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Sometimes it lasts in love, but sometimes it hurts instead [Eva & Rod]
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MessageSujet: Sometimes it lasts in love, but sometimes it hurts instead [Eva & Rod] Sometimes it lasts in love, but sometimes it hurts instead [Eva & Rod] EmptyMar 28 Juin - 13:35


Sometimes it lasts in love, but

sometimes it hurts instead.



Une sacrée soirée pleine de surprises, voilà ce qui avait cloturé treize gardes d’affilée, quasiment deux semaines non-stop pour le Dr Cortez qui était, disons-le clairement, sur les rotules. Mais elle s’était refusée à rester une soirée de plus sans sortir s’éclater, donc elle avait contacté Kaili pour qu’elle la rejoigne dans leur bar préféré, celui où un nouveau barman au fessier plus qu’attirant avait commencé à travailler quelques semaines auparavant. Donc, un nouveau challenge pour Eva. Mais la soirée avait dévié différemment. Déjà, Kaili n’avait pas pu venir, et surtout, Asaël avait fait sa réapparition, faisant oublier bien vite à la chirurgienne l’absence de sa meilleure amie.  Asa était à Marblehead ! Et ce filou ne l’avait pas prévenue, alors que ça faisait des semaines qu’elle essayait d’avoir de ses nouvelles. En plus, depuis deux ans qu’il avait déménagé, elle lui avait bien sûr dit qu’elle avait emménagé dans cette ville mais qu’elle travaillait toujours à Salem. Bref, il aurait pu la prévenir. Toujours était-il qu’elle avait beaucoup trop bu et s’était couchée beaucoup trop tard… Enfin « tard », tout est relatif, à vrai dire c’était plutôt « tôt » dans la matinée… De l’ordre de six heures du matin… il faisait déjà jour.

La fatigue et la gueule de bois, un cocktail parfait pour un coma total… sauf quand un abruti vient sonner à votre porte à une heure totalement indécente, du moins pour une personne qui a besoin de dormir. Au début, Eva pensa que ce bruit strident émanait du rêve étrange qu’elle était en train de faire. Mais lorsque la sonnette retentit à nouveau, la réveillant en sursaut, aucun doute ne fut possible. Les cheveux en pétard, les yeux à moitié ouverts, pour ne pas dire l’un totalement fermé et l’autre peinant à s’ouvrit, la chirurgienne tenta de sortir de son lit, ce qui eut pour résultat de se vautrer lamentablement, empêtrée dans la couverture. Le choc du plancher contre son dos acheva de la réveiller. Machinalement, elle regarda sa montre. Dix heures.

-Bordel ! lâcha-t-elle rageusement.

Etre réveillée après seulement cinq heures de sommeil un jour de congé, et après une telle soirée, ça avait de quoi foutre en rogne quelqu’un comme elle qui avait vraiment, vraiment, besoin de se reposer. D’autant qu’elle reprenait le boulot dès le lendemain, donc elle comptait vraiment sur ce jour pour rattraper son quota de sommeil. Simplement vêtue d’un débardeur et d’une culotte, elle eut la présence  d’esprit d’enfiler un bas de jogging avant de se traîner littéralement vers la porte d’entrée, d’où la sonnette émana une troisième fois.

-Oui, oui ! râla-t-elle avant de poser sa main sur la poignée de la porte.

Elle était persuadée que c’était Kaili qui venait avec des croissants de la fameuse boulangerie française, pour se faire pardonner de l’avoir laissée en plan la veille au soir. Et sans doute qu’elle voudrait savoir ce qui s’était passé avec le barman. Ah, si elle savait qu’en fait Asa était là ! Eva était pressée de lui raconter, c’était le seul détail qui l’empêcha d’être grognon au moment d’ouvrir la porte.

-Kaili t’es vraim…

Eva fut stoppée dans son élan en ayant pour première vision un bouquet de fleurs et une bouteille de vin rouge. Perplexe, elle haussa un sourcil et leva les yeux vers l’homme qui brandissait tout ça sous son nez. Le peu de bonne humeur qui lui restait s’envola en découvrant le visage de Roderick, le vile petit enfoiré qui s’était fichu d’elle pendant deux ans, et qui avait brisé son petit cœur d’idéaliste, lui faisant comprendre que les hommes étaient tous des enfoirés. Du moins, c’était ce qu’elle avait toujours pensé depuis lui. Les hommes se servaient des femmes, alors pourquoi ne pas se servir des hommes aussi en étant une femme ? Bon, clairement, les femmes passaient pour des trainées, mais au moins, plus de risque d’avoir le cœur brisé. La seule chose positive qu’avait retiré Eva de cette relation, c’était de se voir ses études payées, et là encore, elle s’était sentie très gênée, et s’était promis de le rembourser au centime près.
Bref, le maire de la ville se tenait devant elle, avec son air suffisant et son sourire freedent-white ravageur. Le Dr Cortez se redressa machinalement, et passa une main dans ses cheveux pour lisser cette tignasse, tandis que son autre main était appuyée sur l’embrasure de la porte.

-Qu’est-ce que tu veux, Roderick ? demanda-t-elle d’un air visiblement mécontent.

A quoi s’attendait-il ? Qu’elle lui saute dans les bras, ravie de le revoir après plus de six années passées à essayer de l’oublier…

-Qu’est-ce qui se passe, t’as sauté toutes les nanas de la ville et du coup tu dois te rabattre sur les ex ? demanda-t-elle d’un air sarcastique, en haussant un sourcil.

Tout ce qu’elle avait envie de faire, c’était lui balancer son poing dans la gueule, mais elle risquerait d’abîmer sa main, qui était précieuse étant donné qu’il s’agissait de son outil de travail et qu’elle sauvait des vies avec.


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MessageSujet: Re: Sometimes it lasts in love, but sometimes it hurts instead [Eva & Rod] Sometimes it lasts in love, but sometimes it hurts instead [Eva & Rod] EmptyMer 6 Juil - 23:41


Sometimes it lasts in love, but

sometimes it hurts instead.



Dix heures. Une heure parfaite pour commencer à s'amuser. Les ignorants et les naïfs penseraient que les journées du maire se composeraient d'évènements moins égoïstes. C'était vraiment mal connaître Roderick Carpenter. Il était déjà miraculeux de le voir frais et dispo à cette heure de la journée, alors, ne forçons pas trop la chance en espérant le voir travailler. Bien sûr, il y avait toujours moyen de concilier les deux comme lorsqu'il réfléchissait à la meilleure manière de faire virer la directrice de l'école (son seul tord étant d'être une simple humaine) pour la remplacer par son ex-femme (qui, elle, appartenait à la noble race des moroïs) mais, aujourd'hui, il se passerait volontier de la migraine qui le gagnait à chaque fois qu'il se penchait trop longtemps sur un problème aussi sérieux. Aujourd'hui, il avait besoin de distraction. Malheureusement, son agenda manquait cruellement de ce genre de chose. Aucun cocktail, aucune inauguration, aucune fête officielle. Rien. La page du jour de son agenda était dépourvue d'amusement. Il n'y avait rien de plus déprimant.

C'est en lançant un regard ennuyé à la dhampire qui lui servait de garde du corps qu'il eut une idée géniale : la mettre dans l'embarras. Et, quoi de mieux pour se faire que de piocher dans ces anciennes conquêtes ? Le but visé était de potentiellement faire naître un sentiment de jalousie dans le coeur froid de la belle Hana Brandt. Cependant, la Dhampir était si désespérément insensible (et pas qu'à ces charmes) que la moindre émotion affichée sonnerait comme une petite victoire.

La question un (quoi faire de sa journée) étant réglée, il ne restait plus qu'à résoudre l'interrogation numéro deux concernant l'identité de l'heureuse élue anciennement éconduite. Pour se faire, Roderick sorti un carnet particulier d'un des tiroirs de son bureau. Il était aussi fébrile qu'un gamin devant choisir son prochain cadeau dans un catalogue de jouet. Il ne faisait aucun doute que la choisie serait ravie de le voir sonner à sa porte. Surtout s'il y mettait les formes. Après tout, il était le maire. On ne pouvait rien lui refuser. Le moroï débordait de confiance en lui et ce sentiment s'accentua lorsqu'il tomba sur le nom d'Eva Cortez en épluchant quelques pages de son carnet. "Ah ah !" S'exclama-t-il sur un ton triomphant en tapotant le nom inscrit. Voilà, il venait de trouver sa cible. Elle correspondait parfaitement aux critères du jour. Humaine. Redevable. Ex assez lointaine pour lui donner un peu de challenge. Parfaite.

