Forum RPG librement inspiré de la saga Vampire Academy
 

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L'humour, c'est la politesse du désespoir Δ Clint/Evangelis
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 :: DOWNTOWN :: Les quartiers pauvres :: Bar "Chez Murrey"
MessageSujet: L'humour, c'est la politesse du désespoir Δ Clint/Evangelis L'humour, c'est la politesse du désespoir Δ Clint/Evangelis EmptyJeu 30 Juin - 15:17


Clint Δ évangelisla politesse du désespoir.

Dans sa vie passée, entre les murs de l'organisation du FSB, Evangelis apprit ce qu'être un soldat voulait vraiment signifier. En acceptant de faire partie d'une mission qui la dépassait, elle choisit la voie du sacrifice. En signant, elle offrit son âme au diable. Une jolie façon de dire qu'à quatorze ans sa vie ne lui appartenait déjà plus. Outre tous les inconvénients, jamais elle ne regretta son choix. Ses mentors l'ont rendu plus forte, plus courageuse, ils l'ont anesthésié de la peur et lui ont enseigné l'art de se relever, quelle que soit la chute. Elle était la meilleure, mais ce n'était pas dû à ses efforts démesurés durant ses entraînements, ni par le nombre de coups qu'elle a donné ou reçu, mais parce qu'elle avait un secret qu'elle a su garder. Dans un lieu où chaque cachotterie est dévoilé, elle a réussi, par de nombreux manèges, à garder la confidentialité de sa condition. Evangelis n'était pas qu'une simple humaine, c'est ce qu'il lui donnait des avantages. Certains pourraient appeler cela de la triche et c'est sûrement le cas, mais pour son pays, tout est bon pour réussir !

Depuis son départ de l'académie, elle se posait une question, toujours la même et elle revenait lorsqu'elle apercevait un non humain : que ferait son pays en apprenant la vérité ? Les individus comme elle seraient extrêmement utile pour les missions dangereuses, les moroïs d’avantages. La Russie deviendrait intouchable. Les entraînements seront nettement plus poussés. Des vampires pourraient sentir l'adrénaline et le brusque pic d'angoisse accompagnant les mensonges ou entendre la musique du sang. Toutefois, même si Evangelis avait rêvé de tout dévoiler, son instinct lui dictait de ne rien dire. Elle ne se préoccupait pas des autres, mais elle faisait partie de leurs petits groupes « sélects ». Ils pourraient devenir des objets d'expériences, découpés en pièces pour les utiliser en leurs avantages, enfermés en cage, nourris par intraveineuse. Elle était prête à tout pour son pays, mais pas à ça.

Assise devant sa coiffeuse, à coiffer ses cheveux, elle se remémora ses leçons. Evangelis fut bien des choses, mais sûrement pas une prédatrice. Contrairement aux autres recrus du FSB, elle dut apprendre à charmer, à être désirable. Elle détestait être l'objet de telle attention et n'était pas particulièrement doué pour séduire les hommes. Elle préférait avoir à faire à des individus qui la prennent pour une fille facile, cela lui facilitait la tâche, elle n'avait qu'à faire la potiche et cela marchait. La gouvernante était plus à l'aise en treillis, à se fondre dans la nature et à tuer des cibles, au moins, elle n'avait pas besoin de se sociabiliser. Une fois avoir fini de se préparer, elle se mit à sourire, observant son visage dans le reflet, elle était prête à devenir une prédatrice.

Le froid lui saisit la nuque, elle sentit les frissons l'envahir et accéléra presque le pas pour rentrer plus tôt dans le bar. Ignorant toujours si sa cible se trouvait dans celui-ci, elle se faisait toute petite, se cachant presque dans l'ombre des autres couples. La fête avait déjà commencé, hommes et femmes avaient des verres d'avances. Evangelis l'avait suivi à plusieurs reprises, elle avait noté ses habitudes et il y avait 70 % de chance qu'il vienne dans ce lieu. Elle avait même croisé cet homme, un acte volontaire, elle sortait du fleuriste et lui marchait dans la rue. Elle ne sait s'il se souvenait d'elle, mais son inconscient lui, oui. De cette manière, elle avait déjà créé un contact visuel, c'était un premier lien. Sa cible, Clint Lawson, un inspecteur humain. Sa mission, savoir ce qu'il sait sur le « démon ». Elle s'avança légèrement, sortant du brouillard sombre du bar et l’aperçut, assis au comptoir.

