouais, c’est vrai que les bars en journée ça n’a pas vraiment le même charme tu me diras. Eh bien je ne peux pas me prononcer car je n’ai jamais fait attention. La plupart du temps, ils sont dans les arrières. Donc ce n’est pas facile de se prononcer. A mon avis, si tu te fais péter le ventre avec des pains au chocolat, c’est pas la crise de foie le souci. C’est ce que tu vas prendre sur tes hanches. Et là, tu peux être certaine que tu vas finir vieille fille. Tu t’imagines avec des hanches larges comme ça ? » Elle lui montra avec ses mains. « Remarque, ça aurait un bon côté, je n’aurai plus de souci à me faire au niveau de la concurrence. » Elle lui tira la langue.

Au vu du regard que venait de lui faire Eva, cette dernière avait dû oublier les soldes. Mais comment pouvait-elle oublier cette date ? Elle était gravée dans la mémoire de Kaili depuis que sa mère avait commencé à lui verser de l’argent de poche.

« Mais ouiiii, tu as vu comme le temps passe vite ? J’ai fait exprès de mettre un peu de sous de côté uniquement dans ce but précis. Les soldes c’est la vie !!! »

Pendant qu’Eva s’occupait de vérifier si son compte bancaire serait coopératif pour les soldes, Kaili prit le soin de bien nettoyer sa table. Elle mit aussi un cd de musique zen.

« Toi ? Tu ne sais plus comment on s’habille ? Oh mon Dieu ! Tu ne peux pas me dire ça ma chérie ! C’est toi qui m’a tout appris sur comment s’habiller. Ce qu’il faut mettre et ce qu’il faut éviter. Je ne peux pas te laisser dans cette galère c’est bien trop grave. Est-ce que je bosse ce week-end ? hummm, c’est une excellente question. Attends. »

Elle alla regarder son agenda. Elle avait demandé congé exprès pour le début des soldes. Elle avait posé la date depuis tellement longtemps, qu’elle avait complètement oubliée. Elles allaient enfin pouvoir se faire une sortie entre copine comme avant !

« Ah mais je suis entièrement d’accord, c’est un code d’urgence, je ne peux pas te laisser comme ça. Mais en revanche, avant que l’on attaque les soldes. Il va falloir que je te répare. Car tu dois avoir mal partout. Je sais que tu ne fais pas attention aux positions que tu prends quand tu opères et n’essaie surtout pas de me faire croire le contraire. » Elle tapota la table pour qu’Eva vienne s’y installer.  « Ouais j’avoir que je ne peux pas m’empêcher. C’est tellement drôle de leur faire la morale. » Tout en parlant, elle alla fermer la porte de son bureau à clef car Eva allait devoir se mettre en sous-vêtement.

Une fois qu’Eva se fut installée sur sa table, Kaili baissa un peu la lumière de son bureau et alla mettre en route sa stéréo. Elle alla ensuite se laver les mains et se frotta les paumes afin qu’elles se réchauffent un peu. Elle ne voulait pas la faire sursauter avec des mains froides. En repensant à leur journée soldes, Kaili était vraiment aux anges. Elles iraient se faire un Starbucks juste après car les soldes c’est du sport contrairement à ce que l’on pourrait croire. Heureusement pour leurs comptes bancaires, cette  grosse folie n’arrivait qu’une fois par an.




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MessageSujet: Re: Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) EmptyVen 24 Juin - 23:10



Une soirée de garde calme, trop calme...
 

Kaili était vraiment trop mignonne. Elle connaissait son amie par cœur. Après tant d’années à se côtoyer, ça pouvait paraitre normal, mais détrompez-vous, parfois certains amis croient vous connaitre et en fait se fourvoient. Avec miss Sloan, c’était différent, Eva savait qu’elle la connaissait aussi bien qu’elle connaissait son amie. Le Dr Cortez savait que l’ostéopathe lui proposerait une petite séance. La chirurgienne obéit et termina donc son café avant d’entreprendre de retirer le haut de sa blouse pour se retrouver en soutien-gorge.

-Merci, t’es un ange. Pas les cervicales hein, je veux pas être trop dans les vap’ si une urgence me tombe dessus.

La demoiselle enchaina sur une question concernant les internes. Il était vrai que tout chirurgien titulaire qui avait des internes sous le coude en profitait pour leur faire faire le sale boulot… C’était un peu comme une tradition, mais après tout, c’était en bossant dur qu’on y arrivait. Un petit sourire carnassier se dessina sur les lèvres d’Eva qui regarda Kaili avec malice.

-Non, pas la moindre honte. Je ne vois pas pourquoi je ne me vengerai pas sur eux avec les deux premières années de galère et d’insomnies que je me suis tapé. Tu te rends compte de ce que j’ai enduré ? En plus à cette époque je sortais avec un connard qui était marié. J’ai dû gérer ma rupture en plus de tout ça, en première année, crois-moi, c’était tendu. Heureusement qu’Asa était là. Et je t’ai connue juste après. Quant à la résistance des internes, oui je crois que c’est un peu pour ça qu’on s’acharne sur eux. Comment tu veux qu’ils tiennent des opérations de douze heures si on ne leur met pas un peu la pression pour rien, au préalable ?

Clairement, ses propres propos l’amusaient. Elle retira ses chaussures et le pantalon bleu assorti à son haut et se retrouva en culotte.

-Ils apprennent mieux quand on les traite comme des chiens. Sinon ils se reposent sur leurs lauriers. J’ai jamais autant appris qu’avec le Dr Romano. Tu te souviens de lui ? Il a pris sa retraite juste avant ma titularisation.

Eva se dirigea vers la table que Kaili avait préparée pour elle, et s’assit au bord, regardant son ostéo préférée en souriant à ses dires.

-Mon cul sera toujours magnifique, même si je prends cinq kilos par fesse, demoiselle. Et puis vois le bon côté des choses, si je grossis, tu hérites de mes fringues. Elle est pas belle la vie ? Je te filerai même mes blouses et tu pourras te faire passer pour un chirurgien. Et puis crois-moi, je te ferai toujours de l’ombre… ce sera au sens propre cette fois.

Elle éclata de rire avec son amie, imaginant la scène : elle, devant Kaili, lui cachant le soleil avec ses grosses fesses. N’importe quoi. La fatigue la faisait divaguer parfois. Mais elle revint à la raison lorsque le sujet des soldes fut évoqué.

-Je vais manger des pâtes dès maintenant pour économiser jusqu’à ce week-end. Finis les sushis, je vais faire les fonds de placard. Les soldes c’est la vie ! lança-t-elle à son tour tel un crédo qui était le leur depuis maintenant sept ans d’amitié et de virées shopping.

Eva eut un nouvel éclat de rire lorsque Kaili déclara, l’air faussement paniqué, qu’elle ne pouvait croire que la chirurgienne ne savait plus s’habiller. Il était vrai que depuis toujours, la demoiselle avait été accro à la mode. Par chance, l’ostéopathe était aussi libre ce week-end-là. Elle l’avait surement posé depuis l’annonce de la date du premier jour des soldes, la connaissant ! Et elle avait raison. Mais le planning d’un chirurgien était moins malléable que celui d’un ostéo, et c’était en général ce qui faisait défaut à Eva. Pour une fois qu’elle avait un week-end de libre, elle espérait que son bipper n’allait pas sonner. Elle s’allongea finalement sur la table, laissant son amie, en qui elle avait une confiance aveugle, lui dire comment se mettre et exercer son métier.

-Tu sais, je suis un peu une publicité vivante pour toi. J’envoie toujours mes collègues te voir quand ils commencent à se plaindre. Bon, les mecs je sais qu’ils viennent d’office pour mater tes fesses, mais les filles ne tarissent pas d’éloges sur tes talents. Enfin, les mecs non plus mais ils en espèrent toujours d’avantage. Je leur ai dit que si d’aventure tu me donnais de mauvais échos sur eux, je leur planterai une lame de dix au milieu du front. Si tu dois sortir avec l'un d'eux, je te conseille Jackson, c'est le plus sérieux. Les autres ne sont que des coureurs. Tu n'aimerais pas.