Roderick se voyait très bien en pseudo chevalier, débarquant au travail de sa belle demoiselle du jour pour la sauver de l'ennui en l'emmenant dîner dans le restaurant de son choix. Dommage qu'un coup de fil lui apprit qu'Eva était en jour de repos. Dommage pour le cadre chevalier servant délivrant la belle demoiselle des ennuyeuses obligations du travail. Cependant, il fallait plus qu'un couac pour décourager le moroï. Le cadre des retrouvailles changeait, tant pis. Il remplacerait le spectaculaire par l'intimité que pouvait offrir le lieu d'habitation de... C'était quoi son métier déjà ? Infirmière ? Docteur ? Il se souvenait que les études n'étaient pas données, argument qu'il avait utilisé pour ferrer le poisson à l'époque. Ah, le bon temps ! Comment cette histoire s'était finie, au fait ? Bah, peu importe.

Bouteille de vin et bouquet de fleurs, tels étaient les petits atouts qu'il avait choisi avec soin et qu'il se tenait prêt à brandir dès l'instant où Eva ouvrirait la porte. Sa garde du corps étaient rester en retrait, acouder à la voiture. Pendant les achats, Roderick avait fait quelques tentatives pour qu'Hana participe ou donne son avis sur le sujet (une manière d'obtenir quelques informations personnelles sur la belle Dhampire) mais elle était rester dans son attitude professionnelle en tout point. Le Maire poussa un bref soupir déçu en se rememorant cette tentative loupée et sonna une deuxième fois à la porte. Il avait hâte de se tourner vers l'avenir en contemplant de nouveau la gracieuse Eva.

Cette image gracieuse et délicate qu'il conservait de la demoiselle fut remplacée par la réalité : une femme souffrant visiblement d'une nuit trop courte qui l'accueillait en débardeur et bas de jogging. "Eva ! Toujours aussi ravissante, même au saut du lit." Assura-t-il néanmoins avec son sourire impeccable.

De toute évidence, elle attendait quelqu'un d'autre. Un détail qu'il rangea bien vite dans la case 'détail inutile'. Tout comme il feinta de ne pas s'apercevoir qu'Eva n'était pas aussi ravie de le voir qu'il l'aurait espéré. C'était fou le nombre d'indices qu'on pouvait occulter grâce au pouvoir de l'auto persuasion !

"Quoi ? Le Maire ne peut pas passer dans le coin et offrir une bouteille de vin et des fleurs à la plus brillante chirurgienne de Salem et de ces environs ?" Dit-il face en haussant les épaules à la première remarque piquante de son interlocutrice. Son ton proche de la plaisanterie trahissait le fait que sa venue et ces cadeaux n'avaient rien d'innocent comme il essayait de le faire croire. Au cas où vous auriez encore un doute. Heureusement qu'il s'était rappelé un peu avant de commencer sa phrase du métier d'Eva. Se tromper à ce stade de la conversation aurait été fort ennuyeux.

Roderick Carpenter semblait être à l'épreuve des remarques acides, sans doute à cause de la certitude que tout se déroulait selon son plan. "Toujours aussi piquante, c'est ce que j'adore chez toi." Remarqua-t-il avec une pointe de satisfaction et un sourire en coin. "Tu ne me fais pas entrer ? Ce serait criminel de laisser ce vin rouge dans sa bouteille. Une excellente année ! Et ces fleurs vont dépérir à vue d'œil si tu ne les mets pas dans un vase." Enchaîna-t-il.

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MessageSujet: Re: Sometimes it lasts in love, but sometimes it hurts instead [Eva & Rod] Sometimes it lasts in love, but sometimes it hurts instead [Eva & Rod] EmptyJeu 7 Juil - 18:25


Sometimes it lasts in love, but

sometimes it hurts instead.



La journée ne pouvait commencer plus mal : trop peu d’heures de sommeil, un réveil en sursaut par un acharnement certain sur la sonnette, une migraine qui pointait le bout de son nez, et un abruti d’ex responsable de la plupart des maux précédents… Après six années sans le voir, cet imbécile repointait le bout de son nez. D’ailleurs comment avait-il eu son adresse ? Question bête, il était le maire, et même sans ça, blindé de fric comme il l’était, aucun renseignement le pouvait lui échapper, elle en était sure. Elle soupira à son compliment que, très certainement, il ne pensait pas. Elle l’avait habitué à un certain standing, et Roddy ne l’avait surement jamais vue ainsi vêtue. Il fallait dire qu’elle était vraiment dingue de lui et faisait beaucoup d’effort, lorsqu’elle le voyait, pour être la mieux apprêtée possible, même si ses études ne lui laissaient que peu de temps, malgré son gout prononcé pour le shopping. Bref, outre financer ses études, cette relation n’avait eu aucun effet positif puisqu’Eva avait rapidement déchanté en s’apercevant que ce vile manipulateur de Roderick s’était servi d’elle. Ah ça, il était le parfait politicien, il n’y avait pas à dire ! Elle roula des yeux lorsqu’il la qualifia de ravissante, « même au saut du lit ».

-Et ta femme sait que tu es là ? demanda-t-elle sur un ton sarcastique.

Elle n’avait aucune idée de ce qui était advenu de sa vie après leur rupture, et donc ne savait pas pour son divorce. Ce qui agaçait le plus la chirurgienne, c’était qu’à présent il avait son adresse, et s’il avait le culot de se pointer comme ça, sans raison, elle savait qu’il serait capable de réitérer la désagréable surprise, ne pensant qu’à lui, comme toujours. Avec le recul, la jeune chirurgienne se demandait comment elle avait pu le supporter durant deux ans ? Surement grâce au fait qu’elle n’avait que peu de temps à cause de ses études, alors forcément, le peu de temps libre qu’elle avait était consacré à ce petit ami qui se montrait toujours sous son meilleur jour, c’était donc facile pour lui de se faire apprécier, étant donné que tout ce qui pouvait sortir le nez d’Eva de ses bouquins étaient bienvenu, et s’il s’agissait d’un beau mec qui la faisait rêver et qui en plus était un bon coup, elle était ravie. Mais alors que la rude année de première année d’internat touchait à sa fin, elle avait vite réalisé que cet idéal masculin qu’elle avait un peu trop enjolivé dans sa petite tête, n’avait rien à voir avec la réalité de celui qu’était Roddy.
Ce dernier continua avec ses compliments, passant de la pommade comme il savait si bien le faire, devant l’air renfrogné de son ex-petite amie qui secoua la tête en marmonnant « politicien à deux balles ! ». Elle le laissa néanmoins terminer de parler parce qu’elle était un peu trop fatiguée pour faire quoi que ce soit d’autre.

-Oui, piquante, c’est le côté mexicain, t’as pas déjà oublié ! soupira-t-elle en levant les yeux au ciel. T’as rien à adorer chez moi… D’ailleurs, la seule personne que tu adores, c’est toi, non ?

Bien entendu, il souriait toujours, tandis qu’Eva, elle, n’avait qu’une envie, écraser son poing sur cette petite gueule enfarinée qui se tenait devant elle. Voilà qu’en plus il avait l’audace de réclamer d’entrer chez elle. Cela dit, ses arguments étaient valable… une bonne bouteille de rouge… Rod avait du gout, on ne pouvait pas le lui enlever. Et Eva avait toujours été une grande amatrice de bon vin. Ah le petit salaud savait comment faire pencher la balance. Elle aurait bien aimé attraper la bouteille et les fleurs, et lui claquer la porte au nez. Mais il fallait reconnaitre que ses forces ne lui permettaient pas un tel exploit. L’espace d’une seconde, elle hésita, et finalement se retourna, laissant la porte ouverte derrière elle pour qu’il la suive, se raccrochant au précepte du serment d’Hippocrate, le tout premier qu’on enseigne en médecine : « Ne pas nuire ». Elle répéta cette phrase durant une dizaine de secondes, le temps d’arriver dans la cuisine et d’ouvrir un placard pour en sortir un vase et le remplir d’eau.