Un dernier soupir et elle laissa apparaître une de ses nombreuses couvertures, un visage radieux et des traits lumineux. Evangelis se dirigea vers lui, elle se colla au comptoir un peu collant et commanda un cocktail à base de vodka. Et lorsqu'il lui fit servit, elle se retourna, verre en main et en un claquement de doigts, le liquide de son verre se renversa sur sa cible. Toutefois, elle n'avait pas prévu d'en avoir sur elle et en fus davantage consterné. Elle sentait les gouttes glisser glacé se balader sur son buste et finir leurs courses dans son décolleté et tout en déposant son verre vide, elle montra son désarroi.

- Je suis vraiment, vraiment désolée. Qu'est-ce que je peux être maladroite.

Son visage habituellement fermé se métamorphosa, ce fut un visage coupable qui lui faisait face. Depuis le début de sa filature, elle se demanda ce que sa cible voulait-il voir en elle ? Il était policier, voulait-il servir et protéger ou avoir dû pouvoir et intimider ? Un protecteur attiré par les femmes vulnérables, par celle qui ont un, je ne sais quoi de particulier ? Ou un macho qui souhaite une femme docile et qui présente bien ? Elle lui sourit timidement et alors que le serveur déposa des serviettes sur le comptoir, elle lui fit une demande habituelle, surtout dans ce genre de cas.

- Est-ce que je peux me faire pardonner en vous offrant un verre ?

Elle prit une serviette et l'offrit à sa cible. Ne pas prononcer son nom, du moins en penser, était une manière de s'éloigner de lui et ainsi, de ne pas avoir la possibilité de se lier d'une manière que ce soit. Ne pas créer de relation avec les cibles, un mot d'ordre, une règle à suivre quand on grandit dans les murs du FSB. De son autre main, elle commença à essayer les gouttes qui avaient atterri sur son visage pour après éponger son buste.

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MessageSujet: Re: L'humour, c'est la politesse du désespoir Δ Clint/Evangelis L'humour, c'est la politesse du désespoir Δ Clint/Evangelis EmptyMar 12 Juil - 9:23


Clint Δ évangelisla politesse du désespoir.

Voilà deux ans qu'il avait demandé à être transféré dans cette ville. Parfois, il avait l'impression que cette décision datait de la veille ou, en tout cas, qu'elle ne datait que de quelques jours. Encore maintenant, il lui arrivait d'être paumé. Surtout au travail. Il lui arrivait quelques fois de penser que les règles de cette fichue ville n'avaient aucun sens. Malgré tout, il ne lui avait pas fallu longtemps pour s'encrer dans de vieilles habitudes, surtout en dehors du travail ou pendant ces pauses. Le coin où prendre un café avant d'aller au travail, où manger un bout à la pause et où se rafraîchir le gosier au soir. Pour ce genre de chose, l'inspecteur pouvait se montrer d'une ponctualité rare. Cela le rendait facile à suivre, mais ce genre de pensée ne lui venait jamais à l'esprit, même si son instinct lui soufflait parfois que quelque chose clochait à Marblehead.

Tout cela pour dire qu'il se trouvait au bar nommé simplement "Chez Murrey", à sa place habituel au comptoir buvant son whisky 'on the rock' habituel. Clint avait posé son chapeau à côté de son verre et griffonnait dans son calepin. Il ne prendrait jamais le risque d'emmener les dossiers de son pote Cortez avec lui alors il se contentait d'en écrire certains points et laisser aller son imagination en griffonnant des pistes sur les autres pages. Il avait l'impression de tourner en rond. Chaque fois qu'il arrivait à cette conclusion, Clint poussait un soupir et reprenait une bonne gorgée de son verre, comme si l'alcool pouvait l'aider à y voir plus clair. Il regrettait le temps où il taquinait son ex-collègue au sujet de ce trafic de sang. Trafic de sang, démon, rien que de penser à ces mots lui décrochait un sourire cynique. Qu'est-ce qui avait changé ? Son ex-collègue était mort, voilà ce qui s'était passé. Depuis, Clint voulait croire à ces histoires, ou du moins à leurs parties raisonnables. Peut-être qu'en y croyant, il découvrirait que la mort de celui qui avait été comme un frère pour lui ne se résumait pas à un stupide fait divers. Que cela cachait quelque chose d'autres. Ah, il était vraiment un imbécile.