Eva ferma les yeux, un petit sourire aux lèvres suite à cette déclaration qui l’amusait beaucoup. Enfin, c'était l'idée d'attaquer ses collègues avec un scalpel qui l'amusait, elle voyait une bataille à la Star Wars, avec les bruits et tout. Elle s’imagina ensuite faire les boutiques avec Kaili, puis revenir avec des tonnes de sacs dans les mains… des chaussures, des robes, du maquillage… Oh oui, son dernier mascara avait rendu l’âme, ça devenait urgent là !


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MessageSujet: Re: Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) EmptySam 25 Juin - 10:38




Une soirée de garde calme, trop calme...
Eva, un petit café?



Elle attendait gentiment qu’elles terminent de se parler avant d’entamer la séance. Kaili aimait bien pouvoir se concentrer au maximum quand elle travaillait. Elle avait besoin de sentir les choses sous ses mains et en parlant en même temps c’était un peu compliqué. C’était aussi pour elle qu’elle mettait de la musique d’ambiance. Il lui arrivait aussi de mettre des bougies un peu partout afin de rendre l’ambiance vraiment zen. Car certains de ses patients accidentés sont tellement traumatisés, qu’ils ont vraiment de la peine à se détendre.


« Tu n’as pas à me remercier ma chérie, c’est tout à fait normal. D’accord ça marche. Je vais croiser les doigts pour que ton biper ne se mette pas à sonner. »

Quand Kaili vit le sourire carnassier d’Eva, elle comprit tout de suite qu’elle avait tapé dans le mille. Tout chirurgien dignes de ce nm, se servait de leur interne comme bon leur semblait. Ce qui était drôle c’est que les chirurgiens craignaient les infirmières. Sans elles, ils étaient vraiment perdu. Contrairement aux internes qui eux, étaient facilement remplaçable. A certaines périodes, c’était un véritable défilé.

« Oui, tu as raison dans ce sens-là. Ce n’est que justice après tout. Et puis, s’ils veulent un travail plus calme, autant le faire derrière un bureau plutôt que sur le terrain. J’ai entendu qu’au service obstétrique, les chirurgiens font exprès de stresser leur interne à mort afin de leur apprendre à gérer le stress. C’est aussi pour cette raison que je n’aurai jamais pu faire cette profession. Ah ça, c’est clair. Tout t’est tombé dessus en même temps. Ça prouve que tu es une battante et je t’admire beaucoup pour ça. Tu as réussi à t’en sortir et regarde toi aujourd’hui. Tu es une incroyable chirurgienne avec un immense talent. Franchement, mais quel connard ton ex… Faut vraiment ne pas avoir d’âme pour traiter les femmes comme ça. »

Heureusement, Kaili ne savait pas qui était cet ex dont lui parlait Eva. Et heureusement pour lui d’ailleurs. Car elle ne serait vraiment pas aimable avec lui. On ne touche pas à Eva !

« Oui c’est vrai. C’est très certainement la meilleure façon d’apprendre ce métier de fou. Ah oui, le Dr Romano. Il était tellement gentil. Très dur et exigeant, mais vraiment gentil. Il était super apprécié. Est-ce que tu sais ce qu’il est devenu ? Il doit se faire doré la pilule au soleil. Il gagnait super bien en plus. C’était une véritable encyclopédie médicale. »

Kaili suivit son amie vers la table et tout en restant debout, elle s’appuya contre son bureau. Quel bien fou ça lui faisait de la revoir !

« Oh mais je n’en doute pas, il sera même démesurément magnifique. Oh ouiiii tes fringues !!! Je pourrais enfin avoir ton haut noir et ton jeans qui me fait un cul d’enfer ! J’avoue, la vie est vraiment bien faite quand même. Dès ce soir, je te mets au régime pain au chocolat. Moi passé pour une chirurgienne ? Euh…. Ce n’est vraiment pas une bonne idée non. Si je dois ouvrir une personne, il y a de très fortes chances pour que je tombe dans les pommes. Il faut avoir de sacrés épaules pour endosser autant de responsabilités. »

Kaili éclata de rire à son tour. Elle était en train d’imaginer à quoi pourrait bien ressemblait la scène. Eva avec des fesses géantes. La pauvre devrait payer deux places de cinéma au lieu d’une, et pour s’assoir dans les lieux publiques, ça allait être aussi galère.

« Parce que tu crois que je vais te laisser manger tes fonds de placards comme une petite pauvre ? Alors là ma chérie, c’est vraiment très mal me connaître. Je vais te faire des spécialités hawaïennes à te couper le sifflet. Oui les soldes c’est la vie ! »

Eva afin fini par s’allonger sur sa table. Kaili alla mettre la musique en route et commença quelques manipulations en silence. Elle avait besoin de sentir ce que le corps d’Eva lui disait. Et une chose était certaine, il n’était vraiment pas content du tout. Elle était incroyablement tendue. Kaili allait en avoir pour un bon petit moment. Il ne fallait vraiment pas que le biper se mette à sonner. Car interrompre une séance n’était pas très bon non plus. Elle commença donc par s’occuper de ses jambes et elle sentit tout de suite que ça coinçait vers le bassin. Elle demanda donc à Eva de l’aider et de se relâcher. Elle avait tendance à ne pas se laisser suffisamment aller. Mais la plupart des personnes avaient toutes ce même reflex. Elle ouvrit un œil lorsqu’elle entendit Eva lui parler.

« Oui je sais, et très franchement, je te remercie beaucoup. Les personnes que tu m’envoies sont vraiment super sympa. Ah oui, j’ai remarqué que la plupart des mecs que tu m’envoies viennent plus pour me mater que pour avoir une vraie séance. En plus, je suis gentille, quand les personnes viennent de ta part, je leur fait un prix. Mais il est clair que le dernier qui est venu avait son entre jambe qui parlait pour lui si tu vois ce que je veux dire. C’est pas une très bonne idée Eva. Qu’est-ce que je vais devenir si tu vas en prison ? Je suis perdue sans toi moi. Je te remercie pour ton conseil, mais je ne cherche pas de relation sérieuse pour le moment. Je préfère profiter de la vie tu vois. »

Kaili constata à la manipulation des jambes d’Eva, que ça commençait franchement à aller mieux. Tout en travaillant, elle repensait à Jackson. C’est vrai que ce mec était beau gosse et qu’il pouvait avoir toutes les filles qu’il voulait. Mais heureusement, ce n’était pas un coureur de jupon. Les histoires d’un soir, ce n’était vraiment pas du tout son truc. Preuve que les garçons corrects existaient encore de nos jours. Mais Kaili ne se voyait pas encore avec la bague au doigt et des enfants qui courraient partout chez elle.



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MessageSujet: Re: Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) EmptyDim 26 Juin - 0:14



Une soirée de garde calme, trop calme...
 


Eva s’était allongée sur la table de travail de Kaili, et tachait de se détendre, fermant les yeux, tandis que son amie ostéopathe faisait des merveilles. Quelle chance que de l’avoir sous le coude. La jeune femme était vraiment une perle et incroyablement douée dans son métier. La petite brune ferma les yeux tandis que les mains de son amie travaillaient. Elle sourit, l’entendant dire qu’elle l’admirait, mais se doutait-elle de combien la réciproque était vraie ?

-Oh Kaili, si j’avais la chance de savoir faire ce que tu fais, crois-moi il y aurait de quoi m’admirer, mais non, moi je me contente de découper des gens, dit-elle avec un petit sourire amusé. Et si j’avais des mains magiques comme les tiennes, j’aurai encore plus de mecs ! Faut que tu m’apprennes des trucs.

Elle rouvrit les yeux, fixant le plafond. Elle repensait à tout ce qu’elle avait enduré durant sa formation en chirurgie : se faire prendre pour une conne pendant près de deux ans par un type dont elle avait fini par tomber amoureuse, et qui l’avait en fait seulement utilisée comme plan cul alors qu’elle pensait qu’ils vivaient quelque chose de sérieux. Il lui avait payé ses études, elle avait du coup vraiment l’impression de n’avoir été qu’une prostituée. Cette idée n’énervait au plus haut point, et elle espérait vite pouvoir mettre assez de côté pour le rembourser intégralement. Et puis la perte de ses chers parents, ça l’avait anéantie. Sans Asaël, Kaili et Clint, elle serait sans doute encore en train de pleurer, elle n’aurait probablement pas trouvé la force de postuler pour rester travailler à l’hôpital de Salem. Elle poussa un silencieux soupir avant que sa hanche ne craque sous les mouvements que faisaient faire à ses articulations les mains de l’ostéopathe. Eva souffla pour relâcher la pression.