-C’est vraiment parce que ça manque de déco ici… lança-t-elle en se retournant pour poser le vase sur le plan de travail de la cuisine qui ne lui servait pas beaucoup.

Eva était une bien piètre cuisinière, contrairement à sa meilleure amie Kaili qui, parfois, avait pitié et lui préparait des petits plats maison qu’elle lui emmenait dans des boites individuelles pour qu’elle ait de quoi manger durant une semaine. Sans quoi, la chirurgienne faisait la fortune des restaurants du quartier qui livraient. Elle lui prit le bouquet des mains sans ménagement et les plongeant dans leur vase, et finit par appuyer ses avant-bras contre le plan de travail.

-Alors, qu’est-ce que tu veux ? T’as besoin d’une intervention et tu t’es déjà mis tout l’hôpital à dos ?

Faisant mine de ne pas s’intéresser à la réponse, elle tendit sa main droite et attrapa la bouteille pour observer l’étiquette. Une chose était sure, il ne s’était pas fichu d’elle. Cette bouteille devait valoir une petite fortune. En revanche, elle n’avait aucune envie de le boire avec lui, d’autant qu’il était un peu tôt et qu’elle avait un mal de tête lancinant. Elle posa la bouteille, se retourna et attrapa un verre qu’elle remplit d’eau, ainsi qu’un cachet d’aspirine effervescent qu’elle lâcha dedans.


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MessageSujet: Re: Sometimes it lasts in love, but sometimes it hurts instead [Eva & Rod] Sometimes it lasts in love, but sometimes it hurts instead [Eva & Rod] EmptyDim 24 Juil - 23:20


Sometimes it lasts in love, but

sometimes it hurts instead.




Cette rencontre s'annonçait parfaite. En tout cas, Roderick avait fait son maximum pour qu'elle le soit. Une bonne bouteille, des fleurs, son sourire et son charme naturel. Que demander de plus ? Il connaissait quelques dames qui se seraient contentées des deux derniers critères. On pouvait dire qu'il faisait des efforts. Eva devrait lui en être reconnaissait ! À la place, elle l'accueillait avec un manque de joie manifeste et une tenue des plus ordinaire, même pour un 'saut du lit'. Bien sûr, ce n'était pas le commentaire qui fusa de ces lèvres. Fermement décidé à jouer la carte de la flatterie, le Moroï assura qu'ex-conquête était toujours aussi jolie, même en venant à peine de se réveiller. Son compliment fut accueilli par un... Soupir ?! Roddy en était presque choqué, bien qu'il n'en laissât rien paraître, gardant son sourire intact. Il y a six ans, elle l'aurait accueilli un sourire et peut-être un léger rougissement en remettant coquettement une mèche de cheveux rebelle derrière son oreille en un geste adorable. La demoiselle avait bien changé ou bien s'était lui qui embellissait les moments passés en sa compagnie.

À aucun moment, il ne supposa que c'était la fin de leurs histoires qui aurait pu provoquer un tel changement de comportement. Il faudrait être prompt à l'introspection pour arriver à de telles conclusions, or, Roderick avait une fâcheuse tendance à ne jamais se remettre en question. Lui, il gardait un excellent souvenir de cette romance qui avait duré un peu plus longtemps que prévu. N'étant pas d'un caractère fidèle, il savait d'avance que tout coup de cœur s'essoufflait avec le temps. C'était la vie. Du coup, il mit la mauvaise humeur d'Eva sur le compte d'un manque de sommeil et décida, dans sa grande bonté, de passer outre ces remarques acides. Cela pimentait un peu le jeu, après tout. Qui voudrait d'une victoire facile ?

Malgré toute son assurance, Roderick perdit un peu contenance lorsqu'il fut question de sa femme. "Ma femme ?" Répéta-t-il sur le ton que prendrait quelqu'un ne comprenant pas une blague, le même début de rire restant coincé dans la gorge n'attendant que la lueur d'une compréhension pour éclater. Ce qu'il fit brièvement, une seconde plus tard. "Je ne suis plus avec Ashley depuis..." Il leva les yeux avec une mine songeuse, se soumettant à un rapide calcul mental. "Deux ans... Au moins. Je n'ai plus la date exacte en tête." Sans importance, voilà comment on pouvait résumer facilement sa réponse. Il aurait volontiers précisé qu'il n'avait donc plus de comptes à lui rendre, mais, pour affirmer cela, il aurait fallu que l'opinion de sa femme pèse dans la balance à l'époque.

Ne se laissant pas démonté plus longtemps par cette parenthèse, Roderick n'hésitait pas à rajouter des compliments. Au fond, cela lui plaisait déjà qu'Eva soit devenue un peu plus incisive que dans ces souvenirs. Cela apportait un peu de piquant à cette conversation. Son rire s'agrandit lorsque son interlocutrice parla du côté mexicain. Ah, oui, c'est vrai, il l'avait presque oublié.

Comme à son habitude, Roderick ignorait ce qui le gênait (comme cette déclaration très juste sur le fait qu'il n'aimait que lui) pour se concentrer sur ce qu'il estimait être essentiel. Dans un premier temps, arriver à entrer serait parfait. Il serait venu sans cadeau, sa proposition aurait sans doute moins bien passé. Heureusement qu'il avait un prétexte en or (un terme judicieusement choisi vu le prix de la bouteille). Sans parler des fleurs qui n'allaient pas rester longtemps aussi éclatantes si elles n'avaient pas mis rapidement dans un vase. Sans parler ? Bien sûr qu'il en avait parlé. Est-ce qu'un joueur se priverait d'utiliser tous les As de jeu ? Non, bien sûr que non. Le Moroï était ravi de voir la balance doucement penchée en sa faveur tandis qu'Eva semblait peser mentalement le pour et le contre. Il avait vraiment bien fait d'apporter le vin rouge et de s'être souvenu de se petit penchant chez son ex-petite-amie. Ça et d'avoir une tendance à dépenser sans compter, ce qui garantissait toujours le meilleur, quelqu'en soit le prix.

S'il n'avait pas eu les mains prises par ces cadeaux, Roderick aurait serrer le poing en un geste triomphant lorsqu'Eva fini par se retourner en laissant la porte ouverte derrière elle. En même temps, il était impossible que les choses se déroulent autrement. Le Moroï fit un geste en direction d'Hana pour lui indiquer de rester en extérieur. Il prit son croisement de bras pour un oui et referma la porte derrière lui. Curieux... Non... Plutôt intrigué, le Maire regarda la décoration jusqu'à la cuisine. Lieu qui semblait peut servir. Ce constat le fit sourire en se rappelant le nombre de repas au restaurant ou les commandes auprès du meilleur traiteur de la ville lorsqu'ils passaient la soirée ensemble.

"Si tu veux, je peux te donner l'adresse d'une excellente décoratrice." Dit-il sur le ton de la conversation en posant la bouteille de vin. Il garda les fleurs en main, comme s'il préférait garder une dernière ligne de défense afin d'éviter d'être chassé des lieux. Roderick toucha le plan de travail tel un inspecteur surveillant le niveau de poussière d'un établi. "Et d'un traiteur fabuleux. Ce n'est pas parce que tu te tues au travail que tu n'as pas le droit de manger le meilleur." Commenta-t-il, avec la pointe de suffisance que devait avoir les gens qui pouvaient se permettre d'acheter sans s'inquiéter du montant affiché sur l'addition.

Avant qu'il ne puisse faire un geste en direction du vase, la chirurgienne lui prit (arracher serait peut-être plus juste) le bouquet des mains avant d'en plonger les fleurs dans le vase. La réplique qui suivit le fit rire, ce rire de bon vivant croquant dans la vie à pleines dents qui le définissait si bien. "Moi ? Non." Dit-il comme si l'idée de se mettre tout un hôpital à dos était absurde. "Je voulais juste prendre de tes nouvelles et partager un verre de vin. Je n'ai pas beaucoup de personnes dans mon entourage qui sait apprécié ce genre de petit plaisir." Se défendit-il tandis qu'Eva inspectait l'étiquette.

Roderick se comporta alors comme s'il était chez lui, puisqu'il avait vu où étaient rangés les verres lorsque la chirurgienne avait pris son verre d'eau, il ouvrit le placard et prit deux verres à vin. C'est alors qu'il fit un énorme effort : s'intéresser à quelqu'un d'autre. "Dure nuit, j'imagine ?" Commenta-t-il en faisant un mouvement de menton en direction du cachet d'aspirine. Ce n'était certainement pas la meilleure approche, mais il s'agissait presque d'un miracle qu'il ait remarqué ce détail qui ne le concernait pas directement.