Sur cette pensée, le flic posa son stylo dans un bruit sec et referma son calepin. C'était tout pour ce soir. Pas la peine de se triturer éternellement la cervelle. Clint porta une nouvelle fois son verre à ses lèvres avec, cette fois-ci, la ferme attention de finir ce qu'il y restait en une traite. De ce fait, il ne prêta pas attention à la personne qui se colla au comptoir pour commander un cocktail. Jusqu'à ce que cette dernière se retourne en renversant son verre sur lui. À ce moment-là, il était difficile de l'ignorer. La première phrase qui s'échappa de ces lèvres fut un juron tandis que l'inconnue s'excusait de sa maladresse.

"Vous pouvez l'être. Ma chemise en a vu d'autres, mais c'est dommage pour le contenu du verre." Grommela-t-il avec son tact habituel. Clint pouvait entrer facilement dans la catégorie grognon en temps normal et recevoir de l'alcool sur lui ne l'aidait pas à se montrer plus aimable que d'habitude.

Le pire était que le calepin avait subi une partie de cet arrosage à la vodka. Le flic passa rapidement une main sur les taches afin de les essuyer au mieux tout en grommelant un peu. On voyait sur la tranche que le papier gondolait un peu. Merde. Ensuite, il rangea prestement l'objet dans la poche de sa veste sans l'ouvrir pour vérifier l'étendue des dégâts à l'intérieur. Il affichait la mine ennuyée de celui qui s'attendait à recevoir une mauvaise surprise en rentrant.

Ce ne fut qu'après qu'il prêta vraiment attention à la maladroite. Sa première pensée fut : plutôt jolie. La deuxième par contre fut : elle doit avoir l'âge d'Eva. Et il se maudit immédiatement d'avoir raisonné ainsi. Il n'y avait pas de pire 'tue l'amour' que de réaliser qu'une personne potentiellement à votre goût avait sans doute le même âge que celle que vous considériez comme votre fille. Même pour un grincheux comme lui, il était difficile de rester fâché contre quelqu'un qui affichait une telle mine coupable. En plus, Clint ne crachait jamais contre un verre offert. Dit ainsi, cela sonnait pique-assiette. Tant pis.

"Excuses acceptées." Trancha-t-il en prenant la serviette tendue. L'inspecteur se tourna ensuite vers le barman pour passer commande. "Tu m'en mets un deuxième ?" Demanda-t-il au barman en brandissant son verre de whisky quasiment vide. Il posa le verre et lança un coup d'œil à la maladroite. "Et un... C'était quoi votre cocktail ?"

Le temps d'attendre la réponse, Clint prêta un peu plus attention à cette rencontre surprise. Il ne tarda pas à plisser les yeux et à froncer les sourcils devant un détail. "On ne sait pas déjà vu ?" Il émit un bref rire en réalisant combien sa question sonnait tarte. "Je sais, cela sonne comme la pire question d'approche du monde, mais... J'ai l'impression qu'on s'est déjà croisée."

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MessageSujet: Re: L'humour, c'est la politesse du désespoir Δ Clint/Evangelis L'humour, c'est la politesse du désespoir Δ Clint/Evangelis EmptyJeu 21 Juil - 19:46


Clint Δ évangelisla politesse du désespoir.

Il lui était si facile de masquer ses émotions, d'exprimer de la joie alors que son seul souhait était de froncer les sourcils, d'être incroyablement douce pour camoufler sa soif d'autorité. Evangelis était douée pour se déguiser, pour devenir une autre personne, pour être un visage parmi tant d'autres. Elle n'était qu'une ombre, une inconnue qu'on apprécie, mais qu'on oublie dès qu'elle disparaît. À croire que son destin était de devenir une personne froide, dénoué de rêve et de douceur. L'amertume semblait être faite pour elle, tel une robe qui épouserait parfaitement ses courbes. Si son père avait fait un autre choix, si sa mère n'avait pas connu une fin si tragique, elle aurait appris le véritable sens du mot vivre, elle aurait eu des amies, elle aurait eu tout ce qu'elle désirait. À présent, la solitude était sa compagne, elle l'accompagnait dans ses périples, elle vivait chaque jour avec cet isolement. Estimant que c'était pour le mieux, elle s'interdisait toute attache et préférait favoriser le devoir à l'amitié. Pourtant, elle devait encore apprendre et peut-être qu'un jour, elle saura que la solitude était semblable à un poids qui allait la submerger et qui finira par la noyer.