-Romano ? Je crois qu’il avait dit qu’il se prendrait une maison à Miami pour profiter du soleil. Ce type m’a plus appris que mes huit années de doctorat. C’était dingue comme il nous faisait flipper en première année. Et plus on approchait de la fin de l’internat et plus il était cool. C’était lui qui supervisait ma toute première intervention, la traditionnelle appendicite. Et j’avais presque pas foiré… lança-t-elle fièrement, comme si elle avait alors posé une fusée sur Mars.

Eva ferma les yeux à nouveau, se laissant une nouvelle fois porter par la musique qu’avait mise son amie pour détendre l’atmosphère.

-Hum de spécialités hawaïennes … Tu me tiens par la bouffe, tu le sais bien… Moi je sais rien faire de mexicain à part le guacamole, c’est la honte non ?

Kaili lui raconta alors brièvement comment se passaient les séances avec ceux que la chirurgienne lui envoyait. De collègues pour la plupart. Elle sourit entendant qu’elle leur faisait des ristournes.

-Oh mais fais-les raquer, c’est bientôt les soldes n’oublie pas ! Et puis ça compense pour mes séances gratuites comme ça, ajouta-t-elle avec un large sourire.

Eva ne comprenait que trop bien l’avis de Kaili : les relations sérieuses, ce n’était pas la peine ! La dernière qu’elle avait eue l’avait vaccinée. Enfin, si l’on pouvait appeler ça une relation sérieuse, puisqu’en réalité la jeune femme n’avait été qu’une maîtresse et ce sans même le savoir. Elle s’était sentie tellement idiote lorsqu’elle avait appelé Roderick ce soir-là pour prendre de ses nouvelles, et que la voix de cette femme l’avait accueillie, se présentant comme son épouse lorsqu’Eva avait demandé à qui elle avait à faire. Asa s’était empressé de chercher sur internet, et là, la terrible confirmation. La jeune étudiante de l’époque n’avait guère le temps de trainer sur les réseaux sociaux ou sur le net pour fliquer son petit ami et savoir s’il disait vrai, après tout, quel genre de cinglé prétendait être célibataire pendant deux, faisant semblant d’avoir une relation sérieuse avec quelqu’un, allant même jusqu’à payer l’intégralité de ses études ?

-On est d’accord, on est trop jeunes et sublimes pour ne se consacrer qu’à un seul homme. Ce serait du gâchis, pas vrai ?

Elle se retourna, se mettant sur le ventre, le front appuyé sur le dos de ses mains, pour que Kaili puisse s’occuper de son dos. Eva avait les vertèbres en vrac à force de rester debout penchée sur les patients ouverts sur sa table. Le métier de chirurgien était extrêmement physique, et le stress inhérent à chaque intervention, même les plus basiques puisque le risque zéro n’existait pas, n’aidait pas à avoir un corps en parfait état.

-Et toi, c’est quoi ton excuse ? T’as toujours été une trainée, ou tu as eu une rupture difficile aussi ?

Elle faisait exprès de la provoquer, Kaili saurait que venant d’elle ce n’était pas méchant et qu’elle s’amusait seulement à l’embêter. Après tout, c’était sa meilleure amie, alors si elle ne pouvait pas le faire, qui d’autre le pouvait ?
Les mains de son amie parvenaient à merveille à remettre d’aplomb les articulations du Dr Cortez, et cette dernière espérait qu’elle n’aurait pas une intervention tout de suite, histoire de ne pas bousiller tout le travail qu’elle avait effectué sur elle. Peu à peu, elle sentait que ses muscles se détendaient, que ses articulations étaient plus flexibles, bref que tout commençait à aller mieux. L’ostéopathie, c’était vraiment magique.


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MessageSujet: Re: Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) EmptyDim 26 Juin - 14:52




Une soirée de garde calme, trop calme...
Eva, un petit café?



Oui, Kaili était vraiment admirative de tout le savoir-faire que possédait Eva. Elle admirait vraiment la façon qu’elle avait de gérer le stress. Le stress avait toujours était la bête noire de notre jeune ostéopathe. Elle n’avait pas assez de mains pour compter tous les malaises qu’elle avait failli faire pendant ses examens. Mais au final, elle se faisait vraiment du mouron pour n’importe quoi. Car elle avait toujours réussi ses examens avec brio. Ses parents étaient fiers d’elle. Sa petite sœur voulait d’ailleurs faire exactement comme Kaili. Mais la pauvre avait beaucoup de lacunes aux études.

« Roh tout de suite. Tu ne fais pas qu’ouvrir des gens Eva. Tu sauves des vies. Moi à côté je ne fais pas grand-chose. Enfin si, mais ce n’est pas aussi spectaculaire que toi en fait. Alors comme ça tu veux que je t’apprenne mes petits trucs ? D’accord, mais qu’est-ce que tu me proposes en échange ? »

Pour Kaili, Eva était la femme la plus forte qu’elle connaissait. Cette femme avait enduré des souffrances que Kaili n’avait même pas envie d’imaginer. On dit toujours que ce qui nous tue pas nous rend plus fort. Mais franchement, elle ne méritait vraiment pas tout ce qu’il lui était tombé dessus. Le pire dans l’histoire, c’est que tout s’était enchaîné. Mais Eva avait réussi à sortir la tête hors de l’eau. Il faut dire que Kaili ne la laisserait jamais tomber. Elle avait passé beaucoup de soirs chez Eva à lui remonter le moral. Elle avait toujours réussi d’ailleurs. Elle avait pris le soin d’éviter les phrases bateau du genre : Ne t’en fais pas le temps finit par faire cicatriser les blessures. Ou tu verras, la roue tourne. Elle avait préféré utiliser les sorties, les soirées plateaux tv. Et ça avait plutôt bien marché. Le shopping avait aussi été un excellent remontant. A présent, tous les mauvais chapitres de la vie d’Eva étaient derrière elle pour le plus grand soulagement des deux jeunes femmes.

« Oui je me disais aussi que la maison de Miami faisait partie de ses rêves de retraité. Alors ça tu vois, je veux bien te croire. Je suis dégoûtée de ne pas avoir fait médecine, j’aurais trop voulu profiter de son enseignement. Ah ça c’est vrai, il en a fait pleurer plus d’un et plus d’une. Il n’y a que les meilleurs qui ont survécu, ça ne m’étonne pas que tu en fasses partie d’ailleurs. J’ai toujours cru en toi.  Et tu as ressenti quoi à ta première intervention ? Tu devais avoir peur non ?»

Kaili cessa de parler pour se concentrer sur les manipulations qu’elle était en train de faire. Elle non plus n’avait pas droit à l’erreur.

« Ah mais j’ai toujours su que la bouffe était ton premier et ton plus bel amour. J’ai appris des nouveaux trucs tu vas voir. Ce serait la honte si tu n’avais que ça à faire. Or là, ce n’est justement pas le cas. »

Elle trouvait quand même qu’Eva avait de la chance. Physiquement, elle était vraiment bien foutue. Elle avait tout ce qu’il fallait là où il le fallait. Car quand on est chirurgien, on a surtout tendance à manger sur le pouce ou ce qui nous passe sous la main. Mais pas Eva, elle pouvait manger tout ce qu’elle voulait, elle ne prenait pas un kilo.

«Ben je préfère pas les faire raquer comme tu dis. Car on ne sait jamais. Si un jour j’ai besoin de leurs services, je serais bien contente de pouvoir profiter d’une petite ristourne sur une éventuelle intervention. »

Ensuite, elles changèrent de sujet de conversation, et commencèrent à parler des garçons. La plupart c’était vraiment des enfoirés. Eva était tombée sur celui qui méritait vraiment la palme du plus gros connard qui existait sur cette terre. Cet homme ne devait vraiment avoir aucune morale pour traiter les femmes de la sorte. Heureusement, Kaili n’était jamais tombée sur un homme qui l’avait menée en bateau aussi longtemps qu’Eva. Mais nul n’était à l’abri d’une mauvaise rencontre. C’était donc principalement pour cette raison que notre jolie ostéopathe n’avait pas envie de s’attacher. Elle préférait s’amuser et vivre  sa vie au jour le jour. Un jour qu’Eva était au plus bas niveau moral, Kaili l’avait fait rire en lui disant que si dans une vingtaine d’années elles seraient toujours célibataires, elles pourraient se marier toutes les deux. Elles en avaient rigolé pendant un bon moment et Kaili préférait voir Eva rire que pleurer. Les femmes étaient quand même moins chiantes que les hommes. Bon, d’accord, elles pouvaient être tout aussi garces voire plus.