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MessageSujet: Re: Sometimes it lasts in love, but sometimes it hurts instead [Eva & Rod] Sometimes it lasts in love, but sometimes it hurts instead [Eva & Rod] EmptyJeu 4 Aoû - 15:28


Sometimes it lasts in love, but

sometimes it hurts instead.



De toutes les mauvaises surprises qui auraient pu lui arriver, la présence de Roderick faisait sans doute partie des pires. La fatigue, le mal de tête, la gueule de bois, tout cela faisait que l’humeur d’Eva était très mauvaise et elle avait bien du mal à avoir les idées claires. A tel point qu’elle eut la faiblesse d’accepter de laisser entrer le maire de la ville. Chose qu’elle regretta aussitôt, en se répétant en boucle que le tuer n’était pas une bonne chose. Enfin, ça le serait peut-être pour soulager ses nerfs, mais passer le reste de sa vie en prison pour ça n’en valait pas la peine. Elle apprit finalement qu’il était séparé de sa femme, celle qui avait répondu au téléphone quand, quelques années auparavant, ignorant alors la véritable nature de son petit ami, l’étudiante en chirurgie cherchait à joindre celui dont elle était éprise.

-C’est une bonne chose, la pauvre Ashley doit s’en féliciter chaque jour que Dieu fait.

Alors qu’il l’avait suivie à l’intérieur, Rod proposa de lui donner les coordonnées d’une décoratrice d’intérieur. Eva pouffa d’un rire ironique. Comme si elle avait les moyens de se payer le luxe d’une décoratrice, surtout que monsieur le maire n’était pas du genre à s’offrir les services de personnes travaillant à moindre coût !

-Ça ira, je ne compte pas rester ici éternellement de toute façon.

Et d’autant plus qu’à présent il savait où elle habitait. Dès qu’elle aurait mis assez de côté pour lui rembourser les frais de son internat en chirurgie, elle le rembourserait, et enfin elle essaierait de déménager, pour trouver un job dans un hôpital plus réputé. Peut-être Miami ou Chicago. De grands centres de traumatologies, plus de challenge, voilà ce qu’elle voulait. Mais pour l’heure, il lui fallait continuer à faire ses preuves à Salem. Voilà que maintenant il lui proposait un traiteur. Quoi, ça se voyait tant que ça qu’elle ne savait pas cuisiner ? Bon c’était déjà le cas lorsqu’ils étaient ensemble, mais de toutes manière ? Roderick préférait largement se la péter en l’invitant dans les restaurants les plus chers. Elle l’observa alors qu’il passait son doigt sur le plan de travail.

-J’en ai déjà un, il s’appelle Pizza Hut, et ça me convient parfaitement, marmonna-t-elle.

Il avait vraiment le don de l’agacer ? Qu’est-ce qu’il voulait à la fin ? Alors qu’elle avait rempli un verre d ‘eau et lâché un cachet d’aspirine dedans, l’insupportable maire imbu de sa personne se permit d’ouvrir le placard pour en sortir deux verre à pied. Eva haussa les sourcils et secoua la tête devant le sans-gêne dont il faisait preuve.

-Je t’en prie, fais comme chez toi !

Elle attrapa son verre dans lequel le cachet avait fini de se dissoudre et l’avala d’une traite avant de le reposer sur le plan de travail.

-Il est 10 heures du matin, Rod, c’est un peu tôt pour l’apéro, tu ne crois pas ? Et puis, ne m’en veux pas, mais je n’ai pas vraiment envie de boire un verre avec toi, et encore moins chez moi. En revanche, je veux bien que tu me donnes la véritable raison de ta présence ici, parce que le coup de « je viens prendre des nouvelles », j’y crois encore moins qu’au père Noël !

Sans ménagement, elle lui prit les deux verres des mains et les reposa sur le plan de travail, ignorant momentanément son allusion à une éventuelle nuit difficile qu’elle aurait passée. Oui, c’était le cas, enfin, elle n’avait été difficile que parce qu’elle avait été écourtée, sans quoi, avec une bonne demi-douzaine d’heures de sommeil en plus, la belle brune aurait été au top de sa forme. Mais ce n’était pas le cas.

-Ouais, ma nuit aurait été plus cool si elle avait été moins courte, tu vois, j’ai une seule journée de repos par semaine, et cette semaine, c’était aujourd’hui, et alors que j’aurais pu dormir toute la matinée pour me remettre de la soirée qui était, soit dit en passant, vraiment géniale, tu t’es mis à jouer les DJ avec ma sonnette. Alors maintenant, j’aimerais connaître la vraie raison de ta présence chez moi.

Sans s’en rendre compte, elle avait laissé ses nerfs prendre le dessus, elle était désormais bien énervée. Il fallait que l’aspirine agisse vite, sinon le « pauvre » Roderick en prendrait pour son grade. Il aurait d’ailleurs bien l’occasion de remarquer qu’Eva ne lui avait jamais parlé ainsi en deux ans de relation, sauf peut-être le jour de leur rupture quand il s’était pointé comme une fleur (un peu comme aujourd’hui, tiens), ignorant alors qu’elle était tombée sur sa femme quelques jours plus tôt.

-Si t’es malade, tu me le dis et on cherche un traitement adéquate, je te conseille un spécialiste et on en reste là. Si t’as besoin d’une intervention, je t’explique le protocole qui t’attend et je t’envoie chez la personne la plus compétente. Mais si tu es là pour autre chose qu’une raison médicale, franchement, Rod, tu perds ton temps.

Voilà, ça avait le mérite d’être clair. Maintenant, la balle était dans le camp du charmant mais égocentrique maire de Marblehead. On pouvait lire dans le regard de la jeune chirurgienne que ce n’était pas négociable : elle voulait une réponse claire, et elle la voulait sans attendre. Son regard chocolat était planté dans celui de son ex petit ami, celui qui lui avait brisé le cœur, celui qu’elle s’était promis de ne jamais revoir sauf pour lui rendre son argent.

En le regardant, elle ne pouvait s’empêcher de revoir ces deux années passées avec lui. Eva était alors débordée par ses études et ne voyait Roderick que les week-ends ou les rares vacances qu’elle avait. Parfois il passait à l’improviste, déjà à l’époque tout lui était dû, mais la jeune femme ne l’avait pas encore réalisé, elle prenait ça pour une gentille attention, de vouloir passer du temps avec elle. Elle se rendait compte à présent combien elle s’était bercée d’illusion, elle comprenait pourquoi il était si prompte à lui offrir des cadeaux, l’inviter dans des endroits prestigieux et même lui payer ses études. En réalité, c’était sans doute un moyen de mieux faire passer la pilule pour le jour où elle apprendrait la vérité. Mais non, ce n’était pas passé.



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MessageSujet: Re: Sometimes it lasts in love, but sometimes it hurts instead [Eva & Rod] Sometimes it lasts in love, but sometimes it hurts instead [Eva & Rod] EmptyMer 21 Sep - 23:05


Sometimes it lasts in love, but

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Roderick semblait d'une bonne humeur indestructible. Un rayon de soleil ambulant. Une comparaison assez ironique, quand on y pense. Quand il avait décidé que cette journée sera plaisante, il était très difficile de lui ôter cette idée de la tête. Aujourd'hui, il concentrait son auto-persuasion sur une seule pensée : la certitude que ces retrouvailles avec Eva se passeront divinement bien. Une pensée qu'il maintenait envers et contre tous. Aucun argument contraire qui sautait pourtant aux yeux n'arrivait à ébranler cette certitude. Pour l'instant.

Parler d'Ashley semblait inévitable. Roderick avait oublié que lorsqu'il sortait avec la chirurgienne, il était encore marié. En fait, le Maire était tellement habitué à voir les passages les plus croustillants de sa vie étalés dans le journal local, qu'il fut pendant un instant surpris de devoir rappelé son statut de divorcer, comme si tout Marblehead se devait d'être au courant.