Le temps d'un souffle coupé, Evangelis observa cet homme, il était particulièrement attaché à ce petit carnet. Sa fausse maladresse provoqua bien pire qu'une simple chemise mouillée. Sa propre tenu, son visage et son buste furent éclaboussé par son cocktail et ce fut aussi le cas pour son précieux bien. Cette situation provoquée lui prouvait plusieurs petites choses, cet homme était rustre, aimant les jurons et par-dessus, aimant l'alcool. Il se moquait de l'état de sa chemise, mais son comportement était très différent pour le liquide qui rend joyeux. Il devenait bourru, limite chafouin, mais contre toute attente, cela fit sourire - intérieurement - l'agent Russe. Il était rare qu'elle rencontre des hommes comme lui. Ses contacts étaient davantage des hommes sûrs d'eux, arrogant, ou alors tout l'inverse, facile à manipuler. Toutefois, les hommes grognons, jamais elle n'eut à parler avec eux. À croire que les trafiquants ne sont jamais grincheux. Une fois qu'elle finit cette brève analyse, elle l'observa ranger le carnet. Elle devait récupérer ce calepin. Le lire, parcourir ses pages, le recopier. Son instinct était son arme favorite, jamais il fut remis en question.

Il n'eut aucun regard vers elle, jusqu'au moment où il fut obligé de lever la tête et de lui faire face. Son regard se fit plus doux, puis, une lueur traversa ses pupilles, un voile qu'elle ne put décrypter. Sa main continuait à l'éponger et annonça une : « Excuses acceptées » de manière très nette. Il prit la serviette tendue et commanda un autre verre, encore un whisky. Sa cible ne changeait pas ses habitudes, il buvait la même chose alors qu'il avait l'occasion de commander un alcool plus cher. Pour l'alcool, il était téméraire, mais pas courageux.

- Et un... C'était quoi votre cocktail ?

Evangelis finit par poser sa serviette humectée de vodka et tout en se raclant la gorge, elle s'installa sur le tabouret qui n'attendait qu'elle. Au lieu de commander directement son cocktail au serveur, elle préféra lui répondre.

- Un Berryoska.

Un mot difficile à prononcer pour celui qui ne maîtrise pas l'accent Russe. Toutefois, elle écorcha légèrement le mot, le prononçant avec l'accent américain. Elle sourit même après avoir bousillé sa diction. C'était difficile de tuer sa langue maternelle, mais elle n'avait pas le choix. Son supérieur lui avait créé une couverture, connaissant parfaitement la situation avec le démon, elle était une gouvernante, attachée à une maison et non à une personne, qui avait renoncer à la danse suite à une blessure au genou. Dans cette vie aussi, elle dut fermer les yeux sur sa passion, la danse classique.

Elle se retourna vers lui, encore un peu gêné de la situation, encore un peu timide et lui, il fronça légèrement les sourcils. Là aussi, elle tenta de décrypter son expression. Avait-elle encore des gouttes sur le visage ? Elle s'apprêta à poser ses mains sur elle, cherchant ce qui pouvait provoquer cette attention toute nouvelle, mais il finit par poser une question et ce fut la première fois qu'elle entendit son rire.

- On ne sait pas déjà vu ? Je sais, cela sonne comme la pire question d'approche du monde, mais... J'ai l'impression qu'on s'est déjà croisée.

Ce fut à son tour de rire, un léger rire subtil, mais qui au fond voulait prouver une chose : elle avait réussi à créer un premier lien et en était fière. Evangelis avait au moins réussi son premier contact, sa chance allait-elle continuer ?

- Je ne sais pas, finit-elle par dire avec sa voix amusé.