« Mais clairement ! Attends, mais regarde nous, on va profiter de la vie. Le jour où un mec me mettra la corde au cou n’est pas prêt d’arriver je peux te le garantir. J’aime trop ma liberté. Tu imagines, ma cousine n’a connu qu’un mec. Ils sont mariés et ils ont deux enfants. Ils se sont connus au collège ! Les hommes c’est comme les voitures. Il faut essayer plusieurs modèles pour voir lequel te correspond le mieux. Tu n’es pas d’accord ? »

La jeune femme laissa le soin à son amie de se retourner et s’attaqua à son dos. Oh bon sang ! Elle avait l’impression d’essayer de manipuler une planche de bois. C’était franchement impressionnant. Il était clair qu’elle allait en avoir pour un bon petit moment. Elle se mit donc au travail sans attendre en essayant de ne pas lui faire mal. Tout en travaillant, elle priait pour que le biper ne sonne pas. Jusqu’ici, il avait été sage.

« Non, en ce qui me concerne, j’ai toujours été une traînée. Je préfère briser des cœurs afin d’éviter que l’on brise le mien. Non je déconne, je ne suis pas une briseuse de ménage. Je crois que je n’ose pas m’engager de peur de me lasser de toujours être avec la même personne. J’ai peur de la routine. »

Même si Kaili savait très bien qu’Eva faisait de l’humour, elle ne put s’empêcher de donner une toute petite claque sur les fesses de sa meilleure amie. Non mais ! Pour qui elle se prenait celle-là ? Intérieurement, elle était morte de rire.

Au bout d’un long moment, Kaili termina sa séance. Mais avant d’être certaine qu’elle avait bien terminé, elle prit le soin de regarder qu’Eva pouvait bouger correctement. Elle laissa ensuite Eva se reposer. Elle savait que ce genre de séance pouvait être fatigante. La plupart de ses patients dormaient un peu vers la fin. Elle savait qu’Eva avait besoin de se reposer un peu en vue de tout ce qu’elle avait fait aux urgences.



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MessageSujet: Re: Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) EmptyJeu 30 Juin - 11:37



Une soirée de garde calme, trop calme...
 


Ce qui était cool avec Kaili, c’était qu’elle avait toujours ce positivisme qui manquait parfois à Eva, surtout dans ses petites phases de déprime où elle pensait à ses parents qui lui manquaient tant et qu’elle culpabilisait de n’avoir pu aider. La jeune ostéopathe ne cessait de lui dire combien elle l’a trouvait géniale, combien son métier était super. Oui, ce dernier point était vrai, la chirurgienne adorait son travail, elle se sentait vraiment utile. Certes, ça ne rattrapait pas le fait qu’elle ne l’avait pas été pour sauver la vie de ses parents, mais ça lui apportait quelque chose dans sa vie. Néanmoins, Kaili n’était pas en reste, la jolie hawaïenne était une experte dans son domaine, et Eva était toujours impressionnée de voir tout ce qu’elle était capable de faire avec ses jolies petites mains. C’était aussi pour ça qu’elle lui demanda à l’instant de lui apprendre quelques trucs.

-Hum… si tu m’apprends un truc vraiment impressionnant, je te laisse assister à l’opération de ton choix.

Elle ponctua cette phrase en lui affichant un sourire digne d’une publicité pour un célèbre dentifrice. C’est vrai, Kaili connaissait l’anatomie sur le bout des doigts, comme Eva d’ailleurs, mais elle ne l’avait jamais vue de l’intérieur. Voir des muscles, des os, des artères, c’était différent que de les traiter en surface. Elle parlèrent ensuite brièvement d’un vieux prof et chirurgien qu’avait eu le Dr Cortez comme professeur lors de son internat.

-Romano était un dieu de la micro-chirurgie, tu l’aurais vu nous raconter ses opérations de la main. Je suis sure qu’il a donné à ses enfants les noms des os du carpe ! lança-t-elle avec humour. Tu les imagines, rentrant de l’école ? « Pisiforme, Triquetrum, Scaphoïde ! Lavez-vous les mains !

Elle éclata de rire en imaginant la scène. Ce n’était pas méchant car elle adorait ce prof, même s’il l’avait terrifiée lors de sa première année, surtout que c’était lui qui l’avait observée lors de sa première opération solo, la fameuse appendicectomie.

-La première intervention ? Ecoute… Quand tu vois faire « les grands », une appendoc te semble aussi facile qu’un sudoku niveau débutant. Mais quand tu te retrouves le scalpel en main devant ce corps endormi pour la première fois, tout se mélange dans ta tête. Ces étapes que tu connais sur le bout des doigts, que tu étais capable, une heure avant, de réciter à l’endroit, à l’envers, dont tu voyais chaque image vue et revue dans tes bouquins sans parler du nombre de fois où tu as assisté un autre chirurgien, tenant le tuyau d’aspiration et rêvant qu’un jour ce soit toi qui le fasse… Eh ben quand c’est ton tour, tu as ce mélange d’excitation qui te dit dans ta tête « ça y est, c’est enfin le moment, TON moment ! » et cette angoisse, cette trouille qui te fait presque trembler de la tête aux pieds et qui te fait te dire « si tu foires l’opération la plus simple de l’histoire de la chirurgie, ça veut dire que tu n’es pas faite pour ce métier », eh ben je peux te dire que ça te fout une pression de dingue. Donc euh… avoir peur, le mot est faible. Surtout que tous tes petits camarades de promo t’observent, et n’attendent qu’une chose, que tu te plantes pour pouvoir dire qu’ils sont meilleurs que toi…

Oui, Eva s’en rappelait comme si c’était la veille qu’elle avait eu sa première lame de dix en main et qu’elle avait dû inciser cet abdomen. Un petit sourire nostalgique se dessina sur ses lèvres.

-Quand je pense qu’en première année, on ne rêve que de cette appendoc, alors qu’ensuite, on prie pour ne pas avoir à se farcir ces ennuyeuses interventions. J’exagère, mais disons qu’il n’y a plus de challenge.

Elle se remit sur le dos, les doigts croisés derrière la tête en guise d’oreiller, et sourit à Kaili, se remémorant ces souvenirs de première opération que tout chirurgien garde en mémoire toute sa vie.

-Je m’en souviens comme si c’était hier. Romano était là, attendant que je me plante comme la plupart des premières années qu’il avait fait flipper dans le bloc. Et j’ai bien failli faire la même connerie que tout le monde, seulement je m’étais renseignée quand même, j’avais lu les rapports des autres années pour savoir pourquoi tout le monde quasiment perce la membrane, créant des complications. Surtout que c’est là que tu te mets à paniquer, parce que c’est pas dans la procédure, donc tu bloques et tu te fais engueuler, ce qui te fiche encore plus la pression. La semaine d’avant, un camarade avait fait la même boulette, pourtant il s’était préparé. Je ne voulais surtout pas que ça m’arrive. Non pas pour le narguer, mais pour moi, je voulais vraiment être la meilleure, je voulais réussir du premier coup.

Eva prit une grande inspiration en fermant les yeux, revoyant chacun de ses gestes.

-J’avais l’impression de rétrécir face à cette table devant moi, que tous les autres membres du personnel médical étaient des géants. Que le sol se dérobait sous mes pieds quand l’infirmière m’a mis le scalpel en main. Et pus le regard de Romano, essayant de me stresser d’avantage, un regard qui voulait dire « bon, c’est pour aujourd’hui ou pour demain ?! ». Et là tu te dis qu’il faut que tu te mettes un coup de pied au cul, même si tu as l’impression de ne pas être si prête que ça. Alors après une grande inspiration, tu te lances, tu ouvres, espérant que tes mains ne tremblent pas.