La surprise passée, il poussa un gloussement amusé devant l'énième remarque piquante de son interlocutrice. "La pauvre Ashley." Répéta-t-il comme s'il s'agissait du point culminant d'une blague. "On voit que tu ne l'as connaît pas." Glissa-t-il ensuite, à la limite du ton condescendant, à croire qu'il pardonnait avec grâce le manque de savoir de la demoiselle sur ce point. De toute façon, il balaya assez vite ce détail pour se concentrer sur plus important. Maintenant qu'il avait eu la permission d'entrer, le Moroï n'hésita pas à jouer les curieux en s'attardant sur la décoration. Le verdict était : peu mieux faire. On était loin de la Eva qu'il avait connu, toujours soucieuse d'apparaître sous son meilleur jour en sa présence, et cela se sentait dans la manière si ordinaire dont les différents éléments décoratifs ou fonctionnels étaient agencés. Tout naturellement, il proposa les coordonnées d'une décoratrice d'intérieurs. Dans sa tête, Roderick allait souvent rendre visite à sa belle chirurgienne et, de ce fait, il était évident que certains points seraient à revoir.

Le rire ironique qu'il reçut en retour reçu le même accueil que toutes les autres réactions qui ne collaient pas avec le tableau : oublier ou ranger dans un coin de son esprit. Allait-il pouvoir continuer longtemps ainsi alors que les indices perturbateurs commençaient à se faire trop nombreux pour être totalement ignoré ? Pour l'instant, cela semblait être le cas et cela serait sans doute possible tant qu'il y aurait un autre élément sur lequel il pourrait se concentrer. Ici, c'était l'allusion à un potentiel déménagement. Roderick n'était pas vraiment un expert sur le sujet, car il n'avait jamais habité ailleurs. Le terme 'escapade' était beaucoup plus approprié pour décrire les moments où il lui était arrivé de poser ces valises dans une autre ville. Mais, depuis quand fallait-il s'y connaître un minimum sur un sujet pour donner son avis ? Lui, en tout cas, son ignorance ne l'avait jamais arrêter. Au contraire, il trouvait beaucoup plus amusant de donner un avis lorsqu'il n'y connaissait rien, brodé selon ces maigres connaissances, surtout parce qu'il avait l'habitude depuis sa scolarité d'être entouré de personne voulant à tout prix rentrer dans ces bonnes grâces et prêt à affirmer le moindre de ces propos pour gagner des points. C'était terriblement amusant.

"Cela explique l'aspect minimaliste. Ne pas trop personnaliser pour ne pas s'attacher à l'endroit. Bien vu." Dit-il en feintant de regarder la décoration sous ce nouvel angle. Ensuite, il enchaîna avec la prudence et la fausse innocence d'un joueur de poker essayant de deviner le jeu de son adversaire (mais sans sa subtilité) : "Tu... Comptes déménager plus près de ton travail, j'imagine ?"

Puisqu'il était bien lancé dans ces suggestions, il en profita pour proposer aussi l'adresse d'un bon traiteur. Pas besoin d'être Sherlock Holmes pour deviner en voyant l'état un peu trop impeccable de la cuisine qu'Eva ne jouait pas souvent au cordon-bleu. C'était tout de même rassurant de voir que la chirurgienne n'avait pas changé sur certains points.

En entendant les mots Pizza Hut, il crut à une nouvelle plaisanterie. "Très drôle." Commenta-t-il en ouvrant un placard avec des airs de propriétaire pour en sortir deux verres. Ce ne pouvait être qu'une blague. La Eva qu'il avait connu était habitué à un plus grand standing. En grande partie parce que c'était lui qui l'y avait habitué en ne lui offrant que le meilleur durant ces visites. Pizza Hut, si cela était sérieux, il en aurait grimacé devant cette cuisine du pauvre.

Eva se conduisait de façon très bizarre, maintenant, il était bien obligé de l'admettre. Renoncer à du vin hors de prix pour prendre un verre d'eau et un cachet. Puisqu'il était impensable d'être à l'origine de cette mauvaise humeur, le Maire en déduisit qu'elle avait passé une sale journée. Conclusion qu'il émit naïvement à voix haute. Roderick n'avait pas vraiment l'habitude de s'inquiéter pour autrui et de poser des questions dont la réponse n'avait pas un rapport direct avec sa petite personne. Dans ces rares cas, il portait rarement d'intérêt à la réponse. Eva pouvait le remercier de faire un tel effort pour elle ! Mais, est-ce qu'elle se montrait reconnaissante ? Non, la chirurgienne préférait remettre en doute les raisons de sa visite.

Roderick en fronça les sourcils devant l'affirmation que dix heures n'était pas une bonne heure pour l'apéro. Il avait l'habitude de le prendre à l'heure qui le désirait. "Si tu préfères, on peut attendre une heure avant de le prendre officiellement." Suggéra-t-il en gratifiant Eva d'un sourire éblouissant. Malheureusement, la chirurgienne ne semblait pas partagée son enthousiasme. Comment pouvait-on refuser de passer un verre en sa compagnie ? C'était vraiment insensé ! "Que de cynisme. Je vais mettre cela sous le coup de ton mal de tête." À nouveau, il donnait l'impression de faire une faveur à son interlocutrice. Lui, en tout cas, ne se privera pas pour se servir un verre.

Du moins, c'est ce qu'il s'imaginait, car, les deux verres lui furent brusquement arrachés avant qu'il ne puisse joindre le geste à la pensée. Roderick resta figer un instant dans sa pause, les mains crispées comme s'il tenait toujours les deux verres, surpris par l'audace d'Eva. Il n'avait jamais été contre un peu de challenge, cependant, cette femme piquante et cynique était tellement loin du souvenir qu'il en avait de la brillante étudiante qu'il avait connue. Était-ce seulement à cause d'une nuit de sommeil trop courte, comme elle venait de le déclarer ? Tout d'un coup, son plan parfait commençait à présenter des crevasses, ou plutôt, les crevasses s'étaient multiplier depuis le début de cette conversation, mais le Maire commençait seulement à les remarquer. Cependant, il en fallait beaucoup plus pour venir à bout de son assurance.

"Je sais qu'on peut me reprocher beaucoup de choses, mais, tu ne peux pas m'en vouloir d'avoir sonné à ta porte en ignorant qu'il s'agissait de ton seul jour de repos et que tu as passé la veille à faire la fête jusqu'à des heures peu raisonnables." Répondit-il en tournant cela en dérision avec le sourire de ceux racontant un fait cocasse ou l'accroche d'une bonne blague. "Je ne veux pas dire que faire la fête jusqu'à des heures peu raisonnables soit une mauvaise chose, bien au contraire." Précisa-t-il, toujours avec son sourire espiègle.

Roderick avait beau se montrer aussi sympathique que possible, pardonner toutes les remarques désagréables d'Eva parce que cette dernière avait passé une semaine épuisante (d'après ce qu'il avait compris), rien n'y faisait. Au final, son interlocutrice lui déclara qu'il perdait son temps s'il était venu pour une autre raison que médicale. Monsieur le Maire ne comprenait pas. N'était-il pas venu avec son légendaire sourire et avec de superbes cadeaux ? Aurait-il dû ajouter un bijou quelconque à la liste ? D'habitude, ces fausses excuses fonctionnaient beaucoup mieux. Parfois, sa cible n'était pas dupe, mais feintait tout de même d'y croire pour le plaisir de sa compagnie. "Oh, très bien." Avoua le Moroï en levant les bras au ciel, prenant les cieux en témoin du miracle qui allait suivre. Roderick ne put s'empêcher d'afficher une moue boudeuse face au regard déterminé de la demoiselle. "Pourquoi suis-je venu déjà ?" Pensa-t-il à voix haute en regardant la pièce comme s'il pouvait y trouver des indices. A force de servir des mensonges, il en oubliait la vérité et devait se creuser les méninges pour la débusquer sous la couche de faux prétextes qu'il avait mis au point. "Ah oui, c'est à cause d'Hana." Enchaîna-t-il, limite triomphant d'avoir trouvé une réponse correcte. "La demoiselle qui attend dehors." Précisa-t-il assez vite au cas où Eva se poserait des questions. "Elle est affreusement ennuyante et certainement incapable de savourer le plaisir d'une bonne bouteille et, comme on passait dans le coin, j'ai profité de l'occasion pour te rendre visite. Alors, tu vois, je n'ai pas totalement menti." C'était surtout pour essayer de rendre Hana jalouse ou, au mieux, l'ennuyer un peu à la faire poiroter dehors.