Elle se tourna complètement vers sa cible, elle était devant lui, plus besoin de tourner la tête. Et elle se permit même de mettre ses pieds talonnés sur les barreaux de son tabouret. Toute femme fait cela, couverture au non, elle ne pouvait s'empêcher de sur-élever ses jambes, en fonction de ne pas écraser ses cuisses sur son siège et de paraître plus enrobé. Bien évidemment, elle n'avait rien à envier au mannequin, mais elle restait une femme.

- Si ce n'est vraiment pas une mauvaise technique de drague, sa main vint à dégager sa chevelure sur son épaule droite et joua avec ses pointes, où avons-nous bien pu-nous rencontrer ?

Elle gardait ce petit rictus amusé. Et alors que le serveur déposa leur boisons, elle déposa sa pochette à côté de son verre. Puis, de sa main à nouveau libre, elle prit le verre et le leva très délicatement en l'air.

- Encore désolé, je vais le laisser au-dessus du comptoir, c'est plus prudent.
Elle trempa ses lèvres dans son Berryoska.[/color][/b] Je ne suis pas né à Marblehead, je n'étais jamais venu avant d'habiter dans cette charmante ville.

Le poisson venait de mordre, elle devait à présent y aller doucement pour réussit à le flairer.
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MessageSujet: Re: L'humour, c'est la politesse du désespoir Δ Clint/Evangelis L'humour, c'est la politesse du désespoir Δ Clint/Evangelis EmptyDim 24 Juil - 23:38


Clint Δ évangelisla politesse du désespoir.

Foutue galanterie. Ces deux mots auraient pu prêter à rire et pourtant, c'était l'unique raison qui poussa Clint à ravaler ses jurons pour accepter les excuses. Comme quoi, il n'était pas un cas désespéré. Tout bourru qu'il était, il ne pouvait rester éternellement fâché face à un joli minois qui semblait sincèrement désolé. Et c'est toujours cette foutue galanterie qui le poussa à demander le contenu du cocktail renversé. Avec un reniflement sec, il crut sentir de la vodka, mais cela ne l'avançait pas à grand chose hormis le faire pester intérieurement sur le fait qu'il allait empester l'alcool russe pendant toute la soirée. En ce qui le concernait, rien ne valait un bon vieux whisky. Chacun ces goûts. S'il n'avait pas profité de l'occasion pour commander un alcool plus cher, c'était aussi parce que, dans sa tête, et malgré la proposition de la fautive, il allait payer ce verre. Ce verre et celui de la dame. Comme dit plus haut : foutue galanterie. Il ronchonna intérieurement sur ce trait démodé tout en essuyant sommairement sa chemise et les quelques gouttes traîtresses qui lui avait éclaboussé la figure. L'état du carnet qu'il avait rangé l'inquiétait bien plus, une inquiétude qui se trahissait par un mince geste pour tirer la veste, mais n'osait le sortir pour inspecter l'étendue des dégâts devant une parfaite inconnue.

L'inconnue s'était installée sur le tabouret à côté et lui répondit. Clint fronça les sourcils, comme si ce geste pouvait l'aider à mieux entendre, et fit une grimace. "Un... Quoi ?" On aurait dit que la demoiselle (qui avait à peu près l'âge d'Eva, ne surtout pas oublier ce point) avait parlé dans un langage extra-terrestre. Le mot certainement mieux avec un bon vieux accent russe. Après être certain d'avoir bien entendu, le policier fit un petit mouvement en arrière et regarda sa voisine avec une pointe de scepticisme. À croire qu'il remettait en doute les capacités de la demoiselle pour supporter le cocktail cité. Oui, Clint était quelqu'un rempli de préjugés. "Vous êtes certaine ?" Demanda-t-il avec toujours cette suspicion dans la voix. Puis il haussa les épaules. "C'est vous qui voyez." Ce petit jugement fait, il se tourna de nouveau vers le barman et passa commande en écorchant encore plus le nom que l'avait fait la demoiselle.

Que faire pour combler le silence qui menaçait de s'installer en attendant que le barman revienne avec les verres ? D'ordinaire, Clint ne se préoccupait jamais de ce genre de choses. La plupart du temps, ces interlocuteurs comprenaient vite que se serait à eux à gérer la conversation ou bien de respecter son besoin de savourer sa commande dans un silence religieux. Dans ce cas-ci, le silence allait s'annoncer particulièrement gênant entre son mutisme grognon et l'attitude timide de la demoiselle. C'est en cherchant un sujet de conversation que le flic réalisa que le visage de la gaffeuse lui était familier. Il lâche cette remarque à voix haute avant de rire en réalisant que cela sonnait comme la pire technique d'approche au monde. Et quelle sera donc sa deuxième réplique ? Lui demander son numéro de téléphone ? Bon sang, comme il pouvait être idiot, parfois ! Clint esquiva un sourire maladroit face au rire de son interlocutrice. Bon, au moins elle ne le prenait pas mal.