Rouvrant les yeux, la chirurgienne se demanda comment s’était passée la première manipulation der Kaili. Elle aussi devait avoir la pression, même si, elle le savait, les jeunes ostéopathes s’entrainaient sur leurs camarades, donc lors de leurs premières manipulations sur des patients, ce n’était pas la première fois qu’ils touchaient un corps.
Eva éclata de rire lorsque Kaili fit sa réflexion sur la bouffe. Ah clairement, la petite brune ne pouvait nier son gout prononcé pour la bonne nourriture. Par « bonne », entendez ce qui a un bon gout, parce que quand on voyait les deux amies s’empiffrer de burgers et de frites… Mais les sushis restaient leur grand amour commun.

-J’ai hâte de goûter tes nouvelles recettes alors, tu me vends du rêve là ! lança-t-elle avec un grand sourire.

Kaili était vraiment trop gentille et faisaient des prix sur ses consultations pour les collègues d’Eva.

-Si quelqu’un doit t’opérer, ce sera moi. J’aurais pas assez confiance en d’autres gens pour s’occuper de toi.

Et puis le sujet préféré des filles arriva sur le tapis : les mecs. L’une comme l’autre n’était pas prête à se caser définitivement, trop amoureuses de leur liberté.

-J’adore ta métaphore de la voiture. Ah je suis bien d’accord. J’aime bien passer de la Porsche au monospace, pour repasser à la Ferrari…. Lança-t-elle en fermant les yeux à nouveau.

Sans s’en rendre compte, le sommeil la gagna petit à petit.


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MessageSujet: Re: Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) EmptyDim 3 Juil - 13:44




Une soirée de garde calme, trop calme...
Eva, un petit café?



Kaili avait toujours était une personne positive. C’était, entre autre pour cette raison, qu’elle avait réussi jusque-là. Sa sœur était son opposé. Elle était négative et très défaitiste. Mais elle ne le faisait pas exprès. Kaili faisait tout son possible pour prouver à sa sœur que ce n’est pas parce qu’elle avait certaine difficulté dans les études, que ça voulait dire qu’elle ne pourrait pas faire une profession intéressante. Cette dernière adorait les animaux, et Kaili trouvait qu’elle ferait une parfaite assistante vétérinaire. Elle allait tout faire pour qu’elle réussisse. Car faire une profession que l’on déteste, ce n’est vraiment pas l’idéal. Elle était donc prête à donner un petit coup aux fesses à sa petite sœur. Elle ne se gênait pas non plus pour secouer Eva qui ne déprimait pas pour les mêmes raisons. Même si sa meilleure amie avait vraiment vécu des épreuves très difficiles, Kaili savait qu’elle était plus forte que ce qu’elle pensait.

« Attends, tu es vraiment en train de me faire du chantage ? Je suis certaine que tu n’as pas besoin de moi pour faire de l’effet aux mecs. »

Kaili secoua la tête tout en souriant. Eva n’était vraiment pas possible. Mais c’était, entre autre pour cette raison, qu’elle l’appréciait autant. Elles déliraient vraiment souvent, mais quand il le fallait, elles pouvaient aussi être sérieuses. Et puis peut-être que Kaili voulait garder ses petits secrets pour elle. Car mine de rien, Eva était une concurrente assez redoutable pour notre jeune ostéopathe. Mais elle allait peut-être accepté. Elle avait toujours rêvé d’assister à une grosse intervention qui serait menée par Eva.

« Ah mais je veux bien te croire que Romano était un Dieu des interventions ! Il se la racontait mais franchement, lui il pouvait largement se le permettre. Oh non tu abuses. Pauvres enfants. Moi je voyais plutôt faire ça pour ses animaux. J’ai entendu dire qu’il adore les chats. Là, j’imagine vraiment mieux la scène. Car franchement, pauvres enfants. »

Kaili ne put s’empêcher d’éclater de rire à son tour. Elle imaginait les professeurs faire l’appel dans les salles de classe en lisant les prénoms. Quand elle y pensait, c’est vrai que certains parents donnent vraiment des prénoms étranges à leurs enfants. Sont-ils au courant qu’ils vont devoir vivre avec ?

Kaili écoutait Eva avec une très grande attention. On aurait dit une petite fille qui écoutait une jolie histoire dont elle avait hâte d’entendre la fin. La jeune femme imaginait Eva en jeune interne. Mais elle avait dû mal à imaginer la pression qu’elle devait ressentir. Kaili avait aussi ressenti du stress lorsqu’elle avait passé ses examens. Mais ce n’était pas du tout le même stress. Kaili ne risquait pas de tuer des gens contrairement à Eva. « Franchement je suis admirative. Moi je suis certaine que je n’aurai pas pu tenir et gérer le stress. Me connaissant, j’aurai quitté la salle en courant pour ne jamais revenir. Je t’avoue que je serai vraiment curieuse de te voir en action. Mais je ne sais pas si je supporterai. Après, je sais qu’on voit les interventions de loin. Mais je suis un peu sensible au sang et je suis certaine que je serai capable de tourner de l’œil. Et je suis certaine que tu prendrais un malin plaisir à te moquer de moi. » Elle lui tira un peu la langue. Car elle avait qu’Eva se moquerait d’elle pendant au moins un an si ce n’est plus. La jeune femme avait déjà du mal à regarder une intervention à la télé alors en vrai… « Cela dit, je suis certaine que tout le monde aura fermé sa bouche d’admiration lors de ta première intervention que tu as dû réussir avec brio. »

Mais en vue du sourire que venait de lui faire Eva, il était clair que sa première intervention avait été un franc succès. Ce qui n’étonnait vraiment pas du tout la jeune femme.

« Oui, c’est assez ironique quand tu y penses. Mais en même temps, je te comprends aussi. Tu dois avoir envie de toujours devoir faire plus compliqué. Mais comment tu fais pour tenir douze heures ? »

Kaili savait que c’était un peu un monde sans pitié où la plupart des chirurgiens se mettaient des bâtons dans les roues afin d’obtenir les meilleures interventions. Et certains n’y allaient vraiment pas de mains mortes.

Kaili imaginait Eva sur sa toute première intervention. Elle avait été largement plus intelligente que les autres internes. Elle avait pris le temps de lire les rapports des autres interventions qui avaient eu lieu. « Donc tout le monde s’est planté à cause de la pression ? En même temps, ce n’est vraiment pas étonnant quand tu y penses. Au moins, tu as prouvé à Romano que tu sortais du lot en lisant les anciens rapports des autres internes. Car il fallait vraiment y penser. Est-ce que ton intervention a été filmée ? Car je suis curieuse de voir comment tu as assuré. » Tout en parlant à Eva, elle alla baisser un peu le son de la musique qu’elle avait mise pendant les manipulations. Elle prit ensuite la chaise de son bureau, et elle alla se placer à côté d’Eva qui était toujours allongée sur la table.

Elle sortit de sa poche un paquet de tic-tac et elle le tendit à Eva. Elles adoraient les bonbons.

« Ça doit être difficile de faire abstraction de tous les regards qui sont braqués sur toi. C’est le genre de truc qui te met du stress supplémentaire. Je suis certaine qu’ils ont tous dû se taire et être admiratif de ton talent. Car personnellement, j’ai de la peine à t’imaginer dans une autre profession que celle que tu fais en ce moment. J’admire ta force de caractère à ne pas te faire démonter par les autres. Peu importe les coups que la vie t’a donnés, tu as toujours réussi à te relever. Et tu as vraiment beaucoup de mérite. Sans compter que, pour reparler des interventions, ça doit être difficile de ne pas trembler. »

Kaili n’avait jamais eu une telle pression. Elle n’ouvrait pas ses patients et elle était suffisamment bien entraînée pour ne pas faire de mauvaises manipulations. Son travail était super facile à côté de celui d’Eva. Elle ne faisait pas des interventions qui duraient des heures et des heures. Des gardes de quarante-huit heures, elle ne connaissait pas non plus.
La jeune femme éclata de rire à son tour. Elle savait très bien qu’elle avait raison en disant ça. Les deux jeunes femmes adoraient la nourriture plus que tout. Et notre jeune ostéopathe adorait utiliser
Eva comme cobaye culinaire. Elle pouvait largement se la raconter, car jusqu’ici, la jeune femme n’avait jamais raté un seul plat. Elle avait de la chance d’être aussi douée pour la cuisine.