"Si tu veux décuver de ta folle soirée en solitaire, je l'accepte et je compatis." Assura-t-il, en bon politicien qu'il était. "Je peux rester dans un coin, le temps de faire poiroter un peu Hana dehors et puis je disparaîtrais comme je suis venu en te laissant la bouteille, bien sûr." Proposa-t-il sur le ton de celui qui n'avait pas l'habitude qu'on lui refuse un service. "Je ne connais plusieurs techniques contre la gueule de bois bien plus efficace que ton petit cachet d'aspirine." Ajouta-t-il en guise d'argument de choc. Franchement, il estimait faire beaucoup d'effort pour se montrer conciliant. Plus d'effort que d'habitude, en tout cas. Il n'avait aucune envie d'écourter sa visite, sinon Hana penserait qu'il s'était pris un râteau et son plan tomberait à l'eau.

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MessageSujet: Re: Sometimes it lasts in love, but sometimes it hurts instead [Eva & Rod] Sometimes it lasts in love, but sometimes it hurts instead [Eva & Rod] EmptyMer 19 Oct - 13:09


Sometimes it lasts in love, but

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Rares étaient ceux qui parvenaient à faire sortir Eva de ses gonds. Même en situation de crise à d'hôpital, la chirurgienne savait garder son sang froid. Mais Roderick était sans nul doute l'une des rares personnes à l'énerver suffisamment pour qu'elle cède à la colère. Il fallait dire que la relation avec lui n'avait été base que sur un mensonge, et la jeune femme s'était sentie blessée comme jamais en découvrant le pot aux roses.

Voilà à présent que cet ex, qui se croyait déjà tout permis à l'époque, se pointait chez elle, espérant sans doute qu'elle l'accueille à bras ouverts. La gueule de bois et le mal de tête qui allait avec ne l'aidaient pas à garder son calme. Malgré un petit médoc ingurgité rapidement, elle sentait que la migraine ne la quitterait pas de si tôt.

Le maire de Marblehaed faisait la conversation comme si de rien n'était, comme s'il ne l'avait pas prise pour une idiote en sortant avec elle pendant deux ans tout en lui cachant son statut d'homme marié, comme si elle ne l'avait pas largué de manière très brutale, quelques années auparavant. Voilà qu'il lui parlait déco et cuisine.

-Ouais, c'est ça, déménager quelque part où tu ne seras pas, peut-être... souffla-t-elle.

Et dire qu'il avait osé prétendre implicitement qu'Ashley n'était pas une victime. Mais cette pauvre femme avait tous les mérites d'avoir toléré cet homme aussi longtemps.
Il avait cru à une plaisanterie quand Eva évoqua Pizza Hut en guise de traiteur. En même temps, elle était sûre qu'il ne connaîtrait pas. Elle aurait bien pu continuer la blague avec Planet Sushi et autres grandes chaînes de bouffe à emporter si seulement il s'était agi d'un autre interlocuteur. Après tout, ceux qui la connaissaient bien savaient qu'elle était une piètre cuisinière. Mais Rod n'avait pu avoir la malchance de goûter à sa cuisine, pas une fois en deux ans. Il préférait n'emmener dans de grands restaurants, encore plus guindés que celui dans lequel ils s'étaient rencontrés alors qu'elle y travaillait comme serveuse, ou dans des hôtels cinq étoiles, sur des yachts... des endroit qu'Eva ne voyait qu'à la télé. Elle ne pouvait le nier, elle avait pass du bon temps avec Roderick. En plus, il n'était pas trop mauvais au plumard, bien qu'assez égoïste comme toujours, mais ça, la jeune femme ne l'avait réalisé que bien tard. Il avait fallu que ce type ne soit qu'un fieffé menteur.

Comme elle avait protesté sur l'heure un peu trop matinale pour déboucher une bouteille, il proposa d'attendre une heure, avec comme toujours son sourire Colgate. Ah, ce sourire charmeur, Eva y avait si souvent succombé par le passé. A présent, même si elle ne pouvait nier un certain charme à cet homme, tout ce qu'il lui inspirait était une profonde colère. Elle le regarda, bouche bée quelques secondes devant tant de culot.

-Non ! se décida-t-elle à répondre après quelques secondes. J'ai ... tout un tas de trucs à faire, j'ai pas le temps de boire un verre avec toi.

Elle lui avait arraché les deux verres qu'il avait sortis du placard pour les ranger à leur place, et avant qu'elle n'ait pu ajouter quoi que ce soit, voilà que Rod lui reprochait sa mauvaise humeur. Mais quel toupet ! Bouche bée une nouvelle fois, Eva émit finalement un petit rire sarcastique.

-Déjà, tu es conscient qu'on peut te reprocher pas mal de choses, il y a eu du progrès depuis la dernière fois. OK, je peux pas te reprocher ça, en revanche, sache qu'en général, on passe un coup de fil avant de se pointer chez les gens, surtout quand la personne n'a pas donné son adresse !

Le culot du maire de la ville n'en finissait plus d'étonner la belle brune qui, chaque fois, se disait que ça ne pouvait pas être pire.
Bien sûr qu'il n'avait rien contre faire la fête jusqu'à des heures peu raisonnables, elle en savait quelque chose, vu le nombre de soirées qu'ils avaient faites tous les deux. Il avait le chic pour trouver les mots, à l'époque, ajoutant à cela son sourire charmeur, pour la faire céder alors qu'elle avait décidé d'être studieuse. Il ne comprenait sans doute pas les enjeux pour elle, et il y avait toujours un truc, une occasion, et Eva voulant faire plaisir à son petit ami, acceptait finalement de sortir, se retrouvant bien souvent complètement torchée dans ses bras, dans une luxueuse chambre d'hotel à quatre heures du matin, après avoir passé la soire à danser et boire plus que de raison. Donc il était clair que ce ne serait pas lui qui lui reprocherait aujourd'hui ses sorties.

Enfin il avait admis la véritable raison de sa visite inopinée. Eva écarquilla les yeux; il était là juste pour emmerder la pauvre fille, dénommée Hanna, qui l'accompagnait, sous prétexte qu'il s'ennuyait avec elle ?! Ce type était vraiment un taré ! La chirurgienne soupira en roulant de yeux.

-T'as pas grandi hein?! Tu la fais poireauter juste parce que tu la trouves ennuyeuse ? Quelle galanterie. Et en plus te te sers de moi pour le faire ? Tu n'as vraiment pas changé on dirait, toujours le même goujat irrespectueux.

Elle soupira une nouvelle fois et l'entendit déclarer qu'il connaissait d'autres méthodes plus efficaces contre la gueule de bois.

-Ah oui ? Je t'en prie, fais-moi part de tes lumières. Et après j'irai prendre une douche, ce sera un réveil plus agréable que celui auquel j'ai eu droit...marmonna-t-elle.

Si au moins de cette conversation il pouvait échapper quelque chose de positif...


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MessageSujet: Re: Sometimes it lasts in love, but sometimes it hurts instead [Eva & Rod] Sometimes it lasts in love, but sometimes it hurts instead [Eva & Rod] EmptyDim 13 Nov - 16:02


Sometimes it lasts in love, but

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Roderick se retrouvait devant une situation inédite : Il devait justifier sa présence. Cela ne lui était jamais arrivé ou, en tout cas, on ne lui avait jamais aussi clairement fait sentir qu'il n'était pas le bienvenu quelque part. D'ordinaire, c'était plutôt l'inverse, on le suppliait pour rester avec un renfort d'effort afin d'aller dans ces bonnes grâces. Même avant d'être maire, il en était ainsi, car il était également un Carpenter, un nom qu'il valait mieux avoir de son côté. Surtout quand il apportait des cadeaux aussi coûteux qu'une excellente bouteille de vin. Ici, il devait non seulement dire la vérité, mais, en plus, il devait aligner des arguments pour rester. Intérieurement, il était choqué de ce revirement inattendu dans son scénario parfait.