"Laisser tomber, je raconte n'importe quoi." Répondit-il en tapotant le comptoir. Un geste qui laissait à penser que, s'il avait eu son whisky, il en aurait bu une gorgée pour camoufler son embarras. Tout comme il aurait sans doute avalé de travers en entendant le mot 'drague' donc, quelque part, c'était certainement mieux de ne pas être servi.

"Je ne te drague pas, fillette." Fit-il remarquer sur un ton bourru en passant brusquement au tutoiement pour souligner la différence d'âge. Un rappel qu'il se devait de faire, surtout que la demoiselle commençait à jouer avec les pointes de ces cheveux. Merde, il pouvait être VRAIMENT con, parfois.

Dans un timing parfait, ce fut cet instant que choisit le serveur pour déposer les boissons. Clint hocha brièvement la tête en guise de remerciement muet puis se saisit de son verre. La gaffeuse (à défaut de connaître son nom, ce surnom suffira pour l'instant) plaisanta en s'excusant de nouveau pour le petit accident. Il ne fit aucune remarque sur ce sujet, préférant boire une gorgée. Son père lui avait enseigné le principe suivant pour étouffer son côté bagarreur : si tu n'as pas quelque chose de gentil à dire, tais-toi. Une maxime très difficile à tenir, mais à laquelle il essayait de temps en temps se plier, quand il était d'humeur à le faire. Par contre, lorsque son interlocutrice avoua ne pas être née à Marblehead, Clint n'avait pu s'empêcher de commenter ce fait par un : "Lucky you." Il aurait bien aimé ne pas être originaire d'ici. Il posa son verre et essaya de réfléchir d'où pouvait venir cette impression de déjà-vu. Il fallait qu'il trouve sinon il allait vraiment passer pour un dragueur d'opérette. Il avait déjà bien du mal à ne pas lâcher un 'ah' ironique lorsqu'elle parla de 'charmante ville'. Mieux valait éviter d'aggraver son cas. "C'était à Boston, peut-être ? J'y ai travaillé des années avant d'être muté ici." Mutation, plutôt un transfert et à sa demande, qui plus est. Inutile de le préciser.

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MessageSujet: Re: L'humour, c'est la politesse du désespoir Δ Clint/Evangelis L'humour, c'est la politesse du désespoir Δ Clint/Evangelis EmptyVen 12 Aoû - 19:07


Clint Δ évangelisla politesse du désespoir.

Étant enfant, jamais elle n'aurait cru appartenir à une organisation aussi stricte et aussi dangereuse. L'enfant illégitime était destiné à devenir un grand gardien, elle devait protéger et servir une seule créature. Agir dans l'ombre et tout cela, au péril de sa vie. Finalement, elle tourna le dos au destin qui était censé être le sien, un chemin choisit par son père. Jamais elle ne fut le maître de son destin, sauf ce jour-là. Le jour où l'orpheline décida de quitter l'académie. Au main du FSB, elle devait protéger et servir l'ensemble d'un pays, au péril de sa vie. Une nette ressemblance entre le choix de son père et le sien, pourtant, cette similitude compte une grande différence. Un gardien protège une personne, un agent protège les habitants d'un pays entier. Cependant, à l'heure actuelle, ce n'était pas un pays qu'elle aidait, mais une seule créature. Evangelis n'était pas fière, mais elle allait remplir sa mission. C'est pour cela qu'elle agissait comme une parfaite petite gouvernante, s'excusant de nombreuses fois et souriant à l'homme qu'elle devait berner. Il grimaça devant le nom écorché de son cocktail, cela lui avait brisé le cœur de devoir saccager sa propre langue. Sa cible lui demanda plusieurs fois si elle voulait maintenir sa commande et à ces quelques reprises, elle acquiesça de la tête, tout en gardant son éternel sourire. Du moins, l'éternel sourire de sa couverture. Plus tard, lorsque la commande fut prise et que le silence plus ou moins gênant était installé, il posa une question qui la fit légèrement rire. L'avait-il déjà vu ? Une question qui était, malgré les circonstances, légitimes. Bien évidemment, elle ne pouvait pas répondre positivement à sa question. Toutefois, elle confirma que si son questionnement n'était pas réellement une tentative de drague, elle acceptait de chercher avec lui la raison. Elle devait l'avouer, cet homme ne réagissait pas comme elle l'aurait prévu.