« J’ai hâte de te faire goûter ça moi aussi pour tout te dire. Je ne veux pas me la péter hein, mais je dois bien t’avouer que je suis plutôt fier de moi sur ce coup-là. »

Ce qu’Eva ne comprenait pas, c’est qu’elle n’était pas spécialisée dans tout non plus. Même si Kaili était d’accord avec elle. Elle ne voulait que personne ne la touche à part elle.

« Je suis d’accord avec toi. Mais si un jour j’ai besoin de chirurgie plastique, je ne pourrai pas me tourner vers toi. Et ce genre d’intervention, c’est super cher… »

Ah les mecs, Kaili et Eva pouvaient en parler pendant des heures. Elles aimaient bien se moquer de leur comportement aussi parfois. Car certains, c’étaient des vrais bofs.

« Oui, je trouvais que la comparaison avec la voiture était une excellente comparaison. Les hommes ont des pannes parfois. Ça casse un peu le mythe quand ça arrive. Tu as déjà connu ça avec les mecs ? »

Eva ne lui répondit pas et Kaili remarqua qu’elle était en train de s’endormir. Elle sourit et alla remettre un peu plus fort la musique qu’elle avait pris le soin de baisser un peu plus tôt.




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MessageSujet: Re: Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) EmptyMar 5 Juil - 2:20



Une soirée de garde calme, trop calme...
 


Eva et Kaili, c’était un peu le jeu du chat et de la souris parfois, les deux amies aimaient bien se chercher, se chamailler, mais jamais rien de bien méchant, puisqu’elles s’adoraient. Sans parler de leur petite concurrence par rapport aux mecs. Les deux filles étaient des séductrices nées, elles étaient belles et le savaient, du coup elles en profitaient, et lorsqu’elles jetaient leur dévolu sur le même homme, c’était le jeu de celle qui parviendrait à l’attirer dans ses filets la première. C’était amusant.

-Non, c’est clair que je n’ai pas besoin de ça, mais avoir plusieurs cordes à son arc peut toujours servir, n’est-ce pas miss mains d’or ? lança-t-elle avec un sourire amusé.

Se remémorer sa première intervention fit sourire Eva. Aujourd’hui, pratiquer une appendicectomie était comme faire une addition, mais à l’époque, avec la pression et le stress, cette opération lui avait semblé interminable, tellement elle avait eu peur d’oublier une étape.

-Tu sais, c’est le même stress pour tout le monde. Moi c’était pour ma première opération, toi sans doute que tu as angoissé comme une malade lors de ta première manip.

Un petit sourire sadique se dessina sur ses lèvres lorsque Kaili déclara qu’elle risquait de tourner de l’œil dans le bloc.

-Oh rassure-toi, le sol est propre en principe… Je dis bien en principe… Et puis tu ne serais pas la première ni la dernière à t’évanouir. Ca arrive à beaucoup d’internes, ça ne veut pas dire qu’ils sont mauvais ou que ce sont des chochottes. Bon, c’est clair que je me ficherai de toi un moment… jusqu’à ce que ce soit à moi de me taper la honte devant toi. Mais disons que tourner de l’œil à la vue du sang, c’est déjà plus légitime que glisser sur son propre paillasson en rentrant bourrée… tu te rappelles de ça ? demanda-t-elle en riant. Allez, la semaine prochaine je retire un rein, t’as qu’à venir à l’observatoire. Tu me diras les conneries que racontent les internes comme ça. Quant à ma première intervention, elle n’était pas parfaite mais j’ai pas foiré. C’est à la deuxième que j’ai eu des difficultés. Et la troisième, le patient est décédé mais je crois qu’on m’a refilé un cas désespéré.

La chirurgienne poussa un petit soupir. C’était toujours difficile de perdre un patient, étant donné que l’on choisit ce métier pour sauver des vies. Mais bon, c’était le risque.

-Aujourd’hui aussi, j’ai des regards braqués sur moi, mais c’est différent. J’enseigne aux plus jeunes. Mais il arrive quand même que des dinosaures de la chirurgie avec qui je bosse observe d’un œil critique ce que je fais, et là je me sens comme une interne de première année, c’est vraiment bizarre. Ca doit te faire pareil quand tu traites d’autres ostéopathes ou des kinés non ?

Un autre sujet qu’Eva appréciait, et pas seulement en paroles : la cuisine de Kaili. Son amie aux origines exotiques avait un réel talent culinaire, et c’était un réel plaisir pour la gourmande qu’était le Dr Cortez que d’être son cobaye. Lorsqu’elle essayait de nouvelles recettes, c’était un vrai bonheur. Rares étaient les fois où elle se loupait. Et si cette fois, la belle ostéopathe était contente d’elle, cela voulait dire que le plat serait une réussite. C’est ainsi qu’Eva ferma les yeux, imaginant un délicieux petit plat fait maison, salivant presque devant une telle image, et finit par s’endormir.

Des images très agréables des dernières créations culinaires de Kaili apparurent, puis elle se revoyait avec elle la dernière fois qu'elles avaient fait les magasins ensemble, ce qui, de son point de vue, remontait à une véritable éternité. Ce n’est qu’une bonne dizaine de minutes après qu’elle rouvrit les yeux lentement, ne sachant pas combien de temps s’était écoulé.

-Oh pardon Kaili, je me suis assoupie. Ca fait longtemps ? Mon bipeur n’a pas sonné ? s’enquit-elle en se redressant doucement.

Elle attrapa le haut de sa blouse et l’enfila, jetant un œil à la petite machine infernale qu’était son bipeur, l’accessoire indispensable de tout chirurgien. Il était étonnamment silencieux ce soir, preuve que tout se passait plutôt bien aux urgences. Une nuit calme en somme, avec des patients ne nécessitant pas d’opération, ou peu.

-De quoi tu parlais ? Des pannes des mecs ? Ouais ça m’est arrivé à cause de préliminaires trop longues, dit-elle avec un sourire amusé. Il était trop mal le pauvre. Et moi j’étais comme une conne sans savoir quoi faire ou quoi dire. Mais bon j’étais jeune, c’était au lycée, ça devait être mon deuxième copain sérieux entre guillemets. Et toi ?

Assise au bord de la table, Eva attrapa son pantalon pour le remettre, et accrocha son biper à sa la ceinture de celui-ci.

-Et le coup de la panne, en voiture, on te l’a déjà fait ?

Un grand sourire se dessina sur son visage.

-On me l’a fait une fois, et j’ai joué les mécanos parce que je voulais pas qu’il me prenne pour une poulette qui se fait tringler à l’arrière d’une voiture. Sa voiture n’avait rien et il était impressionné par mes connaissances en la matière. Merci à mon père pour son enseignement précieux. Et puis sinon je me suis déjà servi de ça, quand j’avais emprunté la voiture de ma mère en première année de fac, je faisais semblant de rien comprendre. Ça marchait bien. Les mecs se sentent toujours valorisés quand on joue les cruches en détresse.

Eva secoua la tête avec un sourire en coin.

-C’est dingue tous les stratagèmes dont on peut user pour obtenir ce qu’on veut. Quand j’y pense, je me dis qu’on est vraiment machiavéliques. Mais bon, faut bien s’amuser un peu, pas vrai ?


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MessageSujet: Re: Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) EmptyMar 5 Juil - 18:01




Une soirée de garde calme, trop calme...
Eva, un petit café?



Kaili adoraient leur esprit de concurrence qui était totalement bon enfant. Parfois, elles faisaient semblant de se bouder ou de jouer les mauvaises perdantes quand l’une ou l’autre arrivait par emballer le mec. Il leur arrivait même parfois de finir égalité. C’était encore plus drôle. Le pauvre garçon ne savait plus où donner de la tête. Quand elles tombaient sur un gros lourd, elles donnaient un faux numéro de portable afin d’être certaine qu’elles ne se feraient pas harceler par sms. Et à tous les coups, ça marchait.

« Oui, c’est vrai. Avoir plusieurs cordes à son arc, ça peut toujours servir tôt ou tard. Miss mains d’or ? Excellent ! Je devrais le rajouter sur ma plaque tiens. Je suis certaine que ça attirerait d’avantage de personnes. » Elle ne put s’empêcher de rire en imaginant la scène.