Il devait certainement avoir mal compris. Elle ne pouvait pas lui avoir dit non. Oui, comme il était trop concentré sur ces propres paroles, il avait du mal entendre. D'accord, le moroï n'était jamais retourner voir des anciennes conquêtes pour proposer ce qu'il venait de proposer à Eva, mais, il estimait offrir beaucoup tout en ne demandant pas grand chose en retour. Pourtant, plus les minutes s'écoulaient et plus la théorie d'une audition défectueuse semblait peut probable. "Un tas de trucs à faire ?" Répéta-t-il incrédule. Eva préférait faire un 'tas de trucs' certainement ennuyeux plutôt que de boire en sa compagnie ? Il devait faire un mauvais rêve s'était évident. Avant qu'il ne puisse exprimer cette pensée à voix haute, la chirurgienne était aller jusqu'à lui arracher les deux verres des mains. C'était le genre de geste qu'on ne pouvait pas prendre de travers.

Roderick ne se remettait pas en question. On lui avait passé tous ces caprices, toute sa vie. Il cherchait une autre explication, une qui collait avec sa vision du monde, puisqu'il ne pouvait plus nier l'évidence : il était considéré comme un invité indésirable. Sa première théorie était que le mal de tête d'Eva devait influencer son humeur et l'empêcher de voir la chance qu'elle avait de le voir débarqué de bons matins avec des cadeaux.

Le Moroï fit quelque chose d'exceptionnel à ces yeux, il fit des concessions. Pas une concession sincère, puisqu'il estimait n'avoir rien fait de mal, juste ce qui était nécessaire de dire pour poursuivre la conversation sans se faire jeter dehors. Roderick n'était pas un politicien pour rien. "Je croyais que ma spontanéité te plaisait." Commenta-t-il avec humour et sourire charmeur lorsqu'Eva lui reprocha ensuite de s'être invité sans prévenir. Roderick avait toujours aimé passer à l'improviste et faire des surprises, surtout parce qu'il se calquait sur ces désirs et n'imaginait pas un seul instant dérangé l'autre dans un moment potentiellement important.

Au final, il avait dû se montrer vraiment honnête. Roderick n'aurait jamais cru devoir en arriver à cette extrémité. Devoir avouer qu'il voulait juste ennuyer un peu Hanna, sa nouvelle garde du corps, en la laissant poireauté à l'extérieur et imaginer des choses. En fait, le Moroï était venu dans l'espoir qu'il se passe réellement quelque chose, hélas, l'accueil glacial qu'il venait de recevoir le poussait à réduire ces espérances.

"Je ne la trouve pas ennuyeuse, elle EST ennuyeuse. Ce n'est pas une impression." Se défendit-il, en ignorant volontairement les remarques qui le dérangeaient dans les paroles de la chirurgienne. "Je veux juste la décoincer un peu. Au début, cela ne serait pas très drôle pour elle, mais, ensuite, elle me remerciera." Affirma-t-il sur le ton de celui qui connaissait son affaire.

Comme toutes les autres, songea-t-il. Maintenant qu'il avait révélé ces intentions, Roderick craignait d'être jeté comme un malpropre dehors, ce qui ruinerait son beau projet. Voilà pourquoi il détestait être honnête, cela vous rendait à la merci de votre interlocuteur. Et quand l'interlocuteur en question était, premièrement, une interlocutrice et deuxièmement, votre ex, cela n'augurerait rien de bon. Fort heureusement, le Maire ne manquait pas d'astuce pour justifier le bien-fondé de sa présence. Il proposa un compromis en se montrant compatissant. Après tout, lui aussi avait connu de nombreux afters de soirée dont il ne gardait que peu de souvenirs au final. Roddy proposa sa science en matière de méthode anti-gueule de bois et était disposé à rester dans un coin, suffisamment longtemps pour ennuyer Hana et offrait la bouteille de vin en guise de compensation finale. Ce n'était pas vraiment le plan qu'il avait eu en tête lorsqu'il était venu sonner à la porte d'Eva, mais, faute de mieux, il s'en contenterait.

"Parfait ! Je me mets aux fourneaux." Dit-il avec un excès d'enthousiasme en se frottant les mains devant la réponse positive. "Il va me falloir : de l'huile de tournesol, des tomates, un oeuf, du piment, du poivre, du sel, un citron et du cognac." Énuméra-t-il en comptant sur ces doigts à mesure qu'il récitait la liste. Ensuite, il fit un tour d'observation de la cuisine en plissant les yeux comme s'il essayait de voir à travers les portes. "Est-ce que... Tu... Aurais tout cela ?" Hasarda-t-il. "Sinon je peux envoyer Hana faire des courses." Proposa-t-il aimablement.

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MessageSujet: Re: Sometimes it lasts in love, but sometimes it hurts instead [Eva & Rod] Sometimes it lasts in love, but sometimes it hurts instead [Eva & Rod] EmptyJeu 8 Déc - 17:21


Sometimes it lasts in love, but

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Si Roddy n’avait pas semblé comprendre pendant un long moment qu’Eva n’était absolument pas enchantée de le voir, contrairement à lui qui affichait sans cesse son magnifique sourire aux dents parfaites, monsieur le maire avait commencé, du moins en apparence, à se remettre un tout petit peu en question. Du moins, c’était l’impression qu’avait la chirurgienne, mais elle le connaissait, il était capable de feindre n’importe quelle émotion pour se tirer d’affaire. Si ça se trouve, il ne comprenait toujours pas pourquoi elle était mécontente de l’avoir vu débarquer à l’improviste. Le voyant répéter, incrédule, ce qu’elle venait de lui dire, à savoir qu’elle avait « un tas de trucs à faire » ce qui en soi n’était pas réellement exact, mais elle trouverait bien, Eva soupira.

-Oui, Roderick, les gens autres que toi n’ont pas des larbins pour effectuer toutes sortes de choses, ils doivent se débrouiller par eux-mêmes. C’est fou, pas vrai ? ironisa-t-elle.

Egal à lui-même, celui que la jolie brune ignorait être un Moroï continuait à s’enfoncer, lui rappelant qu’avant, elle aimait sa spontanéité. Eva souffla bruyamment.

-Ca me plaisait à l’époque où tu comptais pour moi, c’est-à-dire il y a une éternité. Aujourd’hui, je crois que j’aurais encore préféré la venue d’un huissier plutôt que la tienne.

Encore et toujours ce sourire. Si leur passé commun ne donnait pas encore au Dr Cortez de gifler son interlocuteur, et si elle ne le connaissait pas, elle aurait surement fondu devant ce sourire charmeur. Mais là, la seule chose qu’il lui inspirait, c’était le dégout d’avoir été une parfaite idiote pendant deux ans de sa vie. Et l’écouter être un vrai goujat avec cette Hanna qui avait, pauvre d’elle, le malheur d’être son garde du corps, la rendait d’autant plus irritable. Toujours le même macho avec les femmes.

-Oui, elle te remerciera, c’est sûr, commenta-t-elle avec ironie.

Eva avait son mal de tête qui s’amplifiait à mesure que la conversation traînait. C’était le mélange explosif de gueule de bois de la veille, réveil en sursaut, mauvaise surprise et agacement prononcé. Toujours en fin connaisseur sur tout, ce cher Roddy se proposa alors de lui apporter ses services pour un remède anti-gueule de bois, ce à quoi la jeune chirurgienne avait été curieuse, bien que peu crédule. Il s’empressa alors d’énumérer les ingrédients qu’il lui fallait. La petite brune haussa un sourcil. A vrai dire, elle-même se demandait si elle avait tout ça, étant donné qu’elle ne cuisinait jamais ou très peu. C’était sa meilleure amie Kaili qui lui avait appris à faire des œufs brouillés, c’est dire à quel point la jeune femme avait des lacunes. Elle haussa les épaules.

-Bah écoute, je te sens bien parti pour faire comme chez toi, t’as qu’à fouiller les placards et le frigo.

Comme elle l’avait dit, elle avait besoin de prendre une douche bien chaude histoire de se réveiller convenablement et se détendre un peu. Elle tourna les talons, et opta pour un petit passage dans sa chambre histoire de récupérer des vêtements propres. Elle s’aperçut alors que sa robe de la veille ainsi que ses escarpins trainaient encore par terre. Elle ne se rappelait même pas s’être déshabillée pour aller se coucher. Il fallait dire que les retrouvailles avec Asa avaient été… arrosées ! Et plutôt bien ! La brunette attrapa sa robe de la veille pour la mettre dans la corbeille à linge, puis sortit des fringues. Tant qu’à faire, autant faire baver un peu ce cher Roddy. Elle opta donc pour un pantalon en simili cuir bien moulant et un chemisier blanc. Sous-vêtements en main, elle se dirigea vers la salle de bains et mit l’eau chaude à couler dans la douche. La fumée se propageait dans la pièce tandis que la chirurgienne retirait son jogging et son t-shirt. Enfin un bon moment depuis son lever. Une fois nue, elle entra dans la douche et laissa l’eau chaude couler sur elle avec délectation. De quoi en oublier la présence de l’indésirable dans sa cuisine pendant quelques instant. Elle en oublia toute notion du temps, passant ses mains dans ses cheveux mouillés, appréciant la douce chaleur de l’eau qui dégoulinait sur elle, et la douce odeur du gel douche à la pêche qu’elle utilisait pour se laver.


