« A winner is a dreamer who never gives up »

Célaïs Δ Fay

Je me réveillais doucement et pouvais maintenant me déplacer sans peine dans la pénombre de la chambre d’hôtel. Il m'avait bien fallu deux nuits pour réussir à esquiver cette maudite table base. J’entrouvris le rideau, un filet de lumière illuminait la pièce, juste assez pour me rendre enfin compte qu'As n'était plus là. Depuis notre arrivée à Marblehead il agissait étrangement, pas que d'habitude, il ne l'était pas, mais c'était différent. D'habitude, il n'est pas du matin... Je mis donc de l'eau à chauffer pour le thé et appuyai sur l'interrupteur de la cafetière électrique. Par la fenêtre, j'entrevis le ciel qui était dépourvu de nuages, cette journée s’annonçait merveilleuse. Assise sur une chaise en bois, j'attendais que l'eau filtre dans la cafetière et que la bouilloire se mette à siffler. J'étais en pleine hésitation, allais-je boire un café ou un thé ?

Juste pour voir l'heure qu'il était, j'allumai la télévision sur CNN qui diffusait toujours les mêmes histoires. Des histoires horribles que personnes ne veut vivre. La plupart des personnes assassinées le sont par quelqu'un qu'elles connaissent. Tout le monde sait ça. Si vous voulez mon avis, c'est un argument de poids pour ne faire connaissance avec personne. Je passai d'une chaîne à une autre, oubliant presque pourquoi la télévision était allumé.

Je retournai m'asseoir sur le lit, méditant sur ce que j'allais boire. Un choix cornélien... Très rapidement, je me recroquevillai sous les couvertures, c'était confortable, chaud et si agréable que j'aurais pu passer des journées entières à me prélasser dans ses draps. J'allais me rendormir, me laisser glisser dans les bras de Morphée, mais la bouilloire sifflait et avec ce bruit strident, je puis dire adieu à ce moment parfait. Je sautai du lit et su presque instantanément que je ne voulais pas de thé, ni de café. Je voulais un chocolat chaud, ce qui évidemment était absent des placards. J’enfilai des vêtements que j'avais soigneusement piétinés quelques minutes auparavant. Je me mis en robe, me tartinai de crème solaire et partie affronté le monde extérieur.

J'ai passé la journée à gambader, à manger, à acheter tout ce qui me donnait envie. Oui, je suis une acheteuse compulsive, je suis loin d'être la reine des acheteuses, mais je me défends bien dans cette catégorie. Je ne voyais même pas les heures passées, je profitais simplement de ma journée. Je me suis arrêté des heures dans un café, à lire un livre, profitant des odeurs fumées de mon chocolat. Je claquai la porte derrière moi pendant que je réglais mon casque à la bonne taille. Et c'est comme ça que je me décidai de rentrer à l’hôtel, ombrelle en main, chantant de bon cœur.

- I can't stop this feeling. Deep inside of me. Girl, you just don't realize. What you do to me. Your lips are sweet as candy. The taste stays on my mind. You just keep me thirsty. For another cup of wine. When you hold me. In your arms so tight. You let me know. Everything's all right. I, I'm hooked on a feeling. I'm...

Je continuais à marcher, toujours tout droit, fière de moi et contente d'avoir fait le voyage. Je regardais mes pieds, oui, je fais partie des personnes qui regardent ses pieds quand ils marchent, un problème avec ça ? Bon, j'en étais où ? Ah oui, je marchais tête baissé et je me cognai contre une personne.

- Oh, je suis désolé, excusez-moi !

Le casque sur mes oreilles, je ne m'entendais pas crier. Je le retirai très rapidement et me rapprochai de cette inconnue.

- Est-ce que vous allez bien ? Je ne vous ai pas fait mal ?