Notre jolie ostéopathe, ne pouvait pas imaginer la pression qu’Eva avait dû ressentir lors de sa première intervention. Les deux situations n’étaient pas du tout comparable. La première fois que Kaili avait fait une manipulation sur une personne avait été une véritable promenade de santé à côté de ce qu’avait dû faire Eva.

« Eh bien oui et non en fait. C’est clair que ça fait peur, mais si je foire ma manipulation, j’ai mon professeur qui peut rattraper ma connerie. Je ne risque pas de tuer mon patient. Ou d’aggraver son cas. J’ai entendu dire qu’un chirurgien a rendu une personne handicapée à vie en touchant un truc qu’il n’aurait pas dû. »

La jeune femme tira la langue à Eva sans ménagement. Elle savait très bien que cette dernière ne se gênerait vraiment pas pour se moquer d’elle si elle venait à tomber dans les pommes dans le bloc. Cela dit, elle serait même capable de tourner de l’œil dans l’observatoire.

« Le sol est propre en principe ? Ah mais ouais, je me sens carrément beaucoup mieux là, tu vois. Non, je sais bien que si ces derniers tombent dans les pommes, ça ne voudrait pas dire qu’ils sont mauvais, mais plutôt qu’ils ne sont pas faits pour cette profession. Sauf s’ils ont des circonstances atténuantentes, comme le stress ou l’appréhension. Donc oui, si ça m’arrive, il faudra que je trouve de quoi me venger. » Elle croisa les bars et prit une mine faussement boudeuse. « Oui, je m’en souviens très bien. Tu te moquais de moi à chaque fois que tu voyais un paillasson. Espèce de méchante. Mais cela dit, j’ai bien rigolé quand tu étais tellement bourrée que tu as mis une demi-heure à essayer d’ouvrir ta porte. Tu m’as appelé en me disant que ta serrure avait été victime d’un enlèvement. Ok, je vais essayer de rester, mais je te garantis pas. » Elle se mordit la lèvre. « Perdre un patient ça doit quand même être dur même si tu sais que tu ne peux rien faire. Tu gardes toujours espoir en te disant qu’un miracle peut se produire. »

C’était aussi dans ce genre de situation que Kaili trouvait Eva incroyable. Quand les chirurgiens perdent des patients, ça le traumatisent tellement que certain terminent prof et n’exercent plus. Mais Eva partait du principe que ce qui ne te tue pas te rends plus fort.

« Et je suis certaine que tu es un excellent prof. Tu sais, pour le reste, la plupart des médecins qui arrivent à un certain âge, trouve que les nouvelles techniques sont nases. Ils ont horreur du changement. Oh ça oui, j’ai horreur de devoir manipuler d’autres personnes qui font la même profession que moi. Ça me crispe et j’ai peur de faire des bêtises. Heureusement, j’en ai pas eu beaucoup pour le moment. »

Ah la nourriture. C’était quelque chose de sacré dans la famille de Kaili. Tout le monde adorait cuisiner. Sa grand-mère lui avait aussi appris quelques trucs. Et son oncle possédait un restaurant. Les deux jeunes femmes s’y étaient déjà rendues. Ce dernier se trouvait à Hawaï et il fonctionnait vraiment bien. Son oncle avait un excellent sens du commerce et les prix étaient abordables pour tout le monde. Elles avaient d’ailleurs fêté l’anniversaire de Kaili avec toute la famille. Ça avait été une super soirée. Eva lui avait offert un sac à main qu’elle avait toujours rêvé de posséder. Eva l’avait fait avec la famille de Kaili. Tout le monde s’était cotisé.

La jeune femme était heureuse de voir que son amie pouvait se reposer. Elle en avait vraiment besoin. Etre chirurgienne était très loin d’être une profession de tout repos. La pression physique mais aussi morale, étaient vraiment épuisante. Même le bipeur avait l’air d’accord sur le fait qu’Eva devait se reposer. Kaili vit Eva ouvrir les yeux et lui fit un joli sourire.

« Coucou la belle au bois dormant. Pourquoi est-ce que tu t’excuses ? Il faut croire que tu en avais besoin. Non, rassures-toi, si ton biper avait sonné, je t’aurai réveillé. Au moins, ça prouve que la séance t’a fait du bien. »


Kaili était contente qu’Eva ait pu se reposer. C’était rare que cette occasion se présente. Pendant que la chirurgienne se rhabillait, Kaili alla chercher deux bouteilles d’eau dans son frigo et prit deux fruits dans la coupe qui se trouvait sur celui-ci. Elle tendit une bouteille et un fruit à Eva et alla s’assoir à côté d’elle.

« Oui, je parlais des pannes des mecs. Aoutch, le pauvre. Il devait vraiment se sentir mal. J’ai connu une situation assez gênante. Un mec avec qui je me sentais bien, mettait trop de temps pour les préliminaires. Je fermais les yeux et j’appréciais le moment. Puis, tout à coup, je ne sentais plus rien du tout. J’ai ouvert un œil et là… J’ai constaté que monsieur s’était endormi ! Tu imagines ! »

Kaili était morte de rire quand elle y repensait. Mais ça lui faisait aussi de la peine pour lui car elle l’aimait bien. La jeune femme réfléchit quelques minutes.

« Ah non, ça c’est un coup que l’on ne m’a jamais fait. Et heureusement d’ailleurs. »

Le coup de la panne ne lui vendait vraiment pas du rêve.

« Oh mais c’est franchement génial ! Tu as dû leur rabattre le clapet. Je suis certaine qu’ils ne devaient pas s’attendre à ce que tu aies des connaissances en mécanique. Le seul truc que j’ai fait, c’est le coup du pneu crevé. Je sais changer un pneu. Mais je trouvais mignon que les mecs s’arrêtent pour venir à mon secours. J’avais l’impression d’être une princesse en détresse qu’un chevalier s’empressait de venir secourir. Je t’imagine tellement descendre de la voiture et faire en sorte qu’elle redémarre sous les yeux du mec. J’aurai bien voulu voir ça. »

Kaili ne put s’empêcher d’éclater de rire en imaginant la scène.

« Ouais c’est clair, la gente masculine est quand même relativement facile à manipuler. On est quand même des supers comédiennes, tu ne trouves pas ? Je me souviens avoir aussi fait le coup de me tordre la cheville juste pour qu’il me porte. »




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MessageSujet: Re: Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) EmptyVen 8 Juil - 1:59



Une soirée de garde calme, trop calme...
 


Dire que le travail d’Eva était éreintant était un euphémisme. Elle s’était endormie sur la table de son ostéopathe préférée, sans vraiment s’en rendre compte. Il fallait dire les manipulations de miss Sloan étaient fort bienvenues étant donné l’état de la chirurgienne.
Si elle adorait Kaili comme si elle était sa propre sœur, bien qu’elle ne sache pas ce que c’était puisqu’elle était fille unique, Eva aimait aussi taquiner son amie, et c’était réciproque. Aussi, les tirages de langues et petites boutades allaient bon train. La chirurgienne éclata de rire.

-Ah oui, le hold-up de serrure ! Non mais je t’assure, la clé ne voulait pas rentrer ! Comme si la serrure avait disparu ! J’avais une envie de vomir horrible tellement mon dernier cocktail était corsé, j’avais trop peur de redécorer le couloir.

A aucun moment elle ne dirait que c’était simplement elle qui n’avait plus les yeux en face des trous. C’était bien plus drôle de s’en tenir à la version farfelue du kidnapping de serrure.

-Oui, perdre un patient est vraiment la pire chose qui puisse arriver à un chirurgien. On choisit cette profession en espérant sauver un maximum de vies, on se dit qu’on pourra changer quelque chose, et quand un décès survient, je t’assure, on se sent le dernier des imbéciles. Enfin, en tout cas c’est ce que je ressens. Même quand tu sais que tu as fait ton maximum, tu te demandes toujours s’il n’y avait pas autre chose à faire, une chose à laquelle tu n’aurais pas pensé…

Elle poussa un petit soupir avant de continuer.