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MessageSujet: Re: Sometimes it lasts in love, but sometimes it hurts instead [Eva & Rod] Sometimes it lasts in love, but sometimes it hurts instead [Eva & Rod] EmptyLun 12 Déc - 22:46


Sometimes it lasts in love, but

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Décidément, Eva avait bien changé. Roderick se souvenait d'un temps où il suffisait d'un sourire pour obtenir ce qu'il voulait de la demoiselle. Ce qui ne l'empêchait jamais de surenchérir avec de coûteux cadeaux. Aujourd'hui, il devait batailler pour que sa présence soit tolérée. Tolérée ! Il n'avait encore jamais utilisé ce mot pour parler de lui ou de ce présence quelque part. Un autre aurait sans doute compris le message depuis longtemps et fait demi-tour avant que la chirurgienne ne passe aux mains. Monsieur le Maire, quant à lui, pouvait se montrer aussi borné que têtu. Son statut de Moroï lui donnait une impression de sécurité face à une simple humaine. Tandis que son statut de Maire lui laissait un goût d'impunité à s'imposer là où on ne voulait pas de lui.

Bien qu'il ne comprît toujours pas pourquoi Eva ne lui mangeait plus dans la main comme au bon vieux temps, Roderick prit le changement de caractère de son ancienne conquête en compte et manœuvra sa barque dans ce sens. Il ne s'en offusqua pas. Après tout, il naviguait dans des eaux inédites puisqu'il n'avait jamais pris la peine de retourner auprès d'une de ces ex. De son point de vue, Eva devrait être ravie. Déjà qu'elle a été son aventure extra-conjugale la plus longue, maintenant, il revenait vers elle. C'était un double honneur qu'il n'avait accordé à personne d'autre. Vraiment, il ne comprenait pas. Cependant, Roddy ne serait pas un bon politicien s'il n'était pas capable d'aller dans le sens du poil de son auditoire. Alors, il fit admirablement bien semblant de se montrer compréhensif.

Malgré cela, certaines remarques piquantes de son interlocutrice le plongeaient dans une telle incrédulité qu'il ne pouvait s'empêcher de faire tomber son masque compréhensif en l'exprimant à voix haute. Comme, par exemple, le moment où la chirurgienne sous-entendit qu'elle préférait faire un tas de trucs plutôt que de déguster un bon vin en sa compagnie. Un grand crû qu'elle n'aurait jamais les moyens de s'acheter et donc d'autres occasions de goûter. C'était véritablement choquant !

Avec un soupir, Eva lui répondit que tout le monde n'avait pas des larbins qui exécutaient ces quatre volontés. Roderick soupesa mentalement cet argument en faisant une petite moue et un haussement d'épaule. "Pas faux." Conclut-il après cette rapide introspection mentale. Comme d'habitude, la remarque ironique finale de son interlocutrice glissa sur son ego sans le toucher.

Inconscient de commettre une grave erreur, Roddy répliqua en parlant du bon vieux temps. Une époque où sa spontanéité était appréciée de la demoiselle. Il ne s'attendait certainement pas que son trait d'humour se retourne contre lui. Eva répondit qu'elle aurait carrément préféré la venue d'un huissier à sa compagnie. "Je croyais être d'une compagnie bien plus agréable." Répondit-il, surpris par les paroles de la chirurgienne, mais gardant toujours son sourire chafouin comme s'il s'attendait à tous moment de découvrir que son interlocutrice plaisantait. "Mais si tu veux, je peux être les deux. Il n'était pas question... D'études... Encore non remboursée..." Glissa-t-il, l'air de rien. Puisqu'Eva voulait se montrer piquante, il jugea bon de rappeler ce petit détail. Il partit ensuite sur un petit rire et leva les mains en signe de paix. "Je plaisante, je plaisante. Je comprends que les lendemains de fête soient difficiles à gérer."

S'il avait vraiment été compréhensif, il serait parti. Sauf que Roderick n'était pas compréhensif, il ne pensait qu'à lui. Il ne pouvait pas partir, car tout son plan reposait sur le fait de rester un maximum de temps ici, afin de faire poiroter un maximum sa garde du corps dehors. Au fond, il n'était pas obligé de se passer véritablement quelque chose, il fallait juste tenir assez longtemps pour que l'imagination d'Hana puisse travailler. Ça, c'était la partie 'compréhensive' du plan. Un jour, Hana la remerciera et, dans le cas contraire, elle était payée pour cela. Roderick n'allait donc pas la plaindre.

Le Moroï était décidé à faire patte de velours en proposant ces astuces pour une récupération rapide de lendemain festif. C'était un peu sa spécialité. Le nombre de fois où il avait fait la fête jusqu'à une heure déraisonnable alors qu'il avait une réunion importante le jour suivant. Il s'en était toujours sorti.

Enfin, Eva se montra ouverte à ces suggestions. Croyant avoir remporté une victoire, il reprit ses aises en donnant une liste d'ingrédients dont il aurait besoin. Pour lui, obtenir ce genre de choses n'étaient pas compliqués, s'il n'avait pas tout à disposition, il pouvait envoyer quelqu'un acheter les ingrédients manquants dans la minute qui suivait la découverte de cet oubli. Ici... Le regard dubitatif de Roddy était assez éloquent pour exprimer ces doutes concernant la présence de tous ces éléments dans cette cuisine.

"Oui, chef." Répondit-il en feinta un petit salut militaire alors qu'Eva lui donnait la permission de fouiller les placards et le frigo.

Tel un enfant attendant le départ des parents avant de faire des bêtises, Roderick suivit Eva du regard, en profitant pour contempler le joli fessier de la chirurgienne, jusqu'au moment où celle-ci disparut de sa vue. Son regard fixa un instant le vide avant de se reconcentrer sur le décor en se frottant les mains. Dire qu'il y a quelques années, il se serait invité dans la salle de bains... Bon, passons, s'il venait faire un gage de paix pour rester, il consentait à le faire !

L'exploration des tiroirs, armoires et du frigo fut assez intéressant. Assez pour lui retirer l'idée de jouer les voyeurs. Trouver un grand verre fut la partie la plus facile, puisqu'il avait déjà fait une fouille sommaire pour les trouver lorsqu'il était encore question de dégustation de vins. La bouteille d'huile de tournesol était quasiment vide. À ce stade, Roderick était trop surpris d'en trouver pour s'en alarmer. De toute façon, il ne lui en fallait que quelques gouttes, aussi put-il finir ce qu'il restait dans le verre qu'il avait mis de côté. Il trouva la tomate et l'oeuf dans un coin au fond du frigo, à croire qu'on cherchait à cacher leurs présences. Et on en était qu'à la partie facile de la recette miracle ! Concernant les condiments, Roddy dut faire une fouille minutieuse de la cuisine. Au passage, il trouva un tablier, qu'il enfila même s'il avait quasiment fini.

Huile, tomate, jaune d'oeuf, pimet, poivre, sel, jus de citron, cognac, il versa tout dans le verre tel un chef cuistot étoilé ou, plutôt, tel un savant fou inventant une nouvelle potion. "Timing parfait !" S'exclama-t-il en prenant une cuillère pour mélanger son étrange breuvage tandis qu'il entendit les pas d'Eva. Il allait surenchérir, mais l'apparition de la demoiselle le coupa dans son élan. Rêvait-il où le pantalon de la chirurgienne était particulièrement moulant ? En tout cas, il était évident qu'elle avait fait un effort de style pour lui. Ce constat lui arracha un sourire ravi, avant qu'il retrouve l'usage de sa langue. "Tiens, serre les dents et bois d'un coup. Effet garanti." Assura-t-il sur le même ton que ces promesses électorales.

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Roderick Carpenter
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