Forum RPG librement inspiré de la saga Vampire Academy
 

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La vie et le mensonge sont synonymes (ft Fay)
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 :: CITY CENTER :: Le quartier historique :: Hôtel
MessageSujet: La vie et le mensonge sont synonymes (ft Fay) La vie et le mensonge sont synonymes (ft Fay) EmptyMer 12 Oct - 9:33
La vie et le mensonge sont synonymes.



Asaël aurait dû prévoir que ce cas de figure arriverait un jour. A force de mentir, d'agir comme si le passé n'avait jamais existé, forcément, la vérité allait le rattraper. Sauf que non, il n'avait pas prévu que Fay apprenne ce genre de détails, car le magicien avait espéré garder pour toujours ces secrets. Ainsi, à force de nier la vérité, il pouvait parfois croire que les mensonges étaient vrais. Maintenant, il réalisait à quel point cette volonté avait été naïve. Il n'avait envie de penser ni au passé ni au futur, seulement se concentrer sur le présent. Sauf qu'une rencontre imprévisible entre sa sœur et son assistante l'obligeait, à présent, à faire face.

Ne pas savoir les mots exacts qui avaient été échangés ne l'aidait pas vraiment à accuser le coup avec sérénité. Au cours du sermon reçu par Guéwen, il en avait appris à la fois de trop et pas assez. L'alchimiste ne pouvait s'empêcher de faire travailler son imagination et d'être inquiet. Bien sûr, dans un premier temps, il en voulut surtout à sa soeur. Pourquoi avait-elle parlé de Zacharie ? Ne pouvait-elle laisser les morts en paix ? Comment ce sujet pouvait-il tomber dans une conversation entre deux personnes qui venaient de se rencontrer ? C'était vraiment incroyable ! Dans le mauvais sens de ce terme. Le magicien menait une vie satisfaisante, proche de la perfection, et sa soeur s'en était mêler... D'accord, elle l'avait fait parce qu'il avait commencé ce petit jeu en premier, mais... Ce n'était pas une raison !

L'agacement avait fait vite place à l'inquiétude. Maintenant, il comprenait mieux la réaction de Fay lorsqu'il était entré dans la chambre. Sauf qu'Asaël était incapable de prédire ce que ferait l'albinos ensuite. Allait-elle quitter la ville ? Elle avait pris la barbe à papa, c'était bon signe, non ? Le petit espoir que tout n'était pas perdu.

Asaël n'avait pas perdu de temps. Dès que la discussion avec sa soeur fut finie, il avait enfilé une veste un peu plus chaude pour affronter la nuit et faire la tournée des bars. Avec un peu de chance, il allait retrouver Fay en train d'enchaîner les verres d'alcool à un des comptoirs. Ce sera vite fait. Une certitude qui s'effilochait au fur et à mesure de ces recherches. Ensuite, il était tombé sur Eva. Un autre fantôme du passé qu'il tentait de fuir. Décidément, le passé semblait vouloir lui signaler, aujourd'hui, qu'il était impossible à ignorer. Ces retrouvailles-là s'étaient mieux passés que celle avec Guéwen. En même temps, durant la réunion des alchimistes, il avait failli se retrouver torturer. Difficile de faire pire.

Après avoir complètement perdu la notion du temps et quelques verres d'alcool au comptoir, il avait poursuivi ces recherches. Il ne restait plus que le pire des scénarios. Non, le pire des scénarios était que son assistante ait fait une mauvaise rencontre. De recevoir un appel au petit matin de la part du Centre alchimiste et de découvrir le corps familier d'une albinos parmi les preuves à faire disparaître. Ça, c'était vraiment le pire des scénarios. En essayant d'écarter cette pensée, il s'était dirigé d'abord vers le bord, puis la gare la plus proche et, en désespoir de cause, le moindre arrêt de bus qu'il croisait. Rien. Toujours rien. Fay semblait avoir développé un talent pour disparaître, ou pour l'éviter, au choix.