- Je ne te drague pas, fillette.

Son visage marqua un étonnement non simulé. C'était la première fois qu'un homme et surtout qu'une de ces cibles la nommait ainsi. Fillette, mais pour qui se prenait-il ? Evangelis avait tout de même sa fierté, la fierté d'une Russe. Par la suite, elle fronça très légèrement ses sourcils avant de montrer clairement son désaccord.

- Fillette ? Rien que ça ? Finit-elle par souffler d'un ton enjoué.

Evangelis aurait voulu lui renverser son deuxième cocktail – pas encore arrivé - sur sa veste, mais elle avait appris à garder son self-contrôle. Fillette avait une connotation si négative. Elle n'appréciait pas du tout ce terme. Pourtant, elle continua à jouer avec la boucle de ses cheveux, montrant que malgré ce qu'il disait, cela ne l’atteignait pas. Elle ravala sa fierté en faisant un pseudo-toast à sa maladresse et avala une fois encore son verre. Puis, elle recommença à faire semblant de chercher. Evangelis ne mentait pas, elle n'était pas née à Marblehead. Pendant qu'elle était le nez dans son cocktail, il fit une sorte de remarque étrange : « Lucky you. ». Sa cible était de cette ville, elle avait eut cette information, mais avait décidé de ne pas l'utiliser, pas pour l'instant du moins. Ensuite, comme un geste de mimétisme, elle reposa son verre sur le comptoir. Il commença lui aussi à chercher, enfin, finit-elle par penser :

- C'était à Boston, peut-être ? J'y ai travaillé des années avant d'être muté ici.

Presque immédiatement, son visage s'illumina, comme une réelle surprise. Le sujet venait d'être mis sur la table. Maintenant, elle espérait qu'il soit plus simple de le faire parler de son travail. Un espoir était toujours permis ?

- Je suis de Boston, quelle belle coïncidence !

Evangelis ne jouait plus avec sa chevelure, mais avait posé ses mains sur ses cuisses. Dorénavant, elle était attentive au moins de ses gestes, de ses tics, à tout ce qui pouvait l'aider. Ce qu'elle avait déjà appris, c'est qu'il n'était pas un homme à être dragueur. C'était un homme bourru rempli d'habitude et avec tout ça, un alcoolique avéré. La solution était toute trouvée, elle devait le faire boire. Elle doutait fortement qu'il puisse parler sobre, surtout sur un sujet aussi complexe qu'est l'affaire du démon.

- Quel était votre métier ? Peut-être qu'on sait rencontrer via votre travail ?

En réalité, c'était à cause de son travail qu'ils se connaissaient. S'il n'était pas un inspecteur de police, jamais elle n'aurait été missionnée pour récupérer des informations. Tout en l'écoutant, elle avala deux autres gorgés. En tant que Russe, sa tolérance pour la vodka était excessivement forte, mais elle devait tout de même faire attention à ne pas être prise au piège.
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MessageSujet: Re: L'humour, c'est la politesse du désespoir Δ Clint/Evangelis L'humour, c'est la politesse du désespoir Δ Clint/Evangelis EmptyMer 21 Sep - 23:18


Clint Δ évangelisla politesse du désespoir.

Il n'y avait rien de pire au monde qu'une impression de déjà-vu. Sans cette sensation, Clint aurait déjà écourté cette conversation. À la place, il cherchait à savoir où il avait pu croiser cette personne. S'il ne mettait pas le doigt dessus, le flic se sentait capable d'être travaillé par cette idée pendant des jours en attendant que sa mémoire ne le soulage de ce mystère. Dans ce genre de situation, il préférait demander directement. Sauf qu'avec le recul, sa phrase sonnait comme la pire technique d'approche (voir, même, carrément de drague) de tous les temps. De son ton bourru et peu diplomatique habituel, il dissipa ce malentendu.