-Oh non je suis nulle comme prof. J’ai l’impression de continuer à apprendre moi aussi, et avoir des débutants dans les pattes, ça m’énerve, j’ai du mal à déléguer parce que je veux tout faire pour être sure que ce sera fait comme j’ai l’habitude… Ouais je parle déjà comme une vieille…

Petit clin d’œil au fait que Kaili évoquait les vieux médecins qui n’aimaient pas les nouvelles techniques. Heureusement, tous n’étaient pas comme ça, au contraire, beaucoup d’entre eux étaient les premiers à encourager les plus jeunes à s’y mettre, car eux-mêmes savaient que le progrès scientifique était l’avenir de la médecine et de la chirurgie. La jeune ostéopathe exposait ses craintes à manipuler ceux qui exerçaient la même profession, et c’était bien normal après tout
Bien entendu, la conversation ne tarda pas à dévier sur la gente masculine, leur sujet de conversation favori. Il faut dire qu’il y avait matière à écrire un bouquin. La drague pour les Nuls ou quelque chose du genre. Ces deux filles-là, c’était de vraies terreurs.

-Non, il s’est carrément endormi sur toi ? Je lui aurais mis un coup de genou dans les noisettes ! On ne s’endort pas dans un moment pareil, non mais !

Eva éclata de rire avec son amie. Décidément, il leur en était arrivé de belles, à l’une comme à l’autre.

-Le truc le pire qui puisse arriver, c’est quand tu vois le gars, gaulé comme un dieu grec, mais qui en fait est nul de chez nul. Genre il sait pas quoi faire de ses mains, et puis quoi qu’il fasse t’as l’impression que tu t’éclaterais vachement plus avec un vibro… Comme quoi, être beau, ça veut pas dire être bon. Ça, c’est de la déception ! lança-t-elle, riant toujours.

Une fois rhabillée, elle renfila ses baskets, qui n’étaient pas aussi glamour que ses escarpins préférés, mais qui étaient incroyablement pratiques pour courir aux urgences lorsque son bippeur se mettait à sonner.

-Ah oui, tu as fait le coup de la cheville foulée toi ? Il ne t’a pas dit « bah remets-la en place, t’es ostéopathe non ? », demanda-t-elle en imitant une voix plus grave que la sienne.

Eva s’étira et se remit sur ses pieds. Elle allait sortir une autre ânerie quand le son strident du bippeur se fit entendre. Elle bondit littéralement dessus pour regarder le code qui était affiché.

-Carambolage sur l’autoroute. Ça va chauffer. Tu auras peut-être des entorses à remettre si les ortho sont trop débordés. Allez j’y vais, merci encore pour la séance ma puce !

Puis, sans attendre, elle fila comme le vent, trottinant dans le couloir, et opta pour les escaliers afin de redescendre en direction des urgences où les premiers blessés graves ne tarderaient pas à arriver. Enfin un peu d’action dans cette nuit qui promettait d’être longue.


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MessageSujet: Re: Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) Une soirée de garde calme, trop calme... (P.v.Eva Cortez) EmptySam 9 Juil - 23:09




Une soirée de garde calme, trop calme...
Eva, un petit café?



Une fois qu’Eva s’était endormie, Kaili n’osait plus bouger. Elle avait trop peur de la réveiller. Elle savait que sa sœur de cœur avait vraiment besoin de sommeil. La jeune femme était contente de la séance qu’elle venait de faire. Elle l’avait parfaitement détendue.
Les deux jeunes femmes en avaient passé des soirées beuveries et solde. Elles avaient aussi fait des soirées plateaux télé jusqu’à pas d’heure. Elles s’amusaient à se goinfrer de cochonneries. Il fallait dire qu’elles avaient la chance de pouvoir manger autant qu’elles voulaient s’en prendre le moindre kilo. Ce qui en énervaient plus d’une.

« Ah mais ça je veux bien te croire. C’est clair qu’une serrure qui disparait, c’est vraiment dramatique. Remarque, si tu n’es pas bourrée et que tu as envie de t’envoyer en l’air avec un serrurier sexy, tu peux faire genre tu as perdu tes clefs. Ouais, j’avoue que comme déco de couloir il y a mieux. Mais je t’avais prévenu de ne pas en boire un dernier. »

Kaili était morte de rire intérieurement ce soir-là. Elle imaginait tellement la scène d’Eva qui ne comprenait pas où avait bien pu passer sa serrure. Pour le coup, elle aurait été capable de la filmer.

« Oui, je veux bien te croire. Mais au moins tu ne lâches rien ce qui est très admirable aussi. Car j’ai entendu dire qu’une chirurgienne a voulu tester un traitement expérimental sur son patient. Au début ça allait et il est rentré chez lui. Mais il est rapidement revenu car tous ses organes étaient en train de lâcher. Ils ont fait tout un tas d’examen pour trouver la cause et il s’est avéré que le traitement qu’elle lui avait donné était en train de le tuer. Il est décédé et elle a démissionné car elle n’a pas supporté. Sans compter qu’il avait une petite fille de neuf ans. Tu imagines ? »

Kaili se mordit la lèvre en imaginant dans quel état la chirurgienne en question avait dû se retrouver.

« Non mais d’une certaine manière je te comprends tout à fait. On dit qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Ce qui a été prouvé de nombreuses fois. Mais il faut quand même que tu essaies car tu as été aussi débutante et tu as très certainement dû te sentir frustrée quand on ne te laissé pas toucher à quoi que ce soit.»

La jeune ostéopathe trouvait ce genre de comportement vraiment frustrant. Quand elle était débutante, elle avait aussi eu droit à un prof de ce type. Ce dernier préférait leur faire étudier la pratique plutôt que la théorie. Mais ça ne pouvait pas marcher quand on y pensait. Car dans cette profession, la pratique est quand même relativement importante. Heureusement, le prof fut rapidement changé et un plus compétant prit sa place. Kaili vit nettement la différence. Lui au moins, enseigner les choses correctement.

Mais elles repartirent rapidement sur le sujet des mecs. Les concours qu’elles s’amusaient à faire entre elles manquaient beaucoup à Kaili. Cette dernière avaient vraiment hâte que la compétition reprenne. Elle avait aussi entendu que l’un des bars où elles aimaient se rendre, allait changer de propriétaires. Il allait falloir qu’elles aillent voir ça et vite.

« Ah mais tu me connais, je suis trop gentille avec les hommes. Je ne suis pas une fille violente contrairement à toi. » Elle lui tira la langue. « Mais une chose est certaine, il n’a plus jamais entendu parler de moi. »

Kaili éclata de rire à son tour. En y repensant, c’est vrai que la situation était comique. Même si sur le coup, ça ne l’avait vraiment pas fait rire.

« Alors là, je dois bien avouer que tu me bats à pleine couture. Mais c’est tellement vrai quand tu y penses. Et non seulement certains ne savent pas quoi faire de ses mains, mais tu as aussi ceux qui sont très mal membré si tu vois ce que je veux dire. Il y en a un, j’ai failli lui demander si son pénis n’avait pas rétréci au lavage. Le mec était super bien foutu et il était bien plus grand que moi. »

Kaili regarda les baskets d’Eva qui commençaient à souffrir des nombreux allers-retours et des courses dans les couloirs. Heureusement, elle connaissait la pointure d’Eva par cœur et elle lui avait acheté une paire de basket trop classe qu’elle lui donnerait un peu plus tard.

« Non car je ne lui avais pas dit quelle profession je faisais. En général, je ne le dis pas ou j’invente autre chose. Car sinon après ils deviennent trop collant et me demandent des séances gratuites. Donc j’évite. »

Kaili allait lui dire autre chose lorsque le son du bipeur d’Eva se fit entendre. La jolie brune fit la moue. Et voilà, leur petite pause venait de se terminer. Eva allait devoir retourner sauver des vies, et Kaili espérait que tout se passerait bien.

« Oh merde ! J’espère que les accidentés seront tous en vie. Ouais enfin, j’ai l’impression que certains me prennent encore pour une débutante. Si tu as besoin de moi, n’hésite pas à me faire appeler d’accord ? »

Une fois qu’Eva fut partie, Kaili alla nettoyer sa table et éteindre la musique qu’elle avait laissé tourner sans faire attention. Elle alla se rassoir et posa sa tête sur sa main en soupirant. C’était vraiment dans ce genre de cas qu’elle se disait qu’elle aurait peut-être dû essayer de faire médecine.



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