Peut-être était-elle retournée à l'hôtel ? Peu probable. D'un autre côté, Asaël avait creusé toute les autres options possibles. Peu convaincu d'avoir raison, l'Asiatique prit le chemin vers le quartier historique. Heureusement qu'il avait améliorer sa tolérance à l'alcool s'était améliorer durant sa vie à Las Vegas, sinon, après le nombre de verre échangé avec Eva, il ne resterait plus grand chose niveau pensée cohérente dans son esprit.

La chambre était vide. Bien sûr. À quoi s'attendait-il ? Il fallut attendre de longues heures avant d'entendre le bruit familier de la porte, ou plutôt, les tentatives pour l'ouvrir avant de finalement y parvenir. Asaël se leva d'un bon, tel un diable à ressort sortant de sa boite. S'était-il endormi ? Peut-être. Surement. Il sentait, en tout cas, les courbatures témoignant le fait qu'il s'était assoupi dans une position inconfortable, en l'occurrence, sur une chaise tournée vers la porte. Tant pis si cela donnait un aspect pathétique à la scène.

Avant de 'plonger', Asaël avait essayé de préparer son texte si Fay revenait. Cela ne lui fut d'aucun secours. Maintenant que la scène allait se jouer, il se retrouva le cerveau complètement vide au niveau de l'inspiration. Peut-être le contre-coup de la nuit. Le magicien ouvrit la bouche pour prendre la parole lorsque Fay entra... et, avant que le moindre son ne puisse sortir, son assistante avait filé dans la salle de bains. Peu de temps après, Asaël put entendre le robinet de la douche s'actionner. Sur le coup de la surprise, l'alchimiste retomba sur sa chaise. Ok... Ça... Il ne l'avait pas prévu du tout.

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Asaël F. Zhuang
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MessageSujet: Re: La vie et le mensonge sont synonymes (ft Fay) La vie et le mensonge sont synonymes (ft Fay) EmptyMer 16 Nov - 23:31
La vie et le mensonge sont synonymes.



C'était la dernière de soirée mondaine en vogue, le genre de soirée faussement chaleureuse où tout le monde se connaît... Une fausse ambiance pleine d'apparence ! Les femmes jouaient des talons aiguilles et du mascara à outrance, cachant les rides d'une vie sans rêve derrière du fard trop noir. Leurs rires excessifs preuve d'un alcool trop léger faisaient peine à voir... Les hommes, quant à eux, se complaisaient dans cette humeur joyeuse de fête, ils se sentaient les rois du monde, fiers comme des coqs d'emmener leurs poules admirer à quelle vitesse ils perdaient un argent trop bien acquis. Le Bear and Fish, un bar inventé pour eux, pour tous ces débauchés qui non-nulle part ailleurs pour s'amuser. Si vous les chercher, c'est là où ils se trouvent et se retrouvent, tel une secte qui ont leurs membres honoraires. Chaque soir, le barman voyait les mêmes têtes, les mêmes embrouilles, servaient les mêmes boissons, comme une routine et pourtant, pour eux, tout était différent. L'alcool désinhibait chacun de ses clients, ça les rendait plus violents, plus joyeux ou même plus vivant. Cet endroit poussait à la luxure et à la dépravation, c'était sûrement de la faute de ses chasseurs. Ceux qui cherchaient désespérément une fille pour réchauffer leurs lits et ceux qui aimaient ce lancé des paris sur qui ne rentrerait pas seul. Cette brasserie était parfaite pour les addictes aux relations sans lendemain, ce qui était quasiment le cas de toutes les personnes qui s'y trouvaient. Ce type d'endroit avait bien des secrets, ces murs pouvaient en raconter des histoires, celle qui étaient noyé dans des verres et qui était perdue dans leurs trous noirs.