Tout cela a cause d'une pensée vicieuse lui rappelant que la gaffeuse devait avoir le même âge que sa nièce de coeur. Du coup, il n'avait pu s'empêcher de traiter son interlocutrice de 'fillette', surnom qu'il réservait d'ordinaire à la fille de son défunt coéquipier. Comme s'il voulait se rappeler à l'ordre en exprimant ce parallèle à voix haute. C'était une belle bourde. Sauf qu'il avait un caractère trop entier (pour rester poli) pour l'admettre et s'en excuser.

"Une gaffe chacun. Disons qu'on est quitte." Répondit-il maladroitement. Niveau tentative d'excuse, on ne pourrait pas obtenir mieux de lui.

Les commandes arrivèrent juste à temps pour mettre fin à un potentiel malaise. Quoi que la demoiselle ne semblât pas si vexée qu'il aurait pu le redouter. Elle continuait à jouer avec une boucle de ses cheveux. Pff, il devait vraiment arrêter de se prendre le chou pour rien, surtout envers une inconnue qui lui disait vaguement quelque chose. Clint aurait aimé penser qu'heureusement, la conversation continua sous un jour plus agréable. Sauf que, dans cette recherche commune de savoir où ils auraient pu se croiser, le nom de cette fichue ville fut prononcé. Evangelis n'était pas originaire de Marblehead. La veinarde. Le flic, lui, n'en avait que des mauvais souvenirs. Du moins, il essayait de s'en convaincre. Si sa nièce de coeur n'avait pas déménagé ici, il aurait respecté sa promesse de ne plus jamais retourner dans sa ville natale. *Le destin a un sens de l'humour vraiment merdique.* Grommela-t-il mentalement, comme à chaque fois qu'il repensait à ce détail.

Plutôt que de manifester cette pensée ronchonne à voix haute, il préféra exprimer un bref commentaire. Oui, il estimait que miss-gaffeuse était chanceuse de ne pas être né à Marblehead, cette ville de cinglé. Ensuite, il prit une gorgée de son verre, espérant que le doux goût de sa boisson fétiche lui fasse oublier qu'il était à Marblehead et les mauvais souvenirs qui découlaient de ce nom. Parler de Boston était bien plus agréable, même si cette ville avait également son lot de désillusions.

Visiblement, il avait misé juste en évoquant Boston. Clint avait l'impression d'approcher du but. Sauf qu'en creusant un peu, cette impression disparu bien vite. Boston était une grande ville et il y avait travaillé des années. Cela revenait à trouver la bonne meule de foin sans pour autant trouver l'aiguille qui s'y trouver cacher. Vraiment... Pourquoi se prenait-il autant la tête pour une foutue impression de déjà-vu ? Parce que c'était le seul sujet de conversation qui lui était venu à l'esprit ? En tout cas, maintenant qu'il était lancé, autant continuer jusqu'au bout.

Celle qu'il avait malencontreusement appelée 'fillette' demanda s'ils n'avaient pu se rencontrer via son travail. Malgré lui, Clint ne put s'empêcher d'émettre un bref rire ironique. "J'étais flic, d'ailleurs pas besoin d'employer le passé puisque je le suis encore, alors j'espère vraiment qu'on ne se soit pas rencontré via mon travail, sinon je me sentirais obligé de garder un oeil sur toi." Plaisanta-t-il. Là encore, on aurait pu croire qu'il s'agissait de la plus mauvaise approche possible, mais il n'imaginait pas qu'on puisse tourner la fin de sa phrase sous cet angle. Du coup, Evangeline évita une nouvelle tentative maladroite de noyer le poisson. Clint aurait sans doute retourné la question, en demandant ironiquement ce que faisait la demoiselle dans sa vie en dehors de renverser son verre sur la chemise des gens. Cependant, sa tentative de relancer la conversation tomba à plat devant les gorgées prises par la Russe. Il ne savait pas s'il devait être admiratif de cette descente ou bien jaloux. En tout cas, le policier masqua son étonnement en reprenant une longue gorgée de sa propre consommation. Bon sang, quelle jeunesse !

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Clint Lawson
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L'humour, c'est la politesse du désespoir Δ Clint/Evangelis
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