L'eau qui ruisselait sur ma peau était si chaude que cela devenait insupportable. Délicieusement insupportable. Les mains posées contre les parois de la douche, je fermais les yeux, cherchant à comprendre comment j'en étais arrivée là. Mes dernières heures de souvenirs étaient recouvertes d'un voile de brume imperceptible. La nuit dernière, j'avais fui. C'était ma spécialité. Je n'aimais pas les conflits. Je n'étais pas faite pour ça. Ni pour trouver des excuses, ni pour me justifier. Alors j'avais fui Az et sa sœur. J'avais appris tant de choses ce soir-là et d'une manière si brutale... Je n'avais pas seulement découvert qu'il me cachait des choses, au-delà de ses secrets, je l'avais vu en charmante compagnie alors que moi, je me cachais derrière un bar collant. Sa sœur avait été pour moi une véritable tornade et lui, il draguait une femme. Devant mes yeux. J'avais bu, plus que de raison, plus que je n'aurais dû. Et c'est là où ma mémoire me faisait défaut. En un claquement de doigts, je me retrouvais dans le lit d'un homme, le barman. Ce matin, j'avais fui une fois encore, prenant mes affaires le plus discrètement possible, sans un mot, sans un au revoir.

Je ne comprenais pas pourquoi j'étais autant en colère, ni pourquoi j'étais dans un état si lamentable, mais j'avais mal. Réellement mal. Je me sentais trahit parce qu'il me cachait des choses et puis, il avait passé toute sa soirée avec une femme dont j'ignorais le nom. Est-ce que c'était elle qui allait rejoindre tôt le matin ? M'avait-il menti en prétextant un coup de mou ? Alors qu'il voulait simplement rejoindre une femme ? Pourquoi ne me l'avait-il pas dit ? Tout en me posant tout un tas de questions, je restais sous la douche jusqu'à temps que ma peau soit fripée comme celle d'une pomme oubliée au fond d'un cagette. Mes yeux étaient gonflés par la fatigue et par cet abus d'alcool qui m'avait fait perdre tout contrôle. Sans même me sécher, j’enfilai mon pull, le mien et non le sien. Un acte qui ne voulait rien dire pour beaucoup de personnes, mais pour moi, c'était symbolique. Je portais mes vêtements. Mon pull trop grand, mon leg coloré, mes chaussettes dépareillés, j'étais la Fay qu'il avait blessée et non plus la Fay insouciante qui volait ses vêtements.

Silencieuse, je quittai cette salle de bain embaumée de vapeur et sans un regard vers Az, je rejoignis le côté cuisine. Je pris une aspirine et lançai la bouilloire qui allait bientôt faire trop de bruit pour ma gueule de bois. Je n'avais pas envie de parler, ni de l'écouter. Je voulais juste dormir pendant des jours et me réveiller en ayant compris que tout ça n'était qu'un sombre cauchemar. Mais la réalité est tout autre.
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MessageSujet: Re: La vie et le mensonge sont synonymes (ft Fay) La vie et le mensonge sont synonymes (ft Fay) EmptyDim 20 Nov - 22:40
La vie et le mensonge sont synonymes.



Elle était là ! Asael avait passé tant de temps à redouter le pire que de voir arriver Fay le figea sur place. Toutes ses tentatives d'explications, de début de dialogues s'évaporèrent en un instant de son esprit. Avant qu'il ne puisse retrouver ne serait-ce qu'un début de phrase a formulé, son assistante fila dans la salle de bains. Il ne fallut pas longtemps avant d'entendre le bruit caractéristique de la douche. Le magicien poussa un soupir de soulagement en retombant mollement sur sa chaise.

Il pouvait effacer mentalement un par un tous les scénarios catastrophes qu'il avait eu le temps de craindre. Mais le plus difficile demeurait : qu'allait-il dire ? Comment s'y prendre lorsqu'on avait passé cinq ans à s'entourer de mensonge ?

Asaël avait toujours déborder d'assurance, toujours su quoi dire. Pourtant, dans le cas présent, il se surprenait a regarder le plafond, en se massant de temps en temps le front a la recherche de l'inspiration. Il pourrait encore pester contre sa soeur, par principe, mais il en était arriver à un point où cela ne serait plus pertinent. C'était la première fois qu'il peinait autant à trouver ces mots ! Que lui arrivait-il ?

Il balaya cette question avec un geste dans le vide. Se morfondre sur ça était tout aussi inutile que de pester contre sa soeur.

Heureusement pour lui, Fay semblait vouloir prendre une douche interminable. Ce qui lui laissa le temps d'improviser un début d'excuse. Il ignorait que sa chère albinos avait assister à ses retrouvailles avec Eva et en avait deduit des choses. Il ignorait que ces excuses allaient être encore plus compliquées que prévues a formuler.

Lorsque les bruits de douche s'arrêtèrent, As se leva de son siège avec autant de le trac qu'un soir de grande première.

"Fay, je voudrais..." Commença-t-il alors que son assistante sortie trempée et entourée d'un nuage de vapeur à cause de son séjour prolongé dans la salle de bains.

Le magicien s'interrompit et regarda Fay comme s'il venait de recevoir un coup-de-poing. La demoiselle portait ses propres affaires au lieu de piocher dans celle de l'alchimiste. Bien sûr, le symbolisme du geste ne lui échappa pas. Il s'était tellement habitué à voir son assistante piocher dans sa garde-robe que de la voir vêtu d'un pull trop grand, d'un leg colorer et de chaussettes dépareillés qui ne pouvait appartenir qu'à elle, lui fit l'effet d'une gifle.

"Je..." Tenta-t-il à nouveau peinant de se remettre du choc.

Ce geste qui semblerait certainement anodin pour beaucoup lui fit réaliser qu'il s'était montré trop optimiste jusqu'à présent. Lui qui s'était imaginé que tout n'était pas perdu parce qu'elle avait pris la barbe a papa avant de partir, réalisait a présent qu'il s'était montré bien naïf.
Sans un regard pour lui, Fay rejoignit le coin cuisine de la chambre d'hôtel. Asaël voyait bien a l'aspirine préparée qu'il serait inutile de prendre la parole. Du moins, pas dans l'immédiat. En temps normal, il serait resté confiant en se disant qu'entre eux, il n'y avait pas besoin de parler pour se comprendre, mais, vu les dernières nouvelles, cette certitude s'était effilocher comme une tapisserie de mauvaise qualité.

Néanmoins, il se plia à la loi du silence pour l'instant, l'alchimiste alla dans la salle de bains pour prendre un essuie, qu'il plia avant de le mettre en équilibre sur son avant-bras tel un serveur se préparant a prendre une commande. Ensuite, il se dirigea vers le frigo.

Bien que dévaliser le mini-bar était tentant, il se concentra sur les quelques éléments récemment achetés qui attendait qu fond du frigo. Il se félicita intérieurement d'avoir appliqué à son arrivée un vieux réflexe de Las Vegas : Toujours avoir de quoi faire son remède gueule de bois dans le frigo.

Le cocktail-maison fini, il osa enfin rejoindre Fay pour déposer devant elle le verre rempli et la serviette. À sa gestuelle silencieuse, on pouvait voir qu'il avait approché les objets tel un soldat portant un drapeau blanc dans le No man's land.

Asaël prit ensuite le risque de s'installer en face de son assistante, bien qu'il redoutât a chaque seconde de recevoir son offrande de paix en pleine figure. Le silence qui continuait de s'installer devenait une véritable torture. Tout naturellement, il chercha à le briser tout en ayant conscience de faire la plus belle erreur de sa vie.

"Hé bien, quelle journée ! Qui aurait pu croire qu'une ville en apparence si tranquille que Marblehead nous réserverait un tel accueil ?" Plaisanta-t-il. Son ton était d'une bonne humeur forcée. Tel quelqu'un qui essayait de briser la glace ou de voir désespérément un côté positif là ou il n'y en avait aucun.

Bien que son cerveau lui donnât l'impression de vouloir exploser à cause de sa fin de soirée arrosée en compagnie d'Eva, il ne s'était pas servi un verre de son cocktail-maison. À la place, il s'était rabattu sur la première bouteille passant a sa portée lorsqu'il avait fermé la porte du frigo. Combattre le mal par le mal. Il allait certainement en avoir besoin vu ce qu'il s'apprêtait a dire.

"Il n'est jamais bon de commencer une conversation par j'ai quelque chose à te dire ou encore il faut qu'on parle..." Commença-t-il maladroitement avant de s'interrompre. Par quoi commencer ? Sa vie n'était qu'une succession de mensonge. Asaël aurait bien ri de sa propre bêtise. C'était entièrement de sa faute s'ils en étaient arrivés là. "Si je suis venu ici, c'est pour revoir ma soeur." Lacha-t-il. "Depuis que..." Il fit une pause pour se mordre la lèvre. On aurait pu croire que les années rendraient cette partie de la vérité moins douloureuse, mais ce n'était pas le cas. "Depuis que Zacharie est mort, nous avons pris des chemins opposes. Je voulais essayer de... Je ne sais pas... Essayer quelque chose. J'imaginais monter un spectacle ici et lui envoyer une invitation avec un mot du genre 'viens voir ce que je fais'." Le magicien haussa les épaules avec un geste maniéré de la main qui soulignait le caractère improviser de ce plan. "Je ne m'attendais pas à ce qu'elle débarque le lendemain de notre arrivée pour me demander de partir, et que les présentations avec elle se ferait dans de telles circonstances. Je suis vraiment désolé." La première excuse d'une longue liste, a n'en pas douter.

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Asaël F. Zhuang
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MessageSujet: Re: La vie et le mensonge sont synonymes (ft Fay) La vie et le mensonge sont synonymes (ft Fay) EmptyMer 23 Nov - 23:00
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« Fay, je voudrais... », c'était donc ça sa première phrase, la première chose qu'il me disait après cette soirée haute en émotion. Pas d'excuses, ni d'explications, seulement un je voudrais. Pourtant, il montrait un visage coupable, mais c'était une demi-phrase - digne d'un enfant qui écrit une lettre au père noël - qui résonnait dans ma tête. Une litanie qui paralysait chacune de mes pensées. Je voudrais un poney, je voudrais le dernier livre d'Harry Potter, je voudrais... Comment pouvait-il me faire ça ? Qu'est-ce qu'il voulait dire ? Il voudrait tout oublier et tout recommencer depuis le début ? Il voudrait que je lui pardonne ? Il voudrait quoi ? J'aurais tant voulu arrêter ma course et lui demander de finir cette foutue phrase, mais il était trop tard, j'étais déjà dans la cuisine, j'étais déjà trop loin pour faire marche arrière. Et comme-ci cette phrase ne me torturait pas assez, il laissa un « je » en suspends. Un seul mot qui montrait bien que c'était lui qui passait en premier, encore et toujours. Chacune de ses phrases empiraient la situation, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Ce je montrait une fois encore qu'il avait un ego démesuré et que moi, je n'étais que son assistante, qu'il pouvait me mentir en me regardant dans les yeux. Après tout, pourquoi devrais-je être traité différemment ? Je n'étais que son assistante albinos, un cas désespérer qui pouvait aider, habillé. Je n'étais qu'une barbie géante qu'il pouvait casser.

Au-delà de ce sentiment de trahison, je me sentais... Vulnérable. À cet homme, j'avais confié chacun de mes secrets, il connaissait toute ma vie, je lui avais transmis mon histoire parsemée d'ombres et de gaîtés. Il m'avait vu pleurer devant des photos de famille sur lesquelles je n'apparaissais pas, il m'avait réconforté quand ma grand-mère s'en allait pour des mois... Et moi, tout ce que j'avais hérité, c'était des secrets. Je connaissais son côté énigmatique, c'est ce qui m'avait intrigué dès notre première rencontre, mais je pensais bêtement être différente des autres. Assise sur ma chaise gelée, je cherchais à comprendre pourquoi cela m'affectait autant. Ce que je ressentais était au-delà d'une simple colère, je le savais bien, mais cette situation me tuait littéralement. Je me posais tellement de questions que j'en oubliais presque sa présence. Il s'activait à faire je ne sais quoi pendant que moi, dans des gestes incroyablement lent, je préparais mon thé et me laissait glisser sur cette chaise. Et lui fit la même chose. Il déposa son remède miracle sur la table, telle une offrande qui efface toutes les erreurs de l'homme. Et c'est à ce moment précis où il fut sa plus belle erreur : « Hé bien, quelle journée ! Qui aurait pu croire qu'une ville en apparence si tranquille que Marblehead nous réserverait un tel accueil ? ». Cette phrase arrêta mon geste qui était pourtant dans une belle lancé. Ma tasse s'arrêta nette. Mes yeux, quant à eux, remontèrent presque immédiatement sur Az. Il était sérieux là ? Vraiment ? Ma colère ne retombait pas, elle paralysait tout mon être. Je finis par le lâcher du regard pour replonger mon nez dans mon thé fumant.

« Il n'est jamais bon de commencer une conversation par j'ai quelque chose à te dire ou encore il faut qu'on parle... », il laissa un silence s'installer entre nous, un silence qui ne me gênait pas. Je n'avais pas envie de parler. Je voulais juste un moment de répit. Un tout petit instant rien qu'à moi. Et ce qui m’effrayait le plus, c'était d’entendre toute la vérité. Qu'il me dise qu'en réalité, il était venu pour cette femme mystérieuse. « Si je suis venu ici, c'est pour revoir ma sœur. Depuis que... Depuis que Zacharie est mort, nous avons pris des chemins opposés. Je voulais essayer de... Je ne sais pas... Essayer quelque chose. J'imaginais monter un spectacle ici et lui envoyer une invitation avec un mot du genre 'viens voir ce que je fais'. » Des yeux brillants de larmes, de colère et de fatigue lui firent face. Je me sentais incroyablement bête. Je faisais tout un cinéma alors que son frère n'était plus, que sa relation avec sa sœur était incroyablement compliquée, mais je n'arrivais pas me détacher. « Je ne m'attendais pas à ce qu'elle débarque le lendemain de notre arrivée pour me demander de partir, et que les présentations avec elle se feraient dans de telles circonstances. Je suis vraiment désolé. », enfin il me présentait des excuses, mais pas parce qu'il m'avait menti, mais pour la manière dont elle s'était comporté.

J'étais bien déterminé à l'ignorer, à continuer de bouder dans mon coin, mais cette soif de curiosité était trop importante pour suivre mon plan initial. « Je tiens à m'excuser moi aussi... », je marqua un mon tour un léger silence, seulement le temps de reprendre mon souffle, un temps qui pouvait lui donner de l'espoir, mais la réalité était toute autre. « Auprès de ta sœur. Certes, elle ne m'a pas ménagé, mais j'ai fait bien pire. Je lui ai posé des questions, sur votre frère, pensant qu'il était encore en vie, ça me paraissait logique de lui demander si lui aussi se trouvait dans cette ville. Tu aurais dû voir son visage Azaël », je reniflais presque. J'avais cette boule dans la gorge qui ne me quittait pas. Il en était de même pour ce sentiment de culpabilité qui se mêlait à cette colère. Je lui en voulais tellement de m'avoir mis dans cette position. « Je peux comprendre pourquoi tu ne m'as pas parlé de lui, mais tu m'as menti, en me regardant dans les yeux, en prétextant un coup de mou. Pourquoi tu n'as pas voulu me dire la vérité ? C'est parce que tu n'as pas confiance en moi ? », oui, même si c'était difficile à avaler, je pouvais réellement le comprendre. Nous avons tous, malgré tout, un jardin secret. « À cause de toi, j'ai blessé ta sœur d'une manière inimaginable. Je ne sais pas ce qui c'est passé entre vous, mais je ne pense pas qu'elle est méritée ça... et moi non plus », je finis par monter mes jambes contre ma poitrine, « c'était quoi cette réunion mystère ? Tu faisais quoi hier matin au juste ? ». Je voulais tellement dire de chose, mais je devais me restreindre, je devais lui laisser le temps de répondre et de m'agacer encore un peu plus.
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Fay Anderson
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MessageSujet: Re: La vie et le mensonge sont synonymes (ft Fay) La vie et le mensonge sont synonymes (ft Fay) EmptyVen 2 Déc - 19:32
La vie et le mensonge sont synonymes.



Asaël avait une sensation horrible qui lui donnait, plus que jamais, l'impression de marcher sur des œufs. Quoi qu'il dise, quoi qu'il fasse, il avait la quasi-certitude que rien ne serait plus jamais pareil avec son assistante, et cette idée le terrifiait. Comment réagir dans ces conditions ? Quand le moindre mot pouvait devenir un faux pas, mais que de garder le silence en représenterait un autre potentiellement plus grave ? Il n'y avait pas de bons chemins, rien que des pièges. Alors, le magicien essaya toutes les possibilités à sa disposition. L'offrande de paix, la blague pour détendre l'atmosphère, les phrases clichées et, finalement, la vérité accompagnée d'une première excuse. Il l'avait gardé cette option pour la fin, comme s'il avait espéré jusqu'au bout ne pas avoir à le faire. Puis, il attendit le premier verdict. Il ne savait pas ce qu'il espérait comme réaction : le silence, de la tristesse, de la colère. Tout semblait possible. Lui-même ne savait pas comment réagir. Lui qui était habitué à avoir un coup d'avance dans une conversation. Il avait envie simultanément de vider son sac et de préserver les maigres derniers secrets qu'il lui restait. Il avait envie de proposer de repartir à Vegas pour tout oublier, tout comme il savait qu'il regretterait éternellement de ne pas être resté à Marblehead jusqu'au bout. Les retrouvailles arrosées avec Eva ne l'aidaient pas dans son impression que sa tête allait exploser sous le coup de la tension. Il avait bu, comme à son habitude, comme s'il ne devait pas y avoir le lendemain, avec le petit espoir que se soit vraiment le cas. Mais le lendemain était arrivé et il devait assumer la toile de mensonge qu'il avait tissé autour de lui.

Le silence fit briser et As retenait instinctivement son souffle. Sa seule certitude était qu'il ne voulait pas perdre Fay. C'était ce qui l'avait poussé à agir ainsi, et, ironiquement, c'est ce qui avait conduit à la situation actuelle. Après que son assistante présenta à son tour des excuses, elle remarqua un silence pendant lequel l'alchimiste osa espérer que tout n'était pas perdu. Une illusion qui tomba très vite avec la suite du discours de l'albinos. Avant cela, Asaël s'imaginait que ces erreurs se limitaient à avoir caché la mort de Zacharie et menti sur ces réelles motivations de voyage. Les paroles de Fay le firent réaliser que ces deux raisons s'étaient étroitement emmêlées durant la visite surprise de Guéwen et il fut choqué d'avoir mis son assistante dans une telle position.

Il était aussi un brin jaloux que sa soeur récolte des excuses alors qu'elle n'avait pas dû ménager Fay durant sa brève visite. Sans le reniflement et les quelques mots qui l'avaient précédé, sans doute se serait-il emporté en déclarant que Guéwen était une espèce de mur de glace qui ne méritait pas autant de compassion. Égoïstement, il aurait aimé voir le visage que Guéwen avait fait, comme le déclarait Fay. Ils n'avaient jamais pris le temps de pleurer la mort de leur frère ensemble. Lui avait eu Eva pour le soutenir durant cette affreuse nouvelle et, la soeur qui était sorti du reconditionnement était tellement éloignée de celle qu'il avait connu, que l'alchimiste avait toujours cru qu'elle n'éprouvait rien face à cette perte. Il ne s'était jamais imaginé... Asaël se força à mettre cette réflexion de côté, il y avait plus important pour l'instant.

Toutes ces réflexions le rendirent étonnement silencieux, une mine contrite sur le visage jusqu'au moment où Fay lui posa une question, puis une autre concernant la confiance. "Non, bien sûr que non. Ce n'est pas pour ça." Assura-t-il avec empressement en osant lui toucher le poignet comme pour garantir que ce n'était son attention. Pour le reste, les mots lui manquaient, ce qui lui fit marquer une hésitation et baisser le regard un bref instant. Bref instant où il rompit également le contact physique avec son assistante pour se masser le front. "C'est parce que... Je ne voulais pas admettre que s'était si important." Il poussa un soupir en arrêtant de se masser le front, par la même occasion. C'était tellement dur à expliquer que cela en devenait frustrant. Trop de raisons qui avaient conduit à ce mensonge. Le plus risible était que certaines de ces raisons avaient provoqué la situation qu'il cherchait à éviter. "Tout ce que je t'ai dit. Que c'était un coup de mou, que je voulais tenter un spectacle ailleurs, avec un autre public, je voulais vraiment croire que s'étaient la seule raison de ce voyage et pas un prétexte. Je voulais m'en persuader, c'est pour cela que... Que je t'ai présenté les choses ainsi." Avoua-t-il piteusement en relevant enfin le regard pour affronter la réaction de Fay. "J'ai voulu transformer un mensonge en vérité en me servant de toi et à cause de cela, tu t'es retrouvé dans une situation horrible. Je suis désolé, Fay. Et ce que je regrette le plus, c'est que tu as pu penser que je ne te faisais pas confiance. En deux jours, je regrette déjà ce voyage, mais la seule chose que je ne regrette pas, c'est que tu sois venu avec moi." Assura-t-il.

Peut-être aurait-il fallu se montrer prudent, mais cette incertitude le tuait à petit feu. Il voulait savoir si Fay voulait partir ou rester. S'il avait encore une chance pour rattraper ces erreurs ou si tout était foutu. Il se moquait des conclusions qu'avait tiré sa soeur sur eux. Oui, Fay était importante pour lui. C'est là qu'une nouvelle ironie frappa la conversation. Alors qu'il allait se jurer de répondre sans mentir à son assistante, cette dernière posa une question sur le seul sujet où il ne pouvait pas faire preuve de franchise. Sur le coup, il fut décontenancé. À croire que Dieu après lui avoir montré qu'il ne pouvait fuir éternellement son passé, cherchait à lui prouver ensuite qu'il ne pourrait jamais être honnête envers une non-alchimiste, qu'il le veuille ou non.

"Je... J'ai... C'est vraiment stupide, je te préviens." Commença-t-il, s'en voulant de devoir continuer à mélanger mensonge et vérité après ce qui venait de se passer. Asaël pouvait encore maudire la langue trop pendue de sa soeur. Pourquoi avait-elle parlé d'une réunion ? La réponse était simple, parce qu'elle avait cru que Fay était une Moroï. Et pourquoi avait-elle cru cela ? Parce qu'il n'avait pas parlé de Fay à sa famille. On dirait que tout revenait à sa faute, quel que soit l'angle d'approche. Il avait envie de s'enfuir le visage dans ces mains, à défaut de pouvoir s'enfuir tout court. "Hier matin, j'ai été sur le lieu de travail de Guéwen." Répondit-il finalement. Au moins, sur ce point, il ne mentait pas. "Je sais, j'ai dit que je voulais la rencontre dans le cadre d'un spectacle après lui avoir envoyé une invitation, mais, j'étais curieux. Je voulais voir où elle travaillait, à quoi ressemblait son patron, ce genre de chose... Elle m'a grillé à la sortie de sa réunion." Asaël s'appuya sur le dossier de sa chaise et leva les yeux au ciel. "Dis comme ça, il était évident qu'elle allait me renvoyer l'ascenseur." Puis il regarda de nouveau Fay avec une expression de désespoir. "Tu vois ? Depuis que je suis ici, j'agis sans réfléchir, je prends des décisions absurdes, qui ne me ressemblent pas. Qu'est-ce que je peux faire pour me rattraper auprès de toi ? Dis-moi."

Il n'avait jamais autant redouté une réponse.

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La vie et le mensonge sont synonymes (ft Fay